Non, la France n'est pas la Thuringe : voilà pourquoi la droite ne PEUT pas s'allier à l'extrême droite !<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Non, la France n'est pas la Thuringe : voilà pourquoi la droite ne PEUT pas s'allier à l'extrême droite !
©Sameer Al-Doumy / AFP

Attention, un parti peut en cacher un autre

Les valeurs et la morale ont leur importance. Mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit ici.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Un jour, François Mitterrand s'avisa que sa seule chance d'arriver au pouvoir était de faire l'union de la gauche avec le Parti communiste français. Un gouffre cependant séparait le PS du PCF : la soumission à l'URSS était totalement rejetée par les socialistes.

Mitterrand était un homme politique de grande envergure doublé d'une redoutable et talentueuse capacité manœuvrière. Bien avant lui, sous la 4e République, les communistes recherchaient cette alliance afin de "plumer la volaille socialiste". Le PCF était alors au firmament de sa puissance. Il devint faible. Et Mitterrand compris que l'heure était venue de "plumer la volaille communiste".

Ainsi, en 1981, il fut élu président de la République avec les voix du PCF. Au premier tour, Georges Marchais fut crédité d'un peu plus de 15% des voix. En 1988, après 7 ans de Mitterrand, le candidat du PCF, André Lajoinie, n'obtint que 6,76% des voix. Pari très réussi pour Mitterrand.

Rien de tout cela n'est entièrement transposable aujourd'hui. Mais on entend dire, quand même, que si la gauche a pu faire corps avec l'extrême gauche, on ne voit pas pourquoi la droite refuserait de marcher avec l'extrême droite. Chez les Républicains, nombreux sont ceux qui refusent ce choix, pour des raisons éthiques et idéologiques. C'est parfaitement respectable.

Il y en a d'autres qui plaident pour une alliance entre les Républicains et le Rassemblement national. Pour ne pas encourir les foudres de la direction de leur parti, ils essayent de ne pas se montrer à visage découvert. Il y en a eu toutefois quelques-uns qui sont allés voir chez Marion Maréchal si l'herbe était plus verte chez elle que chez eux.

La politique fait le plus souvent fi de la morale. Mitterrand l'a montré avec succès. Oublions donc un instant la morale pour regarder le réel. La morale dit : "les Républicains ne DOIVENT pas s'allier au Rassemblement national". Le réel dit : "les Républicains ne PEUVENT pas s'allier au Rassemblement national".

Pourquoi ? Parce que si Mitterrand avait avec le PCF un rapport du fort au faible, les Républicains ont avec le mouvement lepéniste un rapport du faible au fort. Pas question pour eux d'espérer "plumer la volaille lepéniste". En revanche, la puissance du Rassemblement national peut lui permettre de "plumer la volaille républicaine". Sauf, bien sûr, si la droite redevient forte. Il reste deux ans….

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !