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Plongée dans les racines idéologiques du macronisme : que ça plaise ou non, son histoire est de gauche !
©BORIS HORVAT / AFP

Bonnes feuilles

Nicolas Domenach et Maurice Szafran publient "Le tueur et le poète" aux Editions Albin Michel. Ils racontent les coulisses de la vertigineuse ascension d’Emmnauel Macron, ses parrains de l'ombre, son conflit avec les journalistes politiques et sa vision de la société française. Extrait 1/2.

Nicolas Domenach

Nicolas Domenach

Nicolas Domenach est directeur adjoint de la rédaction de l'hebdomadaire Marianne. Il est aussi chroniqueur à l'Edition Spéciale de Canal + et sur i>télé.

Il a récemment publié, avec Maurice Szafran, Off : Ce que Nicolas Sarkozy n'aurait jamais dû nous dire (Fayard, 2011).

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Maurice Szafran

Maurice Szafran

Journaliste, co-fondateur de l’hebdomadaire Marianne, Maurice Szafran dirige Historia, le Magazine Littéraire et L’Histoire. Éditorialiste à Challenges, il intervient régulièrement sur BFM. Il est le co-auteur avec Nicolas Domenach de nombreux ouvrages, dont plusieurs succès de librairie, comme Le roman d’un Président et Off : ce que Nicolas Sarkozy n'aurait jamais dû nous dire.

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Emmanuel Macron est donc un homme difficile à cerner. Celui qui l’a découvert en convient. Interrogé, l’ex-président Hollande, sans avoir besoin d’une longue réflexion, a aussitôt tiré une flèche acérée sur son ex-« protégé » : « Une fois encore, je me suis trompé sur son compte. J’ai cru recruter un social-démocrate sensibilité Rocard ; en fait, sa pensée et sa pratique sont de droite. » Affaire apparemment classée, d’autant plus que la plupart des analystes et éditorialistes « progressistes », de gauche partagent ce jugement – en réalité une condamnation en bonne et due forme.

Il nous semble pourtant nécessaire d’aborder sa démarche politique et idéologique de manière plus complexe. En partant d’un postulat : que cela plaise ou non, que cela dérange ou pas, sa trajectoire s’inscrit en plein dans la grande histoire de la gauche française : Macron part et arrive de la gauche ; Macron en écrit à sa manière un nouveau chapitre, pour certains contestable et, parfois, détestable. L’idéologie macroniste provoque des poussées de violence (intellectuelle). C’est un fait notable, important, qui, en réalité, ne surprend guère le président. « Ce qui fonctionne, explique-t-il aux auteurs, c’est de nommer les choses et de redécouper les concepts. Quand tu pratiques de la sorte, tu as beaucoup d’impact théorique. » Et de répliques virulentes.

Alors suivons ce conseil.

Pour évoquer l’idéologie Macron, son éventuel enracinement à gauche et cette « dérive droitière » que certains dénoncent sans répit, il est indispensable de consulter le « docteur » Grangeon, l’un des principaux concepteurs du « macronisme », l’un de ceux qui l’ont élaboré, construit, pensé et réfléchi. Son analyse compte d’autant plus que l’ex-haut dirigeant de Capgemini a une vie intellectuelle, politique, militante et syndicale tout entière à gauche, personne n’est en mesure de le contester. De la CFDT au PS, Grangeon incarne à la perfection ce qu’il y a de plus accompli au sein de la social-démocratie française, cette volonté acharnée de réformer la société pour l’améliorer, mais sans pour autant la violenter, en prêtant attention aux plus démunis, en érigeant la solidarité comme principe directeur. Et voilà ce représentant de la gauche authentiquement réformatrice, qui défend avec enthousiasme un macronisme de gauche, composante renouvelée de la gauche démocratique, celle qui irait de Jaurès à Macron en passant par Mendès France et Rocard.

Une continuité historique et politique qui, en aucun cas, ne serait rompue. Des mots forts, une conviction sans faille. « Oui, j’ai inventé le concept, bizarre pour certains, explique Grangeon, de macronisme “cacher”. Ça a surpris, mais il s’agit surtout d’un rappel : il ne faut pas oublier que tout ça, ce phénomène, cet enthousiasme, ils sont issus de la gauche. Notre histoire, celle d’Emmanuel et des macronistes, vient et débouche de plusieurs générations, de plusieurs segments de la gauche. Nous n’avons pas plus de droits et de devoirs que les autres, mais pas moins. Mais surtout, c’est nous qui avons tendu la main et nous sommes ravis que certains, à droite et ailleurs, aient saisi cette main. » Comme un rappel à l’ordre. Les premiers « marcheurs » l’étaient du pied gauche !

Extrait de "Le tueur et le poète" de Nicolas Domenach et Maurice Szafran, publié aux Editions Albin Michel

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