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Lancement de plateforme citoyenne pour les municipales, "Réconciliations!"
©PATRICK HERTZOG / AFP

Elections municipales

Sébastien Laye se confie sur le lancement de la plateforme citoyenne "Réconciliations!' dans le cadre des élections municipales de mars 2020.

Atlantico.fr : Vous venez de lancer une plateforme citoyenne pour les municipales, Réconciliations!, et expliquez vouloir envoyer des candidats indépendants dans certaines petites villes lors des municipales de 2020.

Pouvez-vous nous expliquer les axes majeurs du mouvement ? Qui est concerné par ce mouvement citoyen ?

Sébastien Laye : Il ne s'agit pas d'un parti ou d'un mouvement citoyen, mais d'une plateforme réunissant plusieurs mouvements préexistants (et de tendances partisanes diverses, centre droit, héritiers du fillonisme, personnalistes chrétiens, gilets jaunes, libéraux, écologistes), des associations et des personnalités indépendantes. Nous faisons un double constat:  1) ce qui nous rassemble est plus fort que nos diverses sensibilités et nous mettons en exergue quatre axes majeurs pour l'avenir de notre pays: défense des entrepreneurs tout en refusant les excès de la mondialisation déshumanisante, vision sociétale fondée sur les classes moyennes et populaires, valeurs laiques dans l'espace public, controle de notre destinée en matière sécuritaire, économique et migratoire 2) le clivage progressistes/conservateurs ou populistes qu'on nous propose est stérile et ne sert que le parti au pouvoir: entre la mondialisation déshumanisante et ce système qui s'imposeraient à nous d'un coté, et le repli tribal ou identitaire de l'autre, nous proposons une troisième voie plus équilibrée qui projette notre pays dans un avenir de modernisation tout en réhabilitant certaines valeurs traditionnelles trop vite vouées aux gémonies par certains...In fine, notre positionnement se fait sur ce que nous pensons avec ardeur etre le point de rencontre et de convergence de tous nos concitoyens, et non sur un positionnement partisan. On notera que ce dernier ayant explosé, et la recomposition étant loin d'etre achevée, c'est une opportunité de se réunir au delà de ces anciens clivages artificiels.

Réconciliations! apporte une aide logistique et technique aux candidats indépendants: appui sur un label national qui sera médiatisé, accès à des experts, formation, offre de services pour la campagne (sites internet, réseaux sociaux, outils marketing).

Vous faites le pari de tabler sur des candidats indépendants. Or, l'indépendance en politique, à un certain degré, n'est-elle pas récupérée de fait par des partis classiques (hormis LREM) ? Comment allez-vous garder votre indépendance?

Ce n'est le pari que dans des villes relativement petites (moins de 30 000 habitants), à une exception près, Nantes, où nous pourrions être présents. Dans certaines villes nous avons un candidat qui se revendique de Réconciliations soit à travers l'un des mouvements citoyens sur la plateforme, soit de manière indépendante ou à l'initiative d'une association par exemple. Dans d'autres, nous soutenons des candidats indépendants en participant à une coalition, avec par ex exemple sur la liste une ou deux  personnes se revendiquant de Réconciliations! : ce candidat que nous soutenons peut etre une personnalité locale ou un maire sortant, qui peut avoir une affiliation partisane: nous rejettons simplement toute forme d'alliance avec les extremes (LFI ou RN) ou la majorité actuelle (LREM) qui est une forme d'extreme technocratie aux relents peu démocratiques pour qui s'interesse au fonctionnement de ce parti sur les Territoires.

Présenterez-vous des candidats dans les grandes villes ? Quel est votre but avec ce mouvement citoyen ?

Nous aurons des conseillers municipaux dans les grandes villes, via notre soutien à d'autres listes, mais peu de candidats têtes de liste estampillés Réconciliations! En premier lieu car il est difficile dans une grande ville de faire campagne, réunir des listes avec plus de cinquante personnes, et de marquer sa différence. Dans les petites villes, la campagne de terrain et les thèmes que nous portons sont plus en notre faveur, le rejet de la majorité et des partis traditionnels y est très fort et personne ne souhaite se revendiquer de ces étiquettes surannées et deja obsolète dans le cas de Larem. Il y a cette France périphérique décrite par Guilluy à laquelle il faut prioritairement s'adresser durant cette campagne: le défi y est immense pour proposer des solutions locales, protéger les gens des dérives de la mondialisation et intégrer les Gilets Jaunes au processus politique et démocratique.

Les municipales et plus encore les élections territoriales et régionales de l'an prochain sont un excellent moyen de travailler ensemble, de fédérer de nouveaux groupes, non pas en partant du haut et de la technocratie comme En Marche, mais des Territoires: avec des milliers de candidats puis militants mobilisés, des élus locaux (certains dans nos rangs sont déjà par ailleurs des élus locaux....), nous avons déjà un ancrage territorial, la possibilité de faire remonter des idées et des actions depuis le terrain. L'étage national est lui plus facile à construire: vous connaissez par exemple mes liens avec le monde des think tanks, les milieux économiques, ma présence dans les medias; d'autres personnalités au sein de Réconciliations disposent aussi de ses réseaux nationaux activables aisément.

De plus en plus de leaders politiques nationaux estiment que c'est par le local que l'on peut régler les problèmes liés à la mondialisation. Qu'est-ce qu'un projet libéral à l'échelon local ?

Ce qui compte à l'échelon local c'est le développement économique; malgré le sentiment que tout se décide à Bruxelles, ce qui fait la différence ce sont les initiatives locales en la matière: le maire et les Regions ont un role crucial, pour attirer les investisseurs étrangers, autoriser de nouvelles usines ou accorder des permis de construire. L'essentiel de la régulation économique, les incubateurs d'entreprises, les grands projets d'urbanisme, sont aux mains de ces élus locaux: certes, il leur faut naviguer un environnement fiscal par exemple dont il ne décide presque rien (leurs maigres compétences en la matière leur étant volées par le pouvoir central avec la question de la taxe d'habitation...), mais il leur appartient de faire la différence en créant le cadre local propice à l'investissement. Le non économique (écoles, qualité de vie, lutte contre la pollution) a aussi un role important sur le développement d'entreprises locales, le tourisme et l'attrait pour des entrepreneurs ou des investisseurs considérant une présence sur une commune....Ces initiatives sont plus freinées par le pouvoir central jacobin et parisien, qui exècre toute forme de girondisme économique (notamment de la part des puissants patrons des régions...), que par Bruxelles qui essaie, dans la lignée de la vision allemande, de faire émerger de vrais Territoires européens. Je vous annonce par ailleurs, qu'afin d'aider aussi nos candidats sur ce thème, je sortirai fin Janvier 2020 ma prochaine note pour l'Institut Thomas More justement sur le développement économique local....

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