Étouffement
Hausse de la taxe foncière : l’étouffement progressif des petits propriétaires
En 10 ans, la taxe foncière a progressé 3,7 fois plus vite que les loyers. Et alors, que la taxe d'habitation a été supprimée par Emmanuel Macron, l'impôt foncier, lui pourrait continuer d'augmenter dans les années qui viennent.
Atlantico : La taxe foncière a augmenté de 80% en 10 ans à Paris et équivaut, dans certaines villes de province, à 6 mois de loyer. Comment expliquer une telle augmentation ?
En quoi cette augmentation représente-t-elle un vrai problème pour les propriétaires ? Que faire dans le cas où l'on ne pourrait pas la payer ?
Alors que la taxe foncière a progressé 3.7 fois plus vite que les loyers en dix ans, le gouvernement actuel propose-t-il des solutions ? Quelles pourraient-elles être ?
Le gouvernement s'est attaqué à la taxe d'habitation plutôt qu'à la taxe foncière. Les propriétaires jusqu'à maintenant, il est vrai, ne faisaient pas pleurer dans les chaumières, c'est pour cela qu'il existe moins de dispositifs sur la taxe foncière que sur la taxe d'habitation. Le système de finance locale et d'impôts locaux est à bout de souffle. On supprime la taxe d'habitation en grande partie et l'on va la remplacer par des transferts de CSG ou de TVA comme un jeu de bonneteau fiscal, tout en en laissant la taxe foncière qui repose sur la même logique que la taxe d'habitation, c'est-à-dire sur des valeurs locatives complètement déconnectées des réalités de loyers et de la réalité économique des contribuables. Or, depuis 40 ans, aucun gouvernement ne s'est réellement attelé à moderniser la fiscalité locale qui devrait prendre en compte la capacité des redevables et assurer l'indépendance financière des collectivités locales. On en est très loin et l'on met des sparadraps sur la fiscalité locale pour gagner du temps.
En réalité, les impôts locaux sont de vieilles taxes datant des 18ème et 19ème siècles dont l'Etat s'est débarrassé au 20ème siècle afin de les mettre aux collectivités locales car c'étaient déjà de mauvais impôts. Un siècle plus tard, ils ne sont pas devenus beaucoup plus performants et ce n'est pas une surprise que ces impôts posent problème. Il y a 36,500 communes donc tout changement de fiscalité crée des gagnants et des perdants parmi les propriétaires et la prudence qui serait d'attendre le tour suivant pose des difficultés au gouvernement
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