Le mystère de la chambre (d’écho des Gilets) jaune(s)<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Le mystère de la chambre (d’écho des Gilets) jaune(s)
©ALEX MARTIN / AFP

Paradoxe

64% des Français ne soutiendraient plus les Gilets jaunes. Mais les revendications originelles du mouvement seraient toujours aussi populaires.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

Voir la bio »
Edouard Husson

Edouard Husson

Universitaire, Edouard Husson a dirigé ESCP Europe Business School de 2012 à 2014 puis a été vice-président de l’Université Paris Sciences & Lettres (PSL). Il est actuellement professeur à l’Institut Franco-Allemand d’Etudes Européennes (à l’Université de Cergy-Pontoise). Spécialiste de l’histoire de l’Allemagne et de l’Europe, il travaille en particulier sur la modernisation politique des sociétés depuis la Révolution française. Il est l’auteur d’ouvrages et de nombreux articles sur l’histoire de l’Allemagne depuis la Révolution française, l’histoire des mondialisations, l’histoire de la monnaie, l’histoire du nazisme et des autres violences de masse au XXème siècle  ou l’histoire des relations internationales et des conflits contemporains. Il écrit en ce moment une biographie de Benjamin Disraëli. 

Voir la bio »

Atlantico: Le soutien et la sympathie des Français pour le mouvement des Gilets jaunes s'est affaibli, et ce, notamment en raison d'une perception d'un éloignement du mouvement des revendications initiales. Comment analyser ces "revendications initiales", faut-il y voir un amalgame de projections individuelles ou peut-on réellement parler de revendications fédératrices dans le pays ? 

Jérôme Fourquet: Le tassement du soutien dans la population -qui est réel- ne doit pas obérer le fait qu'il y a quand même une base importante de la population qui soutient le mouvement. La baisse que nous observons n'est pas uniquement la conséquence que le mouvement se serait éloigné des revendications initiales, c'est aussi parce qu'il y a un phénomène d'usure 3 mois après le fameux acte I du 17 novembre. Il peut y avoir une lassitude dans la bienveillance qui est exprimée. 

Mais quand on essaye d'analyser ce qui a fait la force de ce mouvement, on voit différents éléments assez fédérateurs et plus ou moins profonds. Il y a un ingrédient conjoncturel qui a été très puissant qui est que ce mouvement s'est dressé face à un président de la République très fortement impopulaire, et dont le style a joué beaucoup. A un moment, on a pu dire que les Gilets jaunes étaient l'incarnation de l'impopularité sondagière, ce qui s'est observé assez rarement dans notre histoire, en dehors de novembre décembre 1995. Au cours des deux derniers quinquennats, nous avions aussi des présidents hautement impopulaires, mais cela ne s'incarnait pas sur le terrain. Les Gilets jaunes ont été la traduction concrète et visible de cette impopularité qui frappait le président de toutes parts. Cela n'est pas anecdotique parce qu'à partir du moment ou l'on a vu le soutien aux Gilets jaunes s'effilocher, on a observé concomitamment un rebond de la popularité du président. Les deux sont donc bien liés. 

Quand on regarde ensuite les revendications par ordre chronologique, le mouvement s'est d'abord focalisé sur la hausse des taxes et de la fiscalité sur les carburants. Cela a été le "starter", l’élément déclencheur qui était très fédérateur parce que nous sommes encore dans une société qui est extrêmement dépendante de la voiture. Cette question transcende les sensibilités partisanes et touchent une bonne partie de la population. Un tiers de la population se définit comme étant très dépendante de la voiture au quotidien, une autre tiers "assez dépendante", et l'autre tiers est "peu ou pas du tout" dépendante. C'est une base de mobilisation qui correspond environ aux deux tiers de la population. Cela ne rassemble pas les cœurs des grandes villes, mais c'est un paramètre qui permet d'enjamber un certain nombre de lignes de clivages traditionnelles. Plus les gens se sentent dépendants de la voiture, plus ils se reconnaissaient dans le mouvement des Gilets jaunes. 

Puis, nous sommes passés de la question des carburants à la question du pouvoir d'achat qui s'est exprimée avec une particulière acuité dans une large partie de la population. Cette revendication était également très fédératrice, elle touche de nombreuses catégories sociales dans une société comme la notre, notamment au travers de la question fiscale qui est perçue comme confiscatoire. Le public qui a le plus soutenu et qui a le plus reconnu le mouvement n'était ni les plus aisés, ni les plus modestes -qui sont moins équipés en automobile et qui bénéficient dans leurs revenus -modestes- de fortes composantes de transferts sociaux. Le public type était ceux qui étaient juste au dessus qui sont les couples bi-actifs mais qui ont des difficultés de fin de mois, aiguës ou ponctuelles, et qui considèrent qu'au regard de leur statut de salarié, leur "reste à vivre" n'est pas assez important. Cela a été la revendication forte qui s'est déployée qui s'est également illustrée par la place de ces personnes dans la société qui était remise en question, le niveau de considération de la société à leur égard. "Nous n'avons pas la place qui devrait être la notre". Petit à petit, on a politisé les choses, et on est arrivé sur le problème de le représentation politique ou de la prise en compte des opinions et des conditions de vie de toute une partie de ce que l'on appelle la France invisible. Cela a été le cœur nucléaire du mouvement. Cela peut se traduire par une formule "Nous voulons reprendre le contrôle de nos vies". 

Il n'est pas évident que les Gilets jaunes se soient éloignés de ces revendications. On a assisté à un cri de colère et les gens enfilaient un gilet jaune pour montrer qu'ils existaient. "Il va falloir faire avec nous maintenant", c'était cela l'interpellation à Emmanuel Macron. C'est lorsque ce cri de colère a tenté de se traduire en quelque chose d'autre que le mouvement a connu un certain nombre de limites, mais il aurait été difficile qu'il en soit autrement. Petit à petit, le mouvement a perdu en force propulsive ce qui l'a conduit à chercher de nouveaux combats pour maintenir la mobilisation. Depuis la mi janvier, nous avons glissé sur la thématique de la répression policière avec un certain nombres "d'actes" qui ont été consacrés aux victimes pour en arriver, lors du dernier samedi, à la réponse des Gilets jaunes à la loi anti-casseurs. Les leaders essayent de maintenir un degré de mobilisation en allant chercher des sujets qui ne sont plus dans le registre initial et qui ne sont plus aussi fédératrices. 

Edouard Husson: Pour affirmer l’affaiblissement du soutien des Français au mouvement des Gilets Jaunes on se fonde sur le sondage paru hier, réalisé par Elabe pour BFM TV, qui dit que 64% des Français constatent que les revendications des manifestations du samedi ont évolué par rapport à ce qu’elles étaient il y a 13 semaines. Mais il me semble que le sondage peut être autant invoqué pour constater que le soutien au Gilets Jaunes reste fort, très fort même: 58% d’approbation positive après 14 semaines de mouvement; et ceci malgré: 1. Les annonces financières du 10 décembre. 2. La démobilisation relative de la période des réveillons. 3. La violence de l’Etat vis-à-vis des manifestants, sans équivalent depuis des décennies. 4. L’accumulation de fake news gouvernementales concernant le mouvement, accusé sans preuves d’être tantôt d’extrême gauche, tantôt d’extrême droite, tantôt manipulé par un complot intérieur ou extérieur. 5. Le déroulement du Grand Débat. Il faudra d’autres sondages pour affiner l’analyse, dans tous les cas. 

Cela dit, en se fondant sur le sondage Elabe, il y a bien un recul du soutien, de 75% au début des manifestations à 58% aujourd’hui. Et la question se pose de savoir si l’on doit dire, comme Maurice Thorez au mouvement ouvrier le 11 juin 1936: « Il faut savoir arrêter une grève »? Mais Thorez avait des raisons de demander cela aux militants de la CGT: le gouvernement Blum venait d’accorder les congés payés et les 40h. Qu’ont obtenu les Gilets Jaunes? Des promesses financières dont certaines n’étaient que du réarrangement rhétorique de mesures déjà prévues. Et depuis lors, des coups, des blessures, des mutilations, des insultes et des calomnies de la part des pouvoirs publics. 

Le fait que, malgré la violence sociale assumée par le gouvernement, le mouvement ne voie son soutien s’effriter que lentement montre son enracinement dans le terreau de notre société. Je trouve que l’on ne met pas suffisamment en avant les multiples manifestations de solidarité sociale qu’a révélées le mouvement. Pensons à ces directeurs de magasins de bricolage qui ont fermé les yeux quand des équipements ont été fournis pour les cabanes sur les ronds points ! Pensons à ces ingénieurs qui sont venus aider à les construire. A ces commerçants, à ces familles des classes moyennes qui ont approvisionné en vêtements, en nourriture les militants. A ces officiers en retraite qui ont aidé à constituer un service d’ordre des manifestations. A ces secouristes qui se dévouent samedi après samedi pour panser les plaies et atténuer les souffrances des victimes de la violence d’Etat. A ces avocats qui prennent en main la défense des Gilets Jaunes mutilés, molestés, arbitrairement arrêtés, condamnés à des peines disproportionnées. A ces journalistes, plus nombreux que ce qu’on dit, qui ont informé sur ce qui se passait réellement. De très nombreux Français se sont reconnus, se reconnaissent encore dans un soulèvement qui entend réaffirmer le lien social, refaire la solidarité nationale, rappeler qu’il n’y a plus de sens à l’impôt ni à la sécurité sociale si nous ne nous sentons pas, de manière primordiale, être un peuple, une communauté de citoyens égaux devant le vote quels que soient nos revenus. 

Quelles sont les racines de ces revendications "fédératrices", celles-ci seraient-elles de nature à pouvoir provoquer la formation d'une offre politique nouvelle par les partis ?

Jérôme Fourquet: Le pouvoir a raison quand il estime, et certains Gilets jaunes l'expriment aussi, que cette crise est liée à la fois à des détonateurs conjoncturels mais aussi à des mécontentements, des frustrations et des déséquilibres qui s'étaient accumulés depuis 30-40 ans. L'exutoire s'est produit à ce moment là. C'est un jugement assez honnête et assez juste et cela nous renvoie aux causes profondes de la situation. Elles sont de nature diverses et elles s'imbriquent en partie. 

La crise des Gilets jaunes vient acter la fin de la séquence qui avait été celle de la moyennisation de la société française, ou l'intégration par la société de consommation et par le modèle fordiste. L'industrie avait permis l'arrimage et l'intégration à la société française de la plus grande partie des catégories populaires. Jusqu’à la fin des années 70-80, les catégories populaires employées encore massivement dans l'industrie bénéficient de conditions de vie qui se sont considérablement améliorées par rapport à la génération précédente. Ce qui leur a permis d'accéder à la société de consommation au même titre que les autres catégories de la société française, avec un certain nombre d'attributs comme la voiture. Si tout le monde n'a pas le même modèle, tout le monde en a une. On peut aussi évoquer l'accès au logement et parfois l'accès à la propriété et notamment la maison individuelle. Et puis aussi un accès à une consommation de masse qui est très unifiante. Si on résume d'une formule, cela est "tout le monde fait ses courses chez Carrefour. C'est aussi encore le moment de l’ascenseur social avec les perspectives futures des enfants. A ce moment là, les catégories populaires jouent le jeu et bénéficient pleinement de cette société là dans laquelle elles occupent une place. ON voit alors décliner le sentiment d'appartenance au monde ouvrier et progressivement se réalise l'ambition de Giscard des "2 Français sur 3", pour constituer les classes moyennes. Nous avions deux tiers de la population qui se définissaient comme faisant partie de cette grande classe moyenne. 

Du fait de différents phénomènes, de la désindustrialisation, des délocalisations et de la mondialisation, nous avons un système qui s'est grippé à partir de la fin des années 80 et qui a conduit à un effet de ciseau. D'un côté -et c'est pour cela que l'on parle du reste à vivre et de ces fameuses dépenses contraintes - une société de consommation qui a continué sur la même lancée avec l'imposition via la publicité ou les productions culturelles etc... un standard de mode de vie qui nécessitait un revenu relativement élevé. On peut prendre l'exemple des smartphones, un budget inconnu des Français des années 80-90, ou encore tout ce qui est relatif à l'aménagement de la maison avec des émissions comme celles de Stéphane Plaza qui formatent le rêve pavillonnaire français, et qui ne ressemblent pas à des maisons d'ouvriers. On peut aussi parler des vacances avec une montée en gamme. Pour faire plus ou moins les mêmes choses, il faut beaucoup plus d'argent. La société de consommation a continué sur sa lancée alors que des pans entiers de la population ont décroché, ils ne peuvent plus maintenir le rythme. C'est l'effet de ciseau, notamment du fait de la désindustrialisation parce que c'était l"industrie qui permettait de donner en masse des salaires relativement décents et des perspectives d'avenir. Du coup, nous avons des populations qui se sont accrochées comme elles ont pu à la montée en gamme de la société française et qui, au bout d'un moment, n'arrivent plus à joindre le deux bouts. 

Parallèlement à cela, les prélèvements obligatoires ont fortement augmenté, avec le sentiment que cela est redistribué pour "plus bas que soi" et d'être pieds et poings liés. C'est le lien avec les Gilets jaunes, avec les deux personnes d'un couple qui travaillent mais qui n'y arrivent pas. Avant les gens emmenaient leurs parents en vacances, maintenant ils ne le peuvent plus. Le maillon le plus faible de cette France qui a décroché ou qui est en train de prendre conscience de son décrochage est celle qui est la plus tributaire de la voiture, parce qu'ici les dépenses contraintes sont encore plus importantes. Ceux pour qui la situation est la plus serrée sont ceux qui sont allés s'installer à 40-50 kilomètres des grandes villes pour avoir une maison qui va essayer de ressembler à un témoin de celle montrée dans ces émissions, mais avec l'augmentation des prélèvements obligatoires, le reste à vivre devient de plus en plus étroit. C'est ce segment là de la population qui a "pété les plombs". Mais toute une partie de la population française avait déjà décroché plus tôt, et s'est déjà habituée ou résignée à ne "plus être dans le film".  C'est la France des banlieues qui n'était pas du tout représentée dans la France des Gilets jaunes. Ce sont aussi certains territoires désindustrialisés ou il y a eu une forte mobilisation autour des Gilets jaunes dans le bassin minier du Pas-de-Calais par exemple, au début du mouvement, mais depuis, cela est très calme. Ce sont donc bien ceux qui sont "juste au dessus" et qui croyaient qu'ils étaient encore "dans le film" mais ils sont en train de se rendre compte qu'ils n'y sont plus. C'est un sentiment de trahison et une très grande peur du déclassement. On peut voir les prémisses de cela avec le vote Maastricht en 1992, ou encore avec l'apparition en France, à la fin des années 80, des premiers discounters. Cela était les débuts, mais la re-segmentation de l'univers de la grande distribution -alors que la France était championne du monde des super et des hypermarchés avec une moyennisation phénoménale entre les années 60 et la fin des années 80 - est un signe éloquent de tout cela, avec l'apparition des hard-discounts à ce moment là. Aujourd'hui, cela se voit également au travers de la France du "bon coin". Ce n'est pas un signe de paupérisation absolue, mais c'est un moyen utilisé par une partie de ceux qui sont Gilets jaunes d'essayer de rester dans le film en "bricolant" sur certains aspects. Il y a une dimension "économie de la débrouille" qui semble assez évidente. De la même manière, l'essor extraordinaire de l'auto-entrepreneur dit peu être des choses sur l'esprit d’entrepreneur en France, certes, mais il dit aussi que dans toute une série de territoires que l'on créé son propre emploi parce que la machine économique ne pouvait plus en fournir. Ce sont des stratégies individuelles d'adaptation à une nouvelle donne. La crise des Gilets jaunes est un des maillons de cette fragilité qui s'est mise en mouvement.

La question est alors de savoir si les Gilets jaunes ne sont pas la première illustration d'une convergence sur le terrain des différentes composantes de la France du NON de 1992 et de 2005. Mais est ce que la capacité d'organisation, l'endurance et l'énergie internes sont suffisantes pour que tout cela se structure et que cela débouche sur une force politique qui s'apparenterait à une sorte de M5S à la Française et qui prendrait des voix à Jean-Luc Mélenchon et à Marine Le Pen avant d'essayer de les dépasser ? Nous en sommes très loin parce que nous sommes de nouveau plutôt dans la fragmentation. 

Edouard Husson: Pour l’historien, le mouvement des Gilets Jaunes est fascinant parce qu’il révèle l’instinct de survie d’un peuple qui refuse son atomisation et la soumission aux impératifs de l’individualisme absolu. Le mouvement, c’est aussi l’extraordinaire mobilisation de la génération née vers 1950, qui ne veut pas laisser un pays disloqué à ses petits-enfants. Le mouvement annonce aussi que les conditions sont réunies pour l’émergence de deux grands partis qui refonderont la politique française: un parti conservateur et un parti que je qualifierai, de manière très neutre, de social-démocrate. Les classes moyennes ont très bien compris que les Gilets Jaunes étaient des leurs: c’est classes populaires et classes moyennes unies contre la « superclasse » mondialisée, pour utiliser l’expression de David Rothkopf. Que manque-t-il pour que le processus aboutisse? Qu’une partie significative des élites se mobilise, à droite comme à gauche, pour aider le mouvement à déboucher sur des formations politiques. On ne peut pas compter sur Marine Le Pen ni sur Jean-Luc Mélenchon pour effectuer ce travail. Je rêve d’une figure politique de gauche capable de réorienter vers une social-démocratie rénovée la dynamique du mouvement En Marche. Et d’une personnalité politique de droite faisant basculer la majorité des électeurs LR - et une portion significative des électeurs du MoDem vers un grand rassemblement conservateur - au sens britannique du terme. 

Evidemment, cela oblige à une profonde remise en cause des certitudes sur l’Europe. Dans sa forme actuelle, l’Union Européenne est une machine à broyer les sociétés. Vous remarquerez, d’ailleurs, que le vote non à Maastricht voici 27 ans, était déjà un vote révélant l’atomisation sociale et la coupure transversale de la société. En une génération, au lieu d’un Français sur trois hostile au projet des élites, vous en avez deux sur trois ! Mais cette progression s’est accompagnée de tant de souffrances sociales, de destins brisés, de rêves inassouvis, d’émigrations de nos talents découragés. Et surtout de la radicalisation des gouvernants dans la propagande manichéenne eurolâtre- phénomène insupportable au pays de René Descartes et Paul Valéry, de Blaise Pascal et Jean Jaurès! 

La reformulation d’un projet européen est la clé d’un aboutissement du soulèvement actuel : 1. face aux mastodontes américain, russe, indien, chinois; 2. pour terrasser définitivement l’hydre islamiste; 3. Pour être à même d’aider l’Afrique à s’organiser dans la liberté, la justice sociale et la coexistence pacifique de ses nations, nous avons besoin d’une Europe organisée, solidaire, porteuse d’un humanisme nouveau face au transhumanisme; capable de profiter de tout le potentiel de développement des petites et moyennes entreprises que permet la révolution de l’iconomie; continent des villes au développement maîtrisé; conservatoire de la biodiversité autant que du patrimoine historique le plus riche au monde; laboratoire des formes nouvelles de l’économie (collaborative, circulaire, symbiotique) et de la démocratie. 

Si les élites françaises ont le sens de leur devoir, elles inventeront - au-delà de la médiocrité de l’actuelle campagne pour l’élection des parlementaires européens - à droite comme à gauche, une nouvelle solidarité européenne, protectrice pour nos peuples et source d’inspiration pour le monde. Ce serait la plus belle réponse au soulèvement courageux et plein de sens des Gilets Jaunes. La meilleure réponse au déchaînement stérile du parti de l’ordre sans compassion actuellement au pouvoir. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !