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Faut-il croire aux voitures volantes que veulent développer les Japonais ?
©JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

Futur

Le Japon dans la bataille mondiale pour l’innovation compte bien ne pas être déclassé et s’affaire sérieusement au développement de voitures volantes. En août dernier, le gouvernement japonais avait demandé à plusieurs grandes compagnies internationales de plancher sur leur développement.

Jérémy Foiche

Jérémy Foiche

Jérémy Foiche est le directeur technique de Vaylon, une société française qui s'attache au développement d'une voiture volante.

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Atlantico : Quels sont les barrières aujourd'hui à la construction de ces "voitures" volantes ? Est-ce réalisable ?

Jérémy FoichePour une utilisation en ville, et en particulier au sein de grandes Métropoles, la 1ère barrière est la réglementation. Il n’existe pas, peu ou de manière dérogatoire - à titre exceptionnel -  d’autorisation de vol pour des voitures volantes au-dessus des villes.

En dehors des villes, le sujet est plus simple. De manière générale, il existe des cartes aéronautiques définissant les règles de survol pour le monde entier.

La réglementation aéronautique à comme prérogative la sécurité des personnes à bord et en dehors de l’aéronef. Les solutions nouvelles et innovantes en termes de conception et d’utilisation (moteur électrique, pilotage autonome, muti-rotors…) doivent justifier cette sécurité.

Les 1ère voitures volantes autorisées en vol sont celles qui se sont appuyées sur les réglementations actuellement en vigueur.

Ensuite, il faut définir le type de voiture volante : Uniquement volante ou avec la faculté complémentaire de se déplacer sur la route ? Avec pilote, assistance ou totalement autonome à l’image de la voiture 100% autonome ? Selon la solution, la réponse réglementaire – si elle existe – est différente.

En termes réglementaires, pour les voitures volantes pouvant à la fois voler et rouler sur la route, il faut ajouter le respect des homologations routières. Pégase, développé par Vaylon est à la fois un aéronef autorisé à voler mais il est aussi un buggy biplace homologué à rouler sur les routes. Il est destiné à un usage extra-urbain. Pégase a aujourd’hui réalisé des milliers de kilomètres sur la route et des centaines d’heures de vol. Il offre à ses utilisateurs un nouveau moyen de mobilité global permettant de s’affranchir des contraintes de la route et du vol.

D’un point de vue technique, le sujet n’est pas simple mais de nombreuses solutions apparaissent. Beaucoup de projets sont nés ces dernières années et la concurrence accélère les développements.

Les sujets sensibles sont : l’autonomie en vol, la charge utile transportable, la masse de l’aéronef, la distance de décollage, la fiabilité, le bruit, la conduite/le pilotage.

Le développement de l’Industrie des drones a permis d’apporter en partie des briques technologiques accélérant le développement des voitures volantes : miniaturisation et allégement des systèmes, gestion électronique, motorisation électrique, hélice…

Et puis, il y a aussi l’environnement : Il faut définir les zones de décollage et d’atterrissage mais aussi se poser la question de l’interaction de ces aéronefs avec l’environnement urbain. Quid du bruit produit par la rotation des hélices et des déplacements d’air générés…

Voler nécessite d’avantage d’énergie que rouler. Il faut lutter contre la gravité... Chose qu’une voiture poser sur ses 4 roues n’a pas à faire. La solution de la mobilité aérienne de demain et en particulier dans les métropoles doit intégrer les enjeux environnementaux d’aujourd’hui.

Le coût est aussi un sujet. La mise en œuvre de ces solutions technologiques génère un coût supérieur à l’automobile. La production en série amènerait une diminution de ces coûts.

Quel serait les avantages pour les très grandes villes de la production de ce nouveau type de véhicules ?

Profiter de la 3e dimension : Au jour où les centres villes sont saturés par la circulation, les déplacements par les airs peuvent apparaitre comme une solution. Les déplacements seraient plus rapides, les distances parcourues quotidiennement pourraient s’allonger et il serait imaginable de mieux répartir les densités de population. Le voyage en lui-même serait plus divertissement.

Si l'on arrivait à construire en masse des "automobiles" volantes, comment gèrerait-on l'espace aérien des métropoles ? Quels sont les obstacles au déploiement de ces véhicules ?

Tout dépend du fonctionnement du véhicule. Si il est entièrement autonome, nous pouvons imaginer que la gestion de l’espace aérien pourrait être automatisée et les déplacements optimisés via l’analyse bigdata.

Si il est piloté et certifié, il existe aujourd’hui des « règles de l’air » clairement définies. En se projetant sur un développement massif de ces solutions aériennes, la gestion du trafic pourrait toutefois s’avérer un sujet délicat. Les organismes et systèmes en charge de la gestion et de la surveillance du trafic aérien devront être adaptés en conséquence. Ce sujet fait partie des nombreux points à intégrer aux réflexions car il impacte tous les acteurs : Législateur, industriel, utilisateurs et observateur.

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