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Pourquoi l’impact du coronavirus serait pire si Internet n’existait pas
©YANGZHOU

Malgré les fake news

Internet a permis plus de transparence et de circulation de l'information sur le coronavirus, même dans les premiers instants de l'épidémie, lorsque la Chine tentait d'étoufer la situation.

Emery Doligé

Emery Doligé

Emery Doligé est conseiller en communication.

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Atlantico : De quel manière la communication numérique a-t-elle permis une prise en charge rapide de l'épidémie de coronavirus ?

Emery Doligé : Les gouvernants chinois contrôlent leur communication. La Chine doit toujours apparaître comme un pays où il n’y a pas de problème. Et si jamais il y en, il faut le(s) modérer. Le souci dans ce schéma parfait est que les réseaux sociaux, même en Chine, ont libéré la parole. Les Chinois racontent, les réseaux sociaux amplifient leurs mots. D’autant plus quand il s’agit de maux. C’est ce qui s’est passé avec l’épidémie du coronavirus. Et les scientifiques aussi utilisent les échanges en ligne pour accroître leur vitesse de réaction pour trouver des solutions. Avant, il n’y avait que le fax voire le courrier. Les réponses viennent aujourd’hui plus vites. C’est un des avantages d’Internet. 

Cette crise sanitaire mondiale a-t-elle révélé une évolution fondamentale de nos relations humaines?

Elle l’a confirmé. Cela a commencé notamment avec le printemps arabe où les dirigeants tunisiens empêchaient les citoyens de dire ce qu’ils voulaient. Cette crise sanitaire confirme, une fois de plus, que mentir ou cacher une vérité est devenu presqu’impossible. Tout est vérifié par tout un chacun des plus complotistes aux plus modérés. Et cela d’autant plus quand l’essentiel des vies citoyennes est en jeu. Aujourd’hui, le nuage de Tchernobyl ne s’arrêterait pas à notre frontière... les réseaux sociaux sont devenus matures et responsables quand il s’agit de sujets majeurs comme la Santé, la Liberté, l’Amour, etc. 

La vitesse extrême de circulation de l'information est-elle un curseur de démocratie ? En permet-elle l'avancée ou représente-t-elle un danger ?

La vitesse n’empêche pas les excès de vitesse. On l’a vu dans différentes affaires de bad buzz comme dans celle de #balancetonporc où la journaliste Sandra Muller qui avait accusé à tort Éric Brion sur Twitter a été condamnée pour diffamation. Cette affaire et d’autres rappellent que le tribunal du buzz est un des excès. Et qu’heureusement, il y a la Justice, pilier de notre démocratie, pour rappeler le droit. 

Évidemment, il faut saluer la circulation de la parole quand elle permet de renforcer les droits de chacun et de dénoncer toutes les dérives qui étaient cachées sous le tapis avant. Dans ce contexte, elle est une avancée pour la démocratie. Elle ouvre les consciences et oblige les gouvernants à repenser leur relation avec les citoyens. Encore faut-il qu’ils le comprennent. 

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