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Européennes : cette alliance anti-Macron que sont en train de nouer les populistes de l’UE
©Janek SKARZYNSKI / AFP

Tous pour un

A l'occasion d'un déplacement en Pologne, Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur italien et leader de la Ligue, a conclu une alliance avec le PiS polonais, sur la base de la "sécurité, des valeurs familiales et de la chrétienté".

Cyrille Bret

Cyrille Bret

Cyrille Bret enseigne à Sciences Po Paris.

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Atlantico :  Que peut représenter une telle alliance dans le contexte des prochaines élections européennes ? 

Cyrille Bret : Après la convergence des luttes, la convergence des souverainistes. Le déplacement de Matteo Salvini atteste de la constitution d'un front commun anti-Macron et anti-fédéraliste en Europe. On se souvient que ce même Salvini avait reçu Viktor Orban et avait célébré devant les caméras avec lui des similitudes politiques. Sceller une alliance avec le PiS polonais c'est préparer les élections européennes de mai en envoyer un signal fort à l'opinion italienne : contre l'Europe de Bruxelles, la Ligue, le PiS, le Fidesz ou encore le FPÖ (en Autriche) ont un programme commun.
Toutefois cette position est illusoire. Premièrement parce que ces partis ont des priorités différentes. La Ligue est anti-immigration comme le PiS mais elle est favorable à plus de solidarité européenne pour accueillir les migrants ce que contestent le PiS polonais, le Fidesz hongrois ou encore les Vrais Finnois en Finlande. Deuxièmement parce que les priorités budgétaires sont antagonistes : l'Italie veut prendre des libertés avec les contraintes budgétaires de l'euro alors que la Pologne et la Hongrie ont pour priorité de recevoir des fonds structurels européens.
Aujourd'hui, le principal défi est de montrer que ces alliances entre partis est de circonstance.

Alors qu'Emmanuel Macron semble être une cible privilégiée de cette alliance, ne peut-on pas voir se former une polarisation finalement assez floue, puisqu'Emmanuel Macron semble avoir érodé ses soutiens des pays de la Ligue hanséatique, ou que les politiques développées sur le terrain concernant les immigrants ne sont pas les plus éloignées entre France et Italie, ou l'Allemagne par exemple. Comment interpréter une polarisation qui semble être surjouée de par et d'autre ? 

Les élections européennes de mai s'annoncent comme un référendum continental pour ou contre Macron, qu'on le veuille ou non. Emmanuel Macron incarne une Europe ambitieuse, explicitement supra-natonale qui culminerait dans la solidarité d'une armée européenne. Le symbole est fort : il signifie que l'Europe a pour horizon la constitution d'une véritable nation européenne.
C'est un repoussoir pour bien des électeurs. A l'est, les partisans du Fidesz hongrois, du Parti social démocrate slovaque, du PiS polonais se joignent aux électeurs des chrétiens démocrates de l'ÖVP et aux radicaux du FPÖ autrichiens pour contester ces perspectives.
Bien entendu la polarisation est excessive : les convergences et les solidarités entre Etats membres sont puissantes. Elles ont fini par créer une communauté de destin continentale. Mais le choix est aujourd'hui entre ceux qui le contestent et ceux qui veulent aller plus loin.

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