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Critiques intelligentes de la nouvelle finance
©JOEL SAGET / AFP

Visions critiques

En quelques articles, Mathieu Mucherie présentera une nouvelle façon de critiquer intelligemment le monde de la finance. Voici une introduction à cette nouvelle série d'articles.

Mathieu  Mucherie

Mathieu Mucherie

Mathieu Mucherie est économiste de marché à Paris, et s'exprime ici à titre personnel.

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La finance est souvent attaquée, mais sur des bases fragiles, datées. Ne serait-il pas possible et souhaitable de frapper enfin là où cela fait vraiment mal ?  

Il est vrai qu’on ne prête qu’aux riches. On prête ainsi à la finance des pouvoirs magiques, comme le fait de faire advenir à elle seule une société inégalitaire, là où nous pourrions invoquer tout aussi bien (et de façon bien mieux documentée) la technologie ou la démographie ; le graph’ suivant est surtout révélateur par sa légende :

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La représentation la plus fréquente de la finance est ainsi proche de celle de Wall Street d’Oliver Stone dans les années 80 : un univers impitoyable, très darwinien, qui attire et voit prospérer des gens brillants mais cupides, avec partout un haut niveau de risque et d’engagement personnel au service d’un Dieu unique, le profit. Il existe bien quelques variantes, puisque certains mettront l’accent sur les fraudes, d’autres sur un recours excessif aux mathématiques, d’autres sur un taux trop élevé de testostérones ; mais l’image générale qui se dégage est en fait attirante à force d’être répulsive : une terre d’aventuriers (la dernière en ce bas monde ?), des hauts très hauts et des bas très bas, l’impression d’être au centre du monde et à la frontière des savoirs, un shoot continu d’adrénaline. Si seulement c’était vrai !  

La vision que je vais développer ici en quelques articles est bien moins romantique. Elle s’appuie sur des tendances à l’œuvre depuis plus de 30 ans et qui devraient continuer, jusqu’à l’ensevelissement quasi-total de la créativité et de l’exceptionnalité de ce secteur. Le mur de Berlin est tombé, mais les murailles entre les banques centrales et les banques commerciales aussi. La diversification des portefeuilles, qui était la bonne idée d’une petite secte, a été poussée trop loin, jusqu’à devenir une religion de plus en plus totalitaire. Un peu partout les intérêts se sont désalignés, les comités ont pris le pouvoir, et le prix du temps se retrouve faussé. Le secteur se croit toujours à l’avant-garde du monde, il est de facto à la traine et ralentit tout le monde. On en arrive à un système communiste d’un genre particulier, dur aux faibles mais encore très généreux avec ses apparatchiks, et qui n’a même plus ce respect que l’on avait encore vaguement en URSS pour la connaissance et l’héroïsme.  

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