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Roland Garros : les Toc, un « truc » de champion
©KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Porte-bonheur

Chaque Roland Garros est l'occasion de constater le nombre de tics et de routines que possèdent les tennismen.

Hubert Ripoll

Hubert Ripoll

Hubert Ripoll est psychologue du sport et essayiste. Il a travaillé auprès de plusieurs équipes de France et avec de nombreux champions olympiques et champions du monde. Il est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages sur la psychologie des champions et des coachs sportifs. Il a publié Le mental des champions (Payot, 2008), Le mental des coachs (Payot, 2012), La résilience par le sport (Odile Jacob, 2016).

On peut retrouver l’ensemble de son travail et de ses analyses sur les blogs Le mental des champions, Le mental des coachs, La résilience par le sport.

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Atlantico : Chaque Roland Garros est l'occasion de constater le nombre de tics et de routines que possèdent les tennismen. Pour quelles raisons les tennismen ont-ils autant de manies ?

Hubert Ripoll : De manière générale les routines sont là pour amorcer un processus. En l'occurrence, le processus consiste à se mettre dans l'état mental adapté à la situation. Entrer dans cet état mental, qui n'est pas celui de tous les jours, nécessite donc un processus d'amorçage. Il y a les routines que l'on voit et celles que l'on ne voit pas, qui se passent dans la tête du tennisman.

Tous les joueurs possèdent-ils ces manies ? Pour quelle raison doivent-ils amorcer "manuellement" ces processus ?

Tous les sportifs confrontés à des situations avec de hautes contraintes ont des routines, mais elles se voient plus ou moins. Atteindre un état mental optimal est une succession d'amorçages et tout le monde les a, simplement certains n'en sont pas conscients.

Se retrouver dans un match important devant 12000 spectateurs vous place dans une situation à l'importance capitale, quasiment existentielle pour certains. Il faut donc se mettre dans un état particulier. De plus, en fonction des moments du match, plusieurs états différents peuvent être nécessaires. Atteindre ces états demande une habileté mentale qui est souvent invisible. Lorsque le joueur quitte le terrain pour aller sur le banc, il a toute une procédure psychologique pour gérer ce court retour au calme.

Dans le sport, particulièrement le tennis, on observe souvent de grandes différences de performances d'un même joueur au cours d'un match. Pourquoi de tels écarts et pourquoi ces routines ne fonctionnent-elles pas dans ce type de situation ?

Cela dépend de plusieurs facteurs. Placé dans des situations extrêmes, il faut gérer la pression et pour certains c'est un boost tandis que pour d'autres c'est un facteur de stress. C'est caractéristique de chaque individu.

Si l'on prend le cas d'un Federer, on peut le voir à certains moments en difficulté où il devra passer au régime supérieur pour passer un cap difficile, mais on ne le verra jamais à la dérive. Ce type de grand champion n'est jamais à la dérive et c'est dans leur tête et non dans leurs muscles que cela se joue. Ils sont capables en permanence de se contrôler et de se placer dans l'état adéquat en fonction du contexte.

Jouer une balle de match ou un tie-break mené 4-0, c'est très différent et il y a des routines pour chacun de ces moments. Le travail des coachs consiste à fournir à l'athlète la série de routines mentales convenant à tous les départements du jeu. Ensuite, au tennisman d'être capable de l'utiliser ou non. Les grands experts ont une capacité unique : celle de bricoler leur mental. 

Hubert Ripoll est l'auteur de "Le mental des champions" (éditions Payot)

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