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Non, les Juifs ne doivent pas quitter la France (Aurore Bergé) ! Et elle fait quoi pour qu'ils y restent ?
©Reuters

Exodus ?

La député macroniste, ex-porte-parole de Juppé, pratique ce qu'on appelle le bon sens près de chez nous. C'est bon pour ceux qui aiment l'eau tiède.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Aurore Bergé n'est pas contente. Elle en veut au ministre israélien de l'immigration qui a demandé aux Juifs français de rejoindre la Terre Promise. Des propos dangereux estime-t-elle. Elle a ajouté, phrase qui relève de la tarte à la crème tellement été galvaudée que "la France, sans les Juifs, ne serait plus la France, etc., etc".

Mais où était Aurore Bergé, les siens, les députés de tous bords, les ministres et les syndicats quand Mohammed Merah assassina des enfants juifs de l'école Otzar Hatorah. A Toulouse pour manifester peut-être ? Non, on ne les a pas vus.

Aurore Bergé ne veut pas que les Juifs quittent la France ? C'est louable. Mais qu'a-t-elle fait, qu'ont fait ceux qui nous gouvernent quand les Juifs ont dû quitter les "quartiers sensibles" du 93. Rien, absolument rien : il ne fallait pas stigmatiser une certaine population.

Quand l'enseignement public, essentiellement dans les ZEP, se vidait de ses élèves juifs, Aurore Bergé est, elle, allé devant les portes des établissements scolaires pour exiger qu'en soient exclus ceux qui avaient les mots "Sales Juifs" à la bouche. Les enseignants ont-ils fait grève, protesté contre ces infamies ? Non, parce qu'il ne fallait pas désespérer une jeunesse méritante bien qu'un peu turbulente…

Une histoire personnelle à ce propos. Un jour, je fus convié dans un lycée professionnel de Sarcelles pour parler des fusillés de l'Affiche Rouge. Une enseignante m'attendait : "Pourriez-vous ne pas dire que les fusillés de l'Affiche rouge étaient Juifs". Ce serait bien que vous vous contentiez de les qualifier d'étrangers et d'immigrés".

"Et pourquoi donc ?" "Eh bien parce que la plupart de mes élèves sont d'origine maghrébine. Vous comprenez n'est-ce pas ?" J'ai compris. Et j'ai fait aussitôt demi-tour.

On a manifesté mardi à Paris contre l'antisémitisme. La moitié du gouvernement, Edouard Philippe en tête, était là. Quand des rassemblements ont eu lieu après l'assassinat de Mireille Knoll et Sarah Halimi, pas un seul ministre n'était présent. Voilà pourquoi les Juifs partent pour Israël. Certes, il arrive que là-bas aussi on les tue. Mais là-bas, l'ennemi est nommé, désigné et combattu. 

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