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Et si le fait politique majeur contemporain n’était pas la polarisation de nos sociétés mais l’existence de majorités qu’on empêche de s’exprimer ?
©JACQUES DEMARTHON / AFP

Miroirs (très) déformants

Le 5 mars dernier, Tim Wu, professeur de droit à l'Université de Columbia, publiait une tribune dans le New York Times intitulée « L'oppression de la super-majorité » indiquant que la société américaine se caractérisait moins par sa polarisation que par l'existence d'une super-majorité d'opinion concernant certaines thématiques politiques.

Christophe Boutin

Christophe Boutin est un politologue français et professeur de droit public à l’université de Caen-Normandie, il a notamment publié Les grand discours du XXe siècle (Flammarion 2009) et co-dirigé Le dictionnaire du conservatisme (Cerf 2017), le Le dictionnaire des populismes (Cerf 2019) et Le dictionnaire du progressisme (Seuil 2022). Christophe Boutin est membre de la Fondation du Pont-Neuf. 

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Chloé Morin

Chloé Morin

Chloé Morin est ex-conseillère Opinion du Premier ministre de 2012 à 2017, et Experte-associée à la Fondation Jean Jaurès.

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Atlantico : En important ce concept de Tim Wu à la France, quelles seraient les thématiques pour lesquelles il existerait une super-majorité, une forme de consensus de la société française, et ne se traduisant pas en fait politique ?

Christophe Boutin : Qu’est-ce qu’une « super-majorité » ? Le concept est en soi assez difficile à cerner, et on pourrait avancer deux éléments qui permettraient de  rendre son existence peu contestable, et donc ce concept utilisable dans une analyse. D’une part, il ne peut s’agir que d’une majorité « qualifiée », dépassant donc les seuls « 50% plus une voix » de la majorité simple, une majorité qui supposerait un minimum de 60% des voix. D’autre part, il s’agit d’une majorité qui se maintient constante dans la durée, sur plusieurs années, pour éviter de prendre en compte des « sautes d’humeur » de l’opinion publique dues à des circonstances particulières et qui peuvent disparaître aussi vite qu’elles sont nées.

Or, partant à la recherche de ces constantes dans les sondages d’opinion des trois dernières années, effectués en sus par des sources différentes, on peut remarquer qu’existent effectivement des thématiques récurrentes placées à des niveaux relevant de cette majorité qualifiée attendue. En 2016, un sondage de l’IFOP montrait ainsi que 62% des Français s’opposaient à l’accueil des migrants. En 2017 (IFOP), plus de 70% des Français souhaitaient qu’il n’y n’ait pas plus d’étrangers en France. En 2018 (IFOP), 76% des Français s’inquiétaient de la progression de l’immigration. En 2018 (IFOP), les sujets d’inquiétude prioritaires des Français étaient un terrorisme dont il est difficile d’ignorer la source principale (62%), la santé (58%), puis, à de moindres niveaux le chômage, l’éducation ou le niveau des salaires (54%). C’est ce que confirmait un autre sondage de 2018 (NoCom), qui donnait comme sujets d’inquiétude principaux des Français l’Islam radical (60%), les mêmes estimant par ailleurs qu’il fallait moins d’immigrés (61%) et qu’il était nécessaire de renforcer la souveraineté nationale, y compris face à l’Union européenne (74%). En 2019 (IFOP) le terrorisme est toujours en tête des inquiétudes exprimées (71%), suivi toujours par la santé (59%) mais, très près, par la question des salaires et du pouvoir d’achat (57%). Les Français estiment encore en 2019 (IFOP) qu’il y a trop d’immigrés (60%) et que l’Islam est une menace (60%). Enfin (IFOP), ils se plaignent toujours de l’injustice fiscale (78%) et veulent une baisse des impôts (60%).

Il semble donc relativement peu difficile de trouver les thématiques consensuelles que vous recherchez : la lutte contre l’immigration, contre le terrorisme, contre la pression fiscale, la volonté de restaurer la souveraineté nationale et de défendre leur santé sont au palmarès, et, dans tous les cas, la récurrence des inquiétudes semble montrer que les Français ne pensent pas que la réponse politique, si tant est qu’elle ait été fournie, ait été adéquate. Ajoutons qu’ils se plaignent aussi de ne pouvoir s’exprimer librement sur certains de ces points : en 2017 (IFOP), 84% des Français considéraient qu’il était impossible de parler sérieusement d’immigration en France. Autant d’éléments, l’inefficacité des actions politique comme ces supposées atteintes à l’opinion, qui expliquent la délégitimation, elle aussi spectaculaire et constante depuis des années, des partis et hommes politiques, mais aussi des syndicats, médias et journalistes, auxquels seule une minorité de Français fait encore confiance.

Il est enfin intéressant de noter, comme le fait le chercheur américain, que ces sujets qui sont en fait largement consensuels sont pourtant présentés par les politiques comme par les médias comme étant des sujets « clivants », à même de fragiliser la société française en dressant ses composantes les unes contre les autres. Or s’ils sont effectivement des sujets sur lesquels il semble difficile de trouver un accord entre les tenants des deux options (plus ou moins d’immigration, d’impôts, de services de santé, et jusqu’à la question de la lutte contre le terrorisme quand certains croient bon de lui trouver des justifications sociales), nul ne disconviendra qu’existe à chaque fois une large majorité en faveur de l’une d’entre elles. Une majorité d’opinion qui, en toute logique, dans une démocratie, devrait voir ses choix relayés par des médias et des politiques et devenir un jour des normes, ce qui n’est pourtant visiblement pas le cas.

Chloé Morin : Ce qu’explique Tim Wu dans la tribune que vous citez, c’est que sur un certain nombre de sujets, il existe une très large majorité soutenant des réformes ou des politiques publiques que le « système » (au sens d’institutions politiques supposées traduire la volonté populaire en action publique) ne veut ou ne peut mettre en oeuvre. Il cite par exemple les 75% d’Américains favorables à une augmentation des impôts pour les plus aisés, les 67% qui souhaiteraient la mise en place d’un congé maternité payé, ou les 60% qui souhaiteraient que la loi protège davantage leur vie privée, notamment sur le net. 
A travers son constat, il critique avant tout le système institutionnel américain, dont il estime qu’il ne parvient plus à transformer les aspirations et les colères en actions. Mais il critique aussi la thèse de la polarisation croissante de nos sociétés - or sur ce point, je serais plus nuancée que lui. Ce n’est en effet pas parce qu’il existe, sur certains sujets, de grandes majorités d’opinion, que sur d’autres thèmes les clivages ne sont pas particulièrement marqués. En outre, la plupart du temps on constate que sur un sujet il existe deux pôles clairs mais largement minoritaires - les très favorables ou les très défavorables -, mais que l’immense majorité des citoyens se trouvent entre les deux, avec des opinions plus nuancées. C’est ce que les études réalisées par More in Common appellent la « majorité épuisée » : épuisée par les débats trop frontaux, qui caricaturent les positions des uns et des autres, et ne laissent pas la place à la nuance. Épuisés aussi de ne pas avoir de porte-voix. 
Ceci dit, le cœur de son propos est intéressant car il invite à une réflexion sur nos systèmes institutionnels : est-ce que nos démocraties, telles qu’elles fonctionnent, permettent de remplir leur rôle efficacement, c’est à dire concilier l’exigence de court avec le long terme, le respect des choix majoritaires avec la protection des droits des minorités, etc... ?
Si l’on raisonne uniquement de manière théorique, il existe bien entendu de nombreux sujets sur lesquels nos préférences majoritaires ne se traduisent pas dans les faits : nous sommes tous ou presque favorables à une réduction des déficits publics; tous favorables ou presque à ce que l’hôpital public soit doté de davantage de moyens; tous hostiles ou presque à ce que les services publics désertent les zones rurales; tous favorables ou presque à ce qu’il y ait davantage de redistribution des richesses des plus riches vers les plus pauvres… (et ici, je ne cite que des sujets relativement peu clivants; il existe d’autres sujets, comme l’immigration, beaucoup plus clivants mais où existe aussi une majorité claire dans l’opinion). Or, sur tous ces sujets, nous jugeons les politiques publiques actuelles, ou du moins leur efficacité, en deçà de nos attentes.

Comment faire la part des choses entre les souhaits de cette super-majorité et l'accusation de populisme ? Quelles sont les thématiques faisant consensus pouvant être extirpées de cette accusation de populisme ?

Christophe Boutin : Tout dépend de ce que l’on entend par « populisme ». Si l’on entend par ce terme le fait qu’en démocratie le peuple doit, sinon décider, au moins être écouté, et que le « populisme », par ses leaders ou par l’usage de certaines modalités institutionnelles (référendum, pétition…) permettrait cette expression, « l’accusation » serait finalement plutôt une reconnaissance pour services rendus. Mais c’est bien évidemment dans un tout autre sens que le terme est entendu, traduisant une défiance envers cette expression populaire, dans un mélange de mépris et de peur.

Dans cette seconde approche très critique, le terme est d’abord employé par la majorité politico-médiatique au pouvoir comme étant essentiellement stigmatisant. L’accusation de « populisme », comme celle de « racisme », viendrait immédiatement délégitimer et le locuteur et l’idée exprimée, les reléguant dans l’enfer des intouchables. Et en ce sens, quand l’accusation de « populisme » est cette arme destinée à condamner à la mort civile, aucune des thématiques que nous avons évoquées n’en est a priori exempte.

Mais elles ne le sont pas plus quand l’accusation de populisme ne vient plus de ce machiavélisme au petit pied, mais est avant tout l’expression de la surprise d’une classe - ou d’une caste - qui, à force de vivre dans le doux entre-soi du « cercle de la raison », est incapable d’accepter l’expression de ce qui n’est pas « politiquement correct » et ne relève pas de cette doxa qui ruisselle du sommet du pouvoir jusqu’aux plus humbles des « intellectuels organiques » gramsciens – le journaliste et l’enseignant.

Chloé Morin : Il m’est bien difficile de vous répondre, car tout dépend de ce que l’on met derrière la notion de « populisme »… En effet, la frontière est souvent poreuse entre volonté populaire majoritaire et « populisme ». Souvent, ce qui distingue les deux est du ressort culturel et idéologique. Par exemple, certaines politiques économiques sont jugées « folles » ou « irresponsables » dans certains pays, et sont parfaitement acceptées ailleurs. Certains pays jugent parfaitement populiste les politiques économiques protectionnistes, d’autres y voient un pur pragmatisme. Ici, la peine de mort est considérée comme « populiste », et a depuis longtemps été exclue du champ du politiquement correct, ce qui n’est pas le cas aux Etats-Unis. Evidemment, tous les domaines de politique publique ne se prêtent pas à cette forme de « relativisme » culturel . 

Il existe de multiples manières de définir le populisme. Mon collègue Clifford Young le définit comme une stratégie de conquête du pouvoir, s’appuyant sur une volonté populaire, à travers la confrontation avec différents boucs-émissaires (le système, les étrangers, les élites, les assistés…), plutôt que par une ou des idéologies bien définies. Je souscris à cette conception du populisme, qui permet de regrouper des mouvements politiques aux idéologies extrêmement diverses, en en dégageant les traits communs. 
Mais il me semble qu’un des éléments, parmi d’autres, qui distinguent les populistes des politiques « responsables » - si l’on peut les appeler ainsi - est l’exigence de cohérence. Cohérence dans le temps, et cohérence idéologique : ils assument de ne pas se faire uniquement le miroir des souhaits contradictoires qu’en tant qu’individus nous exprimons. Par exemple, ils peuvent suivre la majorité sur son exigence de plus de services publics, mais assument de dire que c’est incompatible avec d’autres souhaits majoritaires, comme la réduction drastique de la dette publique par exemple. Bref, ils assument la contrainte du réel, et le fait que ces contraintes obligent à des choix, qui eux-mêmes engendrent une part de frustration. 

Comment expliquer cette incapacité de la super-majorité à obtenir une traduction politique de ses souhaits ?

Christophe Boutin : On vient de noter qu’il y a bien souvent identité entre la minorité qui refuse l’opinion de la « super-majorité » et le monde politico-médiatique du pouvoir. De cette identité découle, on le comprend, la difficulté de voir émerger certaines thématiques : cela supposerait que la minorité au pouvoir accepte d’entendre les inquiétudes de la majorité, et, appliquant les règles démocratiques, leur permette de déboucher sur une réponse politique et normative. Nous n’en sommes pas là.

Est-ce la faute de nos institutions ? Il est vrai que notre démocratie n’est pas une démocratie directe. Que ses promoteurs, dont l’abbé Sieyès est ici le meilleur exemple, se méfiaient du peuple. Que le suffrage universel dut attendre la deuxième République et le milieu du XIXe siècle, et que l’on était fort satisfait jusque là d’un suffrage censitaire qui évitait d’avoir à entendre le peuple. Et il est exact qu’en démocratie même une « super-majorité » n’a pas nécessairement vocation à voir tous ses souhaits se réaliser. L’opinion publique est versatile, et l’on a mis en place, pour éviter les « émotions populaires », des institutions qui, confiant à des élus la souveraineté nationale (« la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum », article 3 de  notre Constitution), permettent, lors du travail parlementaire, ce débat apaisé dont naît la norme.

Mais il n’en reste pas moins que, de nos jours, les éléments de démocratie directe qui pourraient venir tempérer cette toute-puissance parlementaire sont soit écartés, soit très strictement encadrés : le mandat impératif, qui permet aux électeurs de révoquer leur représentant, est interdit ; le référendum de l’article 11, dont le champ avait été élargi par Jacques Chirac pour être soi-disant plus souvent utilisé, est aux oubliettes ; le « référendum d’initiative partagée » relève lui de l’escroquerie constitutionnelle ; et les pétitions, élément essentiel de démocratie dans l’esprit des révolutionnaires, sont mises au panier par les institutions qui les reçoivent. Qui alors porte la voix de la « super-majorité » dans la France de 2019 ? Pas les médias, qui pourraient pourtant amener les élus à se saisir des thématiques ; pas les partis politiques – ou au moins pas les partis politiques au pouvoir, et moins encore que les autres le parti présidentiel.

Face aux angoisses de la « super-majorité », la réponse du pouvoir est double. Elle consiste, d’abord, à expliquer que le problème évoqué n’existe pas : il n’y a pas plus d’immigrés en France qu’il y a trente ans ; le terrorisme qui s’est manifesté depuis des années n’a rien à voir avec telle religion que l’on n’osera même pas évoquer ; le pouvoir d’achat des Français n’a pas baissé. Cette réponse consiste, ensuite, quand il faut bien reconnaître les évidences, à expliquer qu’il n’y a pas d’autre solution que celle retenue (TINA, « there is no alternative » comme le disent nos voisins), parce que, selon les cas, la mondialisation, l’Union européenne, les droits humains ou l’état de nos finances seraient des contraintes auxquelles nous ne saurions échapper. Dans les deux cas, études statistiques, documentaires de télévision ou de radio, articles de journaux, mais aussi colloques universitaires, émissions « de divertissement », feuilletons télévisés, publicités, et jusqu’aux livres pour enfants sont utilisés sans vergogne pour défendre cet autisme volontaire.

Nous sommes donc bien loin de ce système représentatif qui devait seulement tempérer les réactions populaires, quand ces thématiques de la « super-majorité », qui ne « clivent » contre elles que la caste au pouvoir, quand elles fédèrent derrière elles le reste de la population, n’ont plus de chances d’être véritablement traitées. Cette captation du pouvoir, qui se fait au nom des principes d’un système politique qu’elle trahit (se légitimant parle pseudo respect de la constitution, du droit, du rôle des représentants…) ne peut aboutir qu’à de puissantes tensions. La propagande éhontée que nous avons évoquée ne saurait avoir d’effets sur ceux qui, simplement, sortent dans les rues. Ne restera alors que la répression de ces thématiques qui, sous peu, pourraient bien devenir des « fake news » et être condamnées comme telles, et avec elles ceux qui oseraient encore les exprimer. Mais, Emmanuel Macron l’a dit, « dans un État de droit on ne saurait parler de répression »…

Chloé Morin : A première vue, notre système se prête davantage à la traduction d’une majorité des urnes en politique publique, dans la mesure où le Président de la République dispose, à travers sa légitimité et son appui majoritaire à l’Assemblée, de bien plus de pouvoirs que le Président des Etats Unis, qui lui fait face à des contre-pouvoirs puissants (Congrès, Cour Suprême, Etats…). 
Bien sûr, il existe dans l’opinion l’idée que si les politiques publiques sont jugées « inefficaces », c’est parce que la « volonté » du peuple ne serait pas respectée, ou bien que les politiques seraient « incompétents », et seraient là uniquement pour se servir. Bien que cette opinion soit largement répandue - et ce, pas uniquement en France - je pense qu’elle est au moins en partie erronée. 
L’explication à l’absence de traduction pratique d’aspirations majoritaires tient plutôt, en tout cas en grande partie, à la complexité du monde actuel et à l’effondrement de l’esprit civique, au profit de comportements politiques plus individualistes et consuméristes qu'avant. 
Les gilets jaunes sont à ce titre une expression éclatante de ce problème : on dit que s’affronteraient deux France, aux souhaits et aux intérêts clairement antagonistes. Mais en réalité, le débat ne se déploie plus uniquement entre groupes sociaux, entre « classes », ou entre grands blocs idéologiques. Il se fragmente, s’atomise, et devient bien plus difficile à lire et à canaliser dans la mesure où les contradictions ne sont plus institutionnalisées mais se déploient au sein même de chaque individu. Pour le dire plus clairement : chaque individu exprime des préférences, et laisse aux institutions et corps intermédiaires le soin de trouver le moyen de concilier ces préférences, même si elles sont contradictoires et incompatibles. Donc la même personne peut vouloir payer moins d’impôts, mais avoir plus de services publics; être mieux protégée face à la menace terroriste, mais voir sa liberté strictement respectée, etc. Alors que l’exercice de citoyenneté suppose de prendre conscience et de penser ces tensions «  internes » afin de les dépasser, pour exprimer des votes relativement conformes à l’idée que l’on se fait de l’intérêt général, nous nous comportons de plus en plus en consommateurs - or, en tant que consommateurs, seule la notion de droits compte, la notion de devoir et de réciprocité, ou de cohérence des choix, n’existent pas. Nos comportements politiques consistent en effet souvent à « externaliser » la résolution de ces tiraillements internes à des acteurs politiques - avec pour conséquence une défiance et une déception grandissante quand ceux-ci s’avèrent incapables de faire le travail que nous devrions réaliser nous mêmes. Peut-on reprocher aux responsables politiques de ne pas parvenir à réconcilier nos désirs contradictoires? J’en doute. 

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