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Traçage : Taïwan ou l’exemple à suivre pour l’équilibre libertés publiques / efficacité sanitaire
©Sam YEH / AFP

Modèle adaptable ?

A Taïwan, les opérateurs utilisent les données de localisation pour circonscrire l’épidémie. Cette politique et ce dispositif soulèvent des questions pour les données personnelles, les libertés individuelles et collectives.

Emmanuel Lincot

Emmanuel Lincot

Professeur à l'Institut Catholique de Paris, sinologue, Emmanuel Lincot est Chercheur-associé à l'Iris. Son dernier ouvrage « Le Très Grand Jeu : l’Asie centrale face à Pékin » est publié aux éditions du Cerf.

 

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Franck DeCloquement

Franck DeCloquement

Ancien de l’Ecole de Guerre Economique (EGE), Franck DeCloquement est expert-praticien en intelligence économique et stratégique (IES), et membre du conseil scientifique de l’Institut d’Études de Géopolitique Appliquée - EGA. Il intervient comme conseil en appui aux directions d'entreprises implantées en France et à l'international, dans des environnements concurrentiels et complexes. Membre du CEPS, de la CyberTaskforce et du Cercle K2, il est aussi spécialiste des problématiques ayant trait à l'impact des nouvelles technologies et du cyber, sur les écosystèmes économique et sociaux. Mais également, sur la prégnance des conflits géoéconomiques et des ingérences extérieures déstabilisantes sur les Etats européens. Professeur à l'IRIS (l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques), il y enseigne l'intelligence économique, les stratégies d’influence, ainsi que l'impact des ingérences malveillantes et des actions d’espionnage dans la sphère économique. Il enseigne également à l'IHEMI (L'institut des Hautes Etudes du Ministère de l'Intérieur) et à l'IHEDN (Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale), les actions d'influence et de contre-ingérence, les stratégies d'attaques subversives adverses contre les entreprises, au sein des prestigieux cycles de formation en Intelligence Stratégique de ces deux instituts. Il a également enseigné la Géopolitique des Médias et de l'internet à l’IFP (Institut Française de Presse) de l’université Paris 2 Panthéon-Assas, pour le Master recherche « Médias et Mondialisation ». Franck DeCloquement est le coauteur du « Petit traité d’attaques subversives contre les entreprises - Théorie et pratique de la contre ingérence économique », paru chez CHIRON. Egalement l'auteur du chapitre cinq sur « la protection de l'information en ligne » du « Manuel d'intelligence économique » paru en 2020 aux Presses Universitaires de France (PUF).

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Atlantico.fr : Le modèle de tracking taïwanais est-il un modèle à suivre de tracking démocratique ? Est-il adaptable à la France ? 

Emmanuel Lincot : La question du « traçage » (en français) informatique correspond à un problème conjoncturel. Comment lutter avec efficacité contre la propagation du virus, et surtout enrayer une seconde vague de pandémie ? Taïwan, on le sait, a tranché en proposant à ses concitoyens un système d'"auto-surveillance participative". Formule un peu jargonneuse qui nous renvoie cependant à une réalité: le traçage a été mutuellement consenti par la population; chacun téléchargeant son application. Celle-ci n'a donc pas été imposée par le haut. Les individus ont donc été responsabilisés. Cela explique le succès de Taïwan à avoir très tôt enrayé la pandémie. Beaucoup sur l'île disent aussi que cette pandémie a été enrayée parce que Taïwan ne faisait pas partie de l'OMS. Fondamentalement, ce problème nous renvoie à un débat qu’avait provoqué l’historien des idées Isaiah Berlin en pleine guerre froide, savoir la distinction entre liberté positive et liberté négative. Cette distinction est plus que jamais d’actualité et elle oppose en Occident deux familles politiques. La première proche de l’idée de Droit désigne la possibilité de faire quelque chose en termes de réalisation de soi vis-à-vis des autres. La seconde, prône quant à elle une absence d’entraves. Voyez les scènes aux Etats-Unis de gens s’opposant au nom de la liberté individuelle aux contraintes du confinement.

Bref, il s’agit de trouver un juste milieu entre l’option toujours possible d’une négociation et à l’inverse, la réalisation d’une conception autoritaire de la liberté. Y sommes-nous prêts ? Cette crise est l’occasion de tester les ressorts de notre démocratie. Dans son essence la plus profonde, la démocratie est synonyme de conflits. Les dictatures, elles - et vous l’aurez remarqué - ont horreur des conflits. Elles ne savent pas les gérer autrement que par la répression, le silence et le mensonge. Voyez la Chine... Je suis plutôt rassuré de voir que notre pays saisit cette opportunité de la crise pour débattre, mettre le gouvernement devant ses responsabilités, lequel loin de vouloir rejeter le débat, explique, fait de la pédagogie en s’adaptant d’une manière assez souple à une pandémie mutante, et d’un genre totalement inédit.

Cela nous montre que notre démocratie est saine et solide. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Je pense qu’une majorité de Français peut l’entendre. Un sondage du 17 avril mené par Odoxa montre que les Français restent scindés sur la reconnaissance faciale (57 % pour; 47 % contre). En revanche, 79 % d'entre eux jugent que la France doit utiliser des caméras thermiques et 70 % considèrent que la France n'utilise pas suffisamment l'Intelligence Artificielle pour enrayer l'épidémie. Pourvu que ces mesures soient limitées dans le temps elles permettront aussi aux gens de reprendre le travail. Car le risque de notre situation est de faire prévaloir le tout sécuritaire alors que nous avons un impératif absolu de reprise économique.

Nos libertés individuelles et collectives seraient-elles épargnées par un système de tracking de type taïwanais ?

Emmanuel Lincot : Taïwan est aidée par sa culture confucéenne. Je m’explique : nous entendons souvent par « culture confucéenne » la rigidité normative d’un cadre dictatorial comme l’imposerait la propagande chinoise. A tort, car il existe un confucianisme populaire, humaniste, qui loin de vouloir sacrifier l’individu dans un indistinct collectif met au contraire la personne au centre de ses responsabilités morales. Bref, Taïwan nous démontre - si l’on pouvait encore en douter - que confucianisme et démocratie sont compatibles. Taïwan est en cela remarquable et est un exemple pour le monde libre. Toutefois, je reste convaincu que nous avons nos propres ressources. Elles sont à la fois spirituelles, morales et impérieuses. Qu’est ce que j’entends par là ? Nous devons absolument nous remettre au travail au risque d’alourdir considérablement le fardeau de nos dettes et d’aggraver la montée du chômage. Nous pouvons le faire dans le respect de tous et des priorités que nous aurons choisies.

Franck DeCloquement : Le traçage des données mobiles dans la lutte contre le nouveau coronavirus pose naturellement de très nombreuses questions, et fait l'objet de nombreuses critiques de la part d'élus de l'opposition. La majorité des critiques le concernant visent pour l’essentiel la privée des utilisateurs. Le tracking « taïwanais » que vous évoquez dans votre question est en place à Taiwan, mais dans un contexte local et culturel bien différent du nôtre. En Asie, la prévalence va traditionnellement au collectif, en Europe - et dans les pays latins de surcroît -, c’est au contraire la primauté de l’individualité qui prévaut. Dans la situation actuelle, de nombreux pays en Asie, mais également en Europe, ont déployé des solutions de tracking des individus via leur smartphone. D’autres utilisent plutôt le recours au GPS, au Bluetooth ou encore à la reconnaissance faciale pour ce faire : on le voit, les moyens techniques innovants sont très nombreux, pour des finalités de mise en place bien différentes.

L’application française sera-t-elle un succédané ou deviendra-t-elle un dérivé de ce qui a été déployé à Taiwan ? Nul ne le sait précisément à cette heure. Mais le gouvernement Français semble bien décidé à déployer le principe d’une « application de traçage des données mobiles » répondant au nom de « StopCovid », afin de lutter résolument contre la propagation du nouveau coronavirus dans la population hexagonale.

A Singapour, le gouvernement avait de son côté lancé le 20 mars dernier l'application « TraceTogether », qui fonctionne exactement sur le principe général que l’on sait avoir été retenu par « StopCovid ». L'application, envisagée par le gouvernement Français - pour ce que nous en savons - devrait permettre à chaque utilisateur d'être prévenu s'il a croisé une personne contaminée par le virus. Celle-ci fonctionnerait sur la base du « volontariat ».

Souvenons-nous des débuts de l'épidémie en France, quand il était encore possible d'aller et venir à sa guise sur le territoire national. Dans ce que les autorités appelèrent les stades « 1 et 2 », la stratégie pour freiner l'introduction du nouveau coronavirus sur notre territoire consistait à identifier pour l’essentiel les personnes contaminées, puis à retrouver et à retracer minutieusement tous les déplacements des personnes avec lesquels elles avaient été en contact rapproché. Ce qui permettait très logiquement de localiser les fameux « clusters » de la maladie, puis d’isoler tous ceux qui étaient susceptibles de la propager au reste de la population. « StopCovid » consiste donc à automatiser ce procédé initial, et à le déployer cette fois à très grande échelle. Et ceci, dans la perspective du prochain déconfinement. Chacun de nous pourra installer une application créée par le gouvernement, qui va enregistrer en continue les contacts que nous avons avec les personnes que nous croisons quotidiennement. Et si l'une d'entre elles était d’aventure identifiée comme étant positive au nouveau coronavirus, nous recevrions alors une alerte nous invitant à rester chez nous et à nous faire dépister rapidement afin de ne pas propager à notre tour le virus. Sur le papier, la logique est imparable et cohérente : seules les personnes malades ou susceptibles de l'être resteraient confinées à leur domicile, les autres pouvant continuer de vaquer à leurs occupations.

Cependant, et sous la pression conjuguée des diverses oppositions, le gouvernement d’Edouard Philippe a finalement décidé mardi dernier que le débat sur le « tracking » à l’Assemblée serait bien suivi d’un vote. Celui-ci est d’ailleurs prévu le 28 avril prochain à l’Assemblée, et le 29 avril au Sénat. En l’occurrence, beaucoup pensent déjà chez les opposants au projet que rien ne pourra véritablement garantir l’anonymat total, ni même l’absence de détournement de la technologie envisagée par le gouvernement pour accompagner le déconfinement à partir du 11 mai prochain… Et nombreux sont ceux qui y voient l’indéniable émergence d’une « société de surveillance biotechnologique », utilisant comme prétexte, l’advenue soudaine du nouveau coronavirus, pour mordre sans vergogne sur les principes mêmes de nos libertés individuelles et collectives, et finalement, sur ceux de notre démocratie.

C’est en substance ce que soutient le PS qui se dit formellement opposé à ce projet. La présidente du groupe socialiste expliquant à cet effet que les élus sont « entre la circonspection et la franche réserve ». Les élus communistes sont eux aussi contre ce traçage en règle. Le Premier ministre a toutefois rappelé pour appuyer sa démarche et justifier son choix que c'est aussi grâce à ces outils de tracking, qui reposent en particulier sur l'utilisation des données personnelles des téléphones mobiles, « qu'un certain nombre de pays ont procédé à l'isolement très strict » des malades et de ceux qui avaient été en contact avec eux… Mais pour certains élus, il y a indéniablement de véritables risques pesant sur nos libertés individuelles, faute d’une confiance suffisante en l’exécutif aux commandes et à ses opérateurs aux avant-postes dans cette affaire.

Le gouvernement français et Apple ont par exemple engagé un bras de fer sur la question de la protection de nos vies privées à travers l’usage de nos données personnelles. Une bataille dans laquelle Apple défend paradoxalement la protection de nos données personnelles, contre l'État Français. Comment expliquer ce paradoxe ?

Franck DeCloquement : Cela pose avant toute chose, la question de l'efficacité du dispositif qui sera mis en place. Est-ce que cela marche ? Comment fonctionnera au juste cette application de traçage numérique individuel ? A-t-on des raisons raisonnables de craindre pour notre vie privée compte tenu de la puissance d’analyse du prochain dispositif ? L’application « StopCovid » sera-t-elle seulement pleinement efficace ?

Ce que l’on constate, c'est que dans les pays qui ont fait reculer notablement l'épidémie de covid-19, à l’image de la Corée du Sud par exemple, ce suivi existait très tôt et permettait de mettre instantanément en alerte les gens qui avaient rencontré des personnes contagieuses. Ce qui n'est pas si absurde quand on y réfléchit. Mais de nombreux obstacles techniques, politiques, sociaux et humains font planer le doute sur l'efficacité du même dispositif s’il était implanté en France, et sur son acceptation par tous... Car la pandémie de Covid-19 est à bien des égards et avant toute chose un problème d'information et de confiance dans les mesures prises par notre exécutif. Qui est porteur du virus au moment « T » ? Suis-je moi-même à portée de l’expiration d’une personne proche ou de plusieurs individus contaminés mais asymptomatiques qui feraient pourtant leur footing à côté de moi ? Qui l'a déjà ? Nos éventuels anticorps nous rendent-ils immunisés face au retour probable de la maladie avant l’hiver ? Si mon test est positif, comment puis-je alerter toutes les personnes qui ont été auprès de moi ? Et que devrais-je faire d'ailleurs dans ce cas précis, pour le communiquer efficacement aux personnes de mon entourage, dès lors que j’aurais cette connaissance à disposition ?

Pour que nos compatriotes consentent réellement à télécharger l’application « StopCovid », et à l’utiliser à bon escient, cela signifie aussi qu'ils doivent faire confiance aux intentions véritables de nos dirigeants qui disposeraient ainsi d’un certain nombre de nos data privées… La surveillance numérique dont nous parlons doit donc être en harmonie avec nos valeurs sociales et politiques. Notre « culture des données » dans l’hexagone est-elle à ce jour suffisante pour cela ? La question se pose…

À un extrême du spectre en matière d’approche digitale, il y a ce que l’on pourrait appeler l'approche américaine, bien qu'il s'agisse vraiment d'une caricature de la Silicon Valley et de son mélange idiosyncratique de « techno-utopisme » et de « libertarisme extrémiste ». Outre-Atlantique, les données de tous les utilisateurs sont généralement supposées être gratuites par défaut - pour une utilisation sauvage par le secteur privé. Des sociétés comme Apple, Google, Facebook et Amazon collectent les données personnelles afin d’optimiser les résultats de recherche, ou pour vendre de meilleures annonces à leurs clients. Le gouvernement ne peut disposer de ces informations spécifiques que s'il poursuit les méfaits d’un criminel ou de terroristes sur la toile, ou d’autres choses défini par la législation sur la sécurité nationale : y compris éventuellement peut-être, l’apparition subreptice d’un nouveau virus mortel. Autrement dit, une situation de force majeure comme la nôtre ! Un autre extrême est l'approche chinoise, autoritariste et confucéen. Ici, les données sont collectées par des sociétés « pseudo-privées » comme le géant Alibaba Group Holding Ltd. ou Tencent Holdings Ltd. Elles sont supposées appartenir à l'État et au parti. Ces informations comprennent tous les mouvements des personnes concernant leurs portefeuilles numériques, leurs températures corporelles et les analyses faciales de chacun. Tout cela peut être armé par les autorités pour réprimer des populations entières, comme les Ouïghours au Xinjiang. Mais ces moyens peuvent également être mobilisés contre une épidémie foudroyante comme celle du Covid-19.

Un autre extrême encore est aussi - peut-être - l'approche allemande, que je qualifierais de « techno-phobie post-traumatique ». Ici, les données sont supposées être intrinsèquement dangereuses et nécessitent donc une protection spéciale, et de haut niveau. Beaucoup en Allemagne imaginent aisément ce que la Gestapo nazie ou la Stasi est-allemande auraient pu faire avec de telles informations à disposition. Cela reste ancré dans les têtes. Les données personnelles appartiennent donc entièrement à l'utilisateur, qui doit y consentir activement chaque fois que quiconque, acteur privé ou public, souhaite instamment y avoir accès.

En Corée du Sud, par exemple, les développeurs privés ont rapidement créé des applications de recherche de contacts. Mais les autorités utilisent également des images de caméras de vidéosurveillance et de transactions par carte de bancaires pour suivre les mouvements et les rencontres de transporteurs potentiels. Et cela, y compris pour leurs rendez-vous privés dans des «motels de passes amoureuses»… Les personnes en quarantaine sont très surveillées via leurs téléphones mobiles, sous forme d'assignation à résidence. Les sondages montrent cependant que les Sud-Coréens approuvent ces mesures discrétionnaires. Mais dans les pays occidentaux comme les nôtres, cela ne passerait évidemment pas compte tenu de nos racines culturelles ou la prévalence de l’individuel est prioritaire sur le collectif. Nous l’évoquions précédemment. C'est pourquoi le modèle de données le plus performant au monde jusqu'à présent n'est pas celui  de la Corée du Sud ou Singapour mais bien celui mis en œuvre à Taiwan. Faute d'un meilleur terme, on pourrait qualifier cette approche « d’auto-surveillance participative ».

Comme la Corée du Sud, Taïwan impose des quarantaines avec suivi des téléphones mobiles, et a aussi assemblé diverses autres bases de données gouvernementales, telles que les dossiers de voyage et de santé. Mais Taiwan et sa population ont ajouté une touche spécifique très particulière : l'ensemble du pays s'est volontairement  associé au gouvernement pour créer un réseau protéiforme de bases de données, dans lesquelles l'information circule « de bas en haut » et « de haut en bas »… Pour créer de nouveaux outils « en ligne », mais aussi « hors ligne » pour lutter contre le virus, les «hacktivistes», les développeurs et les citoyens ont collaboré activement avec le gouvernement. Un outil, par exemple, a empêché un gâchis sur les masques faciaux en cartographiant où se trouvaient les stocks, et en les affectant là où ils étaient le plus nécessaires compte tenue de l’urgence. En impliquant les gens dans les solutions, plutôt que de simplement leur dicter des politiques d’en haut, le processus est transparent et inspire confiance, voire même fierté et civisme.

Mais ce modèle est-il pour autant exportable chez nous ? Rien n’est moins sûr… En France, nous devrions insister pour comprendre ce qui adviendra de nos informations ainsi récoltées, et pour combien de temps au juste ! Mieux encore, comme à Taiwan, nous devrions participer en premier lieu à la capture, à la protection et à l'utilisation de nos données recueillies par l’Etat. Après tout, elles sont à nous ; et nous les partageons juste temporairement pour nous protéger et protéger les autres contre le Covid-19. L’équation est en somme assez simple.

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