Brexit: le rejet de l'accord proposé par Theresa May ouvre la voie à un "no-deal"<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Europe
Brexit: le rejet de l'accord proposé par Theresa May ouvre la voie à un "no-deal"
©REUTERS / Neil Hall

"Politique du pire"

Les députés britanniques ont entamé mardi 12 mars une série de 3 votes concernant l'avenir du Royaume Uni (vote sur l'accord avec l'union européenne ce mardi 12, sur un Brexit sans accord le 13 mars, et sur le report d'une sortie de l'UE le 14). L'échec du premier vote ouvre la voie à une sortie brutale du Royaume-Uni de l'UE.

Cyrille Bret

Cyrille Bret

Cyrille Bret enseigne à Sciences Po Paris.

Voir la bio »

Atlantico: Comment l'issue de ce premier vote préfigure-t-il de la forme que pourrait prendre le Brexit ? 

Cyrille Bret : Par ce premier vote, la Chambre des Communes vient de prononcer un nouvel arrêt de mort pour la vocation européenne du Royaume-UNi. En refusant par 391 voix contre 242 l’accord avec l’Union européenne, les conservateurs tories et les pro-européens ont infligé un nouveau camouflet à Theresa May et ont ouvert la voie à un processus de sortie de l’Union particulièrement chaotique pour l’économie et la société britanniques. D’autant plus que le vote de ce soir risque d’être négatif concernant une sortie sans accord. Une sortie sans accord apparaissant néfaste à l’économie britannique déjà entrée en difficulté, les Tories souhaitent un accord. Mais ils ne donnent pas à Theresa May les moyens de le conclure. En somme, encore une fois, la classe politique britannique risque de se décrédibiliser aux yeux de son opinion nationale. Boris Johnson défend en effet une « politique du pire » : une sortie sans accord pour tout à la fois apparaître comme respectueux du choix du peuple et pour transformer le Royaume-Uni en Singapour à proximité de l’UNion.


 De la rencontre de "dernière minute" entre Theresa May et Jean-Claude Juncker ce lundi 11 mars, aux deux votes qui s'annoncent ces 13 et 14 mars, quels sont encore les points essentiels qui détermineront l'issue du Brexit ? 

La situation est aujourd’hui confuse sur le processus. Mais elle est claire sur ce qui pose problème entre l’Union et le Royaume. Premièrement le sort de la frontière irlandaise, seule limite terrestre entre l’UE et le RU. Si la frontière est étanche, les échanges seront découragés au prix d’un respect formel de la souveraineté britannique. Si elle est poreuse, le Brexit sera illusoire. Deuxièmement, l’accord financier entre l’UNion et le Royaume : si la facture est trop élevée pour le Royaume, l’UNion apparaîtra comme ayant puni celui-ci pour le Brexit, alimentant les discours populistes dans l’Union. Si elle est trop légère, alors la sortie de l’UNion paraîtra aisée voire souhaitable et alimentera les fantasmes sur la fin de l’UNion  à quelques semaines des élections européennes.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !