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Il est beaucoup question du "vieux mâle blanc". Mais pourquoi ne parle-t-on jamais du " vieux mâle noir" ?
©Bac Films

Exercices de coloriage

Aucune étude poussée n'est consacrée à ce spécimen d'humanité. Sociologues, démographes et anthropologues sont occupés ailleurs.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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C'est aux États-Unis qu'ont été repérés les premiers « vieux mâles blancs ». Intriguées par cette apparition, de nombreuses universités américaines se sont penchées sur la question. Des « whiteness studies » ont été mises en place. Objet de leur recherche : examiner la « blanchitude » ou, selon certains chercheurs, la « blanchité ».

Des années de travail ont ainsi permis de cerner scientifiquement le « vieux mâle blanc ». Premier constat d'évidence : il est génétiquement malade. En témoigne sa pâleur extrême. Si le « vieux mâle blanc » est ainsi atteint de leucodermie (la leucémie n'est pas loin...) c'est qu'il est né sous des latitudes mal desservies par le soleil.

Comme une baguette pas assez cuite qu'on aurait retirée trop tôt du four. L'astre solaire a réservé ses rayons bienfaisants au continent africain. Là bas, les baguettes sont dorées à point. Certains prétendent qu'elles sont trop cuites, mais ce sont des racistes.

Nombreuses sont les infirmités du « vieux mâle blanc ». Tout d'abord, comme on vient de le montrer, il est blanc. Sa pâleur maladive dont il a honte le rend acariâtre et haineux. Il est raciste avec un rejet particulier pour les Noirs dont il envie la belle couleur. Il est islamophobe ayant découvert que les musulmans pratiquants étaient généralement plus foncés que lui. Il est également misogyne. Et bêtement hétérosexuel.

Quelques spécimens de « vieux mâles blancs gays » ont été observés. Ils sont sur la voie de la rédemption. Mais ils ont encore un long chemin à parcourir. Pour y parvenir plus rapidement, ils devraient aller brûler leur peau sous le soleil d'Afrique.

Quelques tordus dans mon genre se demandent pourquoi on ne parle jamais du « vieux mâle noir ». Sans doute n'existe-t-il pas. J'ai passé de longues heures sur internet à essayer de trouver la trace de « blackness studies ». Inconnu au bataillon. Sur un dictionnaire anglais-français, j'ai trouvé que « blackness » se traduisait par « noirceur ». Un terme très péjoratif, voire raciste. M'inspirant du langage de Ségolène Royal, j'ai opté pour « noircitude ».

Il demeure que le mâle noir existe quand même. Mais il n'est pas vieux parce que le soleil dont il a si bien profité lui garantit une éternelle jeunesse. Contrairement au « vieux mâle blanc », amer et désenchanté, il regarde l'avenir – de préférence hors du continent africain – avec espoir. Il n'est pas, mais du tout, misogyne. Il aime les femmes et il les aime tellement qu'il en a parfois plusieurs. Il n'est pas raciste et il n'en veut pas aux Blancs. Il souhaite seulement qu'ils lui demandent pardon pour les souffrances endurées par ses ancêtres à l'époque coloniale. C'est ce que je tenais à faire avec cet article

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