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Crypto-monnaies : les alternatives pour le monde d’après
©GEORGE FREY / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Bitcoin

Dans une crise sanitaire sans précédent, la création monétaire massive des banques centrales nous est annoncée comme une antidote à la crise économique. Par une coïncidence de l’histoire, Bitcoin a effectué comme prévu ce 11 mai la réduction périodique de sa création monétaire: une division par deux de la quantité de nouveaux bitcoins créés dans chaque bloc, le ”halving” dans le franglais des crypto-monnaies.

Deko Nomi

Deko Nomi

Deko Nomi est économiste et spécialiste des crypto-monnaies. 

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Les événements qui soulignent le contraste entre la quantité théoriquement illimitée des monnaies traditionnelles et la quantité limitée de bitcoins doivent susciter une réflexion sur les règles de création monétaire et leurs conséquences sur l’économie.

Les chiffres astronomiques annoncés par la Fed ou la BCE appellent beaucoup de questions mais celle du monopole monétaire mérite d’être posée si nous voulons que le monde d’après soit meilleur que le monde d’avant.

Pourtant, aucun économiste invité à s’exprimer dans les grands médias ne la pose.

Les économistes, qui se disent parfois atterrés, sont plus souvent atterrants de conformisme, dépourvu du “shoshin”, cet état mental défini dans la tradition japonaise comme celui de l’apprenant, qui ouvre son esprit à des idées nouvelles ou hétérodoxes.

Les cercles d’économistes bien pensants semblent fondés sur l’entre-soi favorisant la pensée de groupe où la recherche de la reconnaissance des pairs et de la main qui les nourrit (les banques) prime sur celle de la vérité. Pour eux, le lyssenkisme, c’est à dire une pseudo-science officielle corrompue par l’idéologie, s’applique à l’économie.

Quand il s’agit de justifier le transfert des risques et des tâches ingrates à une majorité silencieuse, ils préfèrent réduire les contours du débat.

Redistribution et angle mort de la distribution

Les économistes qui ne proposent qu’une idéologie gauchiste post-keynesienne comme alternative au libéralisme sont les plus fervents défenseurs du monopole monétaire.

D’ailleurs, plus généralement, la transition numérique, traduite comme une externalité périlleuse, ne rentre pas sérieusement dans leurs analyses et encore moins dans leurs rares propositions de solutions.

Ils sont obnubilés par l’aval du cycle économique, c’est à dire la fiscalité, mais ne mettent jamais en question, en amont, la création monétaire et sa distribution initiale.

L’angle mort sur la distribution primaire de la monnaie contraste avec l’obsession de sa redistribution, ce qu’Anice Lajnef a clairement résumé:”L’État doit piloter l’économie non pas en fin de cycle par des politiques fiscales arbitrables, mais en amont en agissant sur les règles de crédits.”

La première tromperie méthodologique, consiste à ne pas énoncer clairement ses hypothèses: comme le non-dit ne peut pas être mis en question, la démonstration est forcément imparable.

Par exemple, lorsqu’un auteur qui se dit économiste (appelons le AlterEco) pose implicitement qu’il existerait un monopole régalien, de fait et de droit, sur l’émission d’une monnaie.

Or ce monopole naturel, d’origine essentiellement technologique (seules les entreprises bénéficiant d'une licence bancaire disposaient du droit et des ressources techniques pour tenir les comptes de tiers et créer de la monnaie par l’émission de dette), est précisément battu en brèche par l’invention de Bitcoin, logiciel libre qui donne ces moyens à toute communauté qui s’en empare.

Mais, dans une pseudo-démonstration circulaire, l’hypothèse non-dite se confond avec la conclusion. Bon peuple, la monnaie doit être unique!

Paul Grignon, auteur d’une vidéo de référence sur l’argent-dette est une des cibles favorites des propagandistes pro-banques. Sa vidéo est en effet un des rares contenus bien référencés sur internet qui parle de création monétaire et n’a pas été produit par les banques.

Grignon cite Josiah Stamp (1880-1941), un Directeur de la banque d’Angleterre:

“Les banquiers détiennent la Terre. Si vous souhaitez rester leurs esclaves et payer le coût de votre propre esclavagisme, alors laissez les continuer à créer de l’argent.”

Et, plus récemment, nous pourrions citer Michel Rocard, ancien premier ministre:

“La dette est une construction artificielle créée par les banques avec le consentement des états pour dépouiller le peuple et en faire des esclaves à leur solde.”

Mais, comme ces hommes illustres, je crois que chacun peut comprendre que si la banque crée la monnaie et la distribue à qui bon lui semble contre une promesse de remboursement avec intérêts, la banque va gagner un jeu dont elle écrit les règles.

Le pouvoir politique dépend entièrement de la banque pour financer ses campagnes électorales et, une fois élu, l’exécution de son programme. La main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. ll n’est pas de démocratie politique sans démocratie monétaire, c’est à dire sans un pluralisme des monnaies qui complète le pluralisme des partis.

Le privilège de battre l’argent-dette

Pour le lecteur qui n’aurait pas vu la vidéo en question, voici une explication en 3 étapes du mécanisme de création des euros, l’argent-dette.

Etape 1: l’euro est un réseau social où la BCE joue le rôle d’un Facebook et les banques sont des franchisés de Facebook, la franchise s’appelant “licence d’établissement de crédit” ou , en langage courant, licence bancaire. Comme Facebook, votre banque capture un maximum de données sur vous mais aussi tient un compte en euros pour vous. Hormis l’argent liquide pour lequel vous êtes votre propre banquier, le solde de votre relevé bancaire correspond en fait à une dette de la banque envers vous: ce sont les euros qu’elle vous doit et dont elle assure temporairement la conservation.

Etape 2: la banque peut augmenter magiquement le solde votre compte en vous accordant un prêt. Il lui suffit d’afficher votre solde ( vu à l’étape 1: le montant qu’elle vous doit ) augmenté de 10 000 € (le montant du prêt) et de vous faire signer un papier ( le contrat de prêt ) stipulant que vous devez lui rembourser 10 000 €. Une écriture comptable, un contrat, et hop ! Le tour est joué. La somme de 10 000 € supplémentaire a été créée par la banque et vos remboursements mensuels constitueront une destruction monétaire , puisque diminuant chaque mois d’autant le solde de votre compte et d’autant la somme que vous devez à la banque. En pratique, la création monétaire dépasse toujours la destruction monétaire de sorte que la quantité d’argent-dette en circulation augmente constamment (cf graphique).

Etape 3: les intérêts que vous réclame la banque dans le contrat de prêt sont totalement illégitimes car ils ne correspondent à aucun risque réel qui serait assumé par la banque. En fait, le contrat de prêt transfère tous les risques à l’emprunteur qui est même obligé de payer une assurance! Si l’emprunteur n’arrive plus à payer les traites d’un prêt immobilier par exemple, la maison est saisie par la banque qui peut la revendre. Si elle a du mal à la revendre, une crise bancaire peut se produire comme en 2008, mais, pas de souci pour les banques, les contribuables sont mis à contribution: les profits des banques sont privatisés mais leurs pertes sont socialisées. Les intérêts illégitimes sur le prêt devraient être remplacés par des frais de dossier au plus près des coûts de gestion du prêt. Les intérêts fixés par la banque centrale sont tout aussi illégitimes, le risque d’entreprise étant alors nul pour une institution bureaucratique hors sol. Pire, ces intérêts, répercutés par les banques de deuxième rang, peuvent leur servir de justification pour tondre les autres acteurs économiques. Quant à la fable des taux directeurs qui réguleraient l’économie, qui peut encore y croire à lheure où se joue une crise sanitaire et environnementale majeure. Ce n’est pas en jouant sur des taux en territoires négatifs mais bien avec une création monétaire massive que les banques centrales s’efforcent de maintenir l’écosystème banques-grandes entreprises.

Leur création monétaire sert principalement à racheter des obligations de grandes entreprises cotées sur les marchés financiers pour leur faciliter l’accès au crédit et maintenir artificiellement les cours de bourse. Ni les PME ni les citoyens n’en voient la couleur, tout en avalant la couleuvre du ruissellement dont ils sont censés bénéficier en bout de cycle économique.

La résilience de l’économie est bel et bien compromise par la monoculture d’une monnaie unique et, en temps de crise, ne tient que par l’engagement des métiers essentiels (santé, alimentation, transports, sécurité).

Du fait de leur privilège de création monétaire et du monopole monétaire, les banques ne sont pas des acteurs économiques comme les autres et ne devraient pas être autorisées à prélever des profits qui ne sont que la rente du monopole.

Le voile d’une pensée économique complaisante

L’explication de l’argent-dette étant posée, voyons comment les économistes essaye de nous embrouiller: comme un grand privilège tel que l’exclusivité de la création monétaire doit être associé à de grandes responsabilités, il s’agit pour eux de relativiser le privilège pour minimiser les responsabilités.

“les banques ne possèdent jamais d’argent !”

Ben voyons! L’argent-dette n’existant que sous forme de dette, on peut en effet affirmer que jamais personne ne le possède vraiment. Par le même raisonnement absurde, on pourrait affirmer aussi que jamais personne ne possède de bitcoins car les bitcoins sont conservés sur la blockchain Bitcoin.

“Et comme la banque ne peut pas créer de l’argent pour elle-même, elle ne peut pas se renflouer en cas de pertes. “

On en viendrait presque à les plaindre ! Le privilège dépeint comme un handicap.

En fait, la banque a bien créé de l’argent pour elle-même quand l’emprunteur est défaillant et qu’elle récupère l’actif que l’emprunteur possédait. Elle crée de l’argent aussi pour ses obligés (les médias, les grosses entreprises, les partis politiques) ou ses filiales immobilières.

Non content d’énoncer une énormité, AlterEco l’utilise pour tenter de nous persuader, cher lecteur, que les autres acteurs économiques doivent participer au renflouement de leur poche. Le monopole monétaire est le secret de cette martingale puisqu’il nous rend nous tous dépendants des banques.

“Question: puisqu’une banque crée de la monnaie à chaque achat, qu’est-ce qui l’empêche de posséder la terre entière ? Réponse: la rentabilité !”

Encore une énormité:  AlterEco évacue le fait que la rentabilité hors normes des banques ne s’explique que par la rente du monopole de l’argent-dette.

Aujourd’hui, le tiers des profits du CAC40 sont constitués de ceux des banques.

Pour preuve que ces profits ne résultent pas d’une saine gestion des banques: les rémunérations hors normes de leurs dirigeants et une politique salariale qu’aucun secteur concurrentiel ne pourrait soutenir.

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, est le fonctionnaire le mieux payé de France : 285 538 € brut par an + une indemnité de logement de 5 653 € par mois + une enveloppe annuelle de 46 500 € en tant qu’administrateur de la Banque des règlements internationaux (BRI). Au total, son salaire culmine à 37 580 € brut mensuels.

J-L. Bonnaffé (BNP): 4 million d’euros par an

Frédéric Oudéa (SG): 3 million d’euros par an

C’est encore pire, aux Etats Unis:

Jamie Dimon (JP Morgan) 31 millions de dollar (+5% par rapport à 2017)

Brian Moynihan (Bank of America ) 26.5 millions de dollar USD (+15%)

En France, les cadres représentent moins de 20% de la population active mais plus de 50% des 362 000 salariés des banques. Les cadres bancaires touchent en moyenne 59 000 € par an contre 52 000 € dans les autres secteurs. Sans parler des avantages comme l’accès préférentiels aux prêts.

En comparaison, les 1,2 millions de professionnels des établissements publics de santé, avec des contraintes horaires fortes et la pénibilité du travail de nuit, touchent une rémunération moyenne mensuelle nette de 2 258 euros.

Si la rentabilité était un réel souci pour les banques, comment pourraient elles se permettre de creuser un tel écart salarial, du simple au double, avec ceux qui assurent des services essentiels, comme les professionnels de l’éducation ou de la santé ?

En réalité, seule la rente du monopole, traduite par les frais exorbitants prélevés sur tous les acteurs économiques, essentiellement sous forme de commissions et d’intérêts, permet aux banquiers de financer ce train de vie décalé. Chaque année, les banques françaises prélève sur l’économie (chiffre 2018 = 160 milliards (1), en hausse constante année après année) autant que l’état avec la TVA et plus du double des recettes de l’impôt sur le revenu.

AlterEco évite soigneusement cette autre formulation: pourquoi la banque voudrait elle posséder des actifs et les soucis qui vont avec si l’argent vient à elle sans effort particulier ?

Les banques et leur actionnaires n’ont en effet pas d’autres objectif que de se remplir les poches un maximum au passage de tous les flux financiers qu’elles contrôlent, c’est à dire, en situation de monopole, l’intégralité des flux financiers.

L’exemple de Patrick Drahi illustre assez bien cette mécanique bien huilée. Il est l’obligé des banques car elles lui ont prêté 50 milliards avec lesquels il a pu réaliser de nombreuses acquisitions, notamment des titres médias comme BFM, RMC et Libération.

Leurs rédacteurs en chef sont donc devenus indirectement des obligés des banques qui filtrent soigneusement toute intervention qui mentionnerait ou contesterait trop frontalement le monopole monétaire.

Les banques n’ont donc nul besoin de posséder en direct la terre entière. Ce serait un révélateur trop criant de leur domination.

Alors plutôt que de dénoncer cette rapacité peu glorieuse,  AlterEco veut nous faire croire que les banques seraient des acteurs économiques comme les autres soumis aux mêmes exigences de rentabilité.

“Au reste, dans les années 1970, le système monétaire était déjà celui de l’argent-dette. Or, les acteurs privés comme publics étaient nettement moins endettés en proportion de leur capacité de remboursement, le PIB. Ce n’est donc pas à la nature de l’argent que l’on doit imputer cet emballement du crédit, mais aux changements opérés dans les années 1980 et 1990, à savoir la libéralisation financière.”

Selon AlterEco, le mélange explosif du gentil argent-dette et de la méchante libéralisation financière a explosé.. à cause de la libéralisation. Que penserai un chimiste de ce genre de conclusion? Si je mélange du sucre avec de l’acide sulfurique et que j’obtiens comme un serpent noir qui sort du récipient, est ce que je peux dire que c’est le sucre qui provoque la réaction ou bien plutôt l’acide ? La certitude stupéfiante de l’idéologue AlterEco n’a d’égale que le doute du scientifique qui observe.

Le mépris du bien commun, la mondialisation galopante, le monopole de l’argent-dette sont liés et jouent ensemble le rôle de catalyseurs dans une expérience de savant fou. Avant l’ébullition, les peuples restent figés comme la mythique grenouille dans sa casserole. Les effets sont progressifs et quand on les ressent il est trop tard pour réagir.

L'aléa moral provient de ceux qui transfèrent les risques aux autres acteurs économiques, à savoir les banques et leur éco-système (actionnaires et dirigeants des grandes entreprises, politiques).

“En outre, d’un point de vue macroéconomique, même en période de prospérité, nombreuses sont les entreprises qui font faillite. [..] Quoi qu’il en soit, la dette et son remboursement sont avant tout affaire d’anticipations. Si celles-ci sont erronées ou spéculatives, le projet économique pour lequel on a sollicité un emprunt sera décevant. Les revenus seront moindres. Mécaniquement, le ratio de la dette sur les revenus s’élèvera. Ce n’est donc pas la nature de l’argent qui est à blâmer mais celle de l’anticipation à l’origine de la création monétaire : en cas d’erreur, le poids des engagements financiers étouffera le débiteur ; en cas de perspicacité ou de résultats qui dépassent les attentes, sa situation s’améliorera.”

Ce plaidoyer pro domo en faveur de l’argent-dette esquive le monopole qui met les banques en position de décider quelle entreprise peut prospérer et quelle autre peut disparaître. La mondialisation est le résultat direct de la capacité du banquier à arbitrer entre des opportunités locales ou lointaines, arbitrage qui, si il est motivé par la seule recherche du profit, va trouver au bout du monde le moins-disant social et environnemental. Le banquier empoche les profits via les intérêts en transférant les risques sociaux et environnementaux à l’ensemble des autres acteurs économiques.

AlterEco esquive aussi commodément l’asymétrie du risque. Même si les anticipations sont alignées, l’emprunteur doit accepter tous les risques car le monopole de création monétaire le prive de tout pouvoir de négociation.

La fraude n’est pas seulement le système de l’argent-dette avec sa création monétaire magique mais bien davantage son usage exclusif par un oligopole qui interdit toute alternative.

Un monde figé par le monopole bancaire

Le monopole désigne ici celui de l'euro, seul moyen accepté par l'état pour éteindre une dette fiscale.L'euro est organisé  comme un cartel, avec un grand organisateur du cartel, la banque centrale, qui contrôle aussi le superviseur bancaire, qui attribue les licences bancaires (décide de qui peut rejoindre le cartel). 

“Un banquier n’a pas une pile préalable de prêts à accorder dans la journée et il n’a pas besoin d’avoir collecté une épargne préalable pour accorder des crédits. Car il doit croire au projet pour lequel on lui demande un financement. En effet, si le calcul de l’emprunteur est fantaisiste ou erroné, il ne remboursera pas. La banque essuiera des pertes. Si, au fil d’une journée, il ne se présente que des emprunteurs insolvables ou farfelus, aucun prêt ne sera accordé, pas un centime ne sera créé. “

La banque n’essuie des pertes significatives qu’en cas de crise économique majeure, lorsque les autres acteurs économiques ne jouent plus leur rôle dans le jeu de la banque. C’est seulement, comme en 2008, quand trop d’emprunteurs sont défaillants, trop de biens se retrouvent sur le marché en même temps qu’un effet d’avalanche se déclenche et finit par remonter jusqu’aux banques.

Elles s’empressent alors d’évoquer un risque systémique, conséquence directe du monopole dont elles bénéficient, pour se faire renflouer par les contribuables ! Encore une fois, le monopole joue un rôle décisif pour isoler une oligarchie des risques assumés par le commun des mortels.

Par ailleurs, si la rentabilité de la banque est le critère principal pour attribuer un prêt, c’est à dire le bénéfice d’une création monétaire, à un projet, alors l’intérêt particulier des actionnaires et des dirigeants de la banque prime sur l’intérêt général. Le financement massif des énergies fossiles par les banques françaises illustre bien se décalage alors même qu’on attendrait d’une monnaie monopolistique qu’elle soit un bien commun géré comme tel.

“Ce qui définit la monnaie est la croyance collective en l’universalité de ce moyen de paiement, croyance renforcée par l’obligation légale de l’accepter en règlement des achats.”

Pour AlterEco, la monnaie se définit par le monopole et la capture réglementaire. La conformité avec ce dogme remplace toute forme de débat sur le système monétaire, sur les objectifs de sa conception et sur ses modes de distribution.

Conclusion

L’argent-valeur, autrefois représenté par les monnaies métalliques comme l’or puis par les actifs financiers cotés et liquides, aujourd’hui par les crypto-monnaies et les crypto-actifs (actifs traditionnels tokenisés), constitue un contre-pouvoir utile à l’argent-dette.

L’argent-dette n’est devenu une monstruosité délétère qu’avec le monopole de création monétaire.

Si il y a concurrence entre l’argent-dette et l’argent-valeur, les intermédiaires ne pourront plus prélever la rente du monopole sur les flux financiers.

Les intérêts sur les prêts bancaires pourront être abolis, remplacés par des frais de gestion sous contrôle par une autorité réellement indépendante des banques, constituée de représentants d’utilisateurs de la société civile et non de banquiers ou ex-banquiers.

Les qualités uniques des crypto-monnaies permettent de résoudre des problèmes jusque là insolubles:

- la traçabilité et la capacité d’adresser un montant directement à son bénéficiaire, sans passer par l’intermédiaire d’un système corrompu, permettrait de mettre l’argent de l’aide internationale au service des populations des pays du sud au lieu d’enrichir une oligarchie locale.

- dans les pays développés, le financement des infrastructures d’intérêt général et la lisibilité dans la distribution des prestations sociales.

(1) Profits du CAC 40 en 2018: 88 milliards €

Profits des 6 plus grosses banques françaises en 2018: 25,5 Milliards €  (BNP, SG, Cr Mut, BPCE, LBP, CA)

Profits estimés des banques françaises en 2018: 30 milliards € soit plus du tiers (34%) des profits du CAC40

source: https://finance.sia-partners.com/20191104/20-chiffres-retenir-sur-les-banques-francaises-en-2018

Une fraction de ce PNB provient de l’étranger mais cette fraction est compensée largement par le fait que des banques étrangères prélèvent aussi leur PNB pour partie en France et sur tout les produits importés.

Le Produit Net Bancaire (PNB) est défini comme la différence entre les produits et les charges d’exploitation d’une banque. Ses deux composantes principales sont la marge d’intermédiation et les commissions.

La marge d’intermédiation est définie comme le résultat de la banque sur ses activité de prêt, c’est à dire la différence entre les intérêts reçus par la banque et les intérêts versés (coût de ses ressources).

Les commissions sont les revenus de ses activités de conseils et d’opérations diverses.

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