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PSG / Belgrade : les Parisiens cimentent leur unité par une victoire dans la difficulté
©FRANCK FIFE / AFP

Espoir pour les prochaines échéances

Ligue des champions : la soirée est belle, une victoire, une qualification et une première place du groupe... mais la soirée a été rude à Belgrade.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Une invitation pour le bal des prétendants (les phases finales) ou un faire-part pour celui des maudits (la Ligue Europa), voilà ce qu'allait chercher le PSG à Belgrade, pour la dernière rencontre des phases de poules de la Ligue des Champions. Il s'agissait pour les parisiens de décrocher en Serbie un ticket pour les huitièmes de finale de la Rolls des compétitions européennes. Un voyage plus délicat qu'il n'y paraît car aller gagner sur le terrain de l'Etoile Rouge n'est jamais simple. L'équipe est solide (elle reste invaincue sur sa pelouse depuis 32 matchs !) et le public, souvent hystérique, sait particulièrement recevoir... Au delà de l'aspect sportif, le club Serbe avait surtout à cœur de laver l'affront qu'avait constitué le match aller (défaite 6/1 !); un affront suivi d'une insulte puisque des suspicions de corruption avaient éclaté dès le lendemain de la rencontre. Le PSG s'apprêtait donc à vivre une soirée sous tension maximale car la qualification lui était absolument indispensable. En cas de vents contraires, c'est la viabilité même du projet parisien qui était douloureusement remise en question. Si l'on rajoutait en arrière plan l'ombre inquiétante et grandissante des sanctions concernant le fair-play financier, on avait compris qu'un résultat défavorable était synonyme de catastrophe à grande échelle. La déchéance ou l'espoir, voilà quels étaient les enjeux du match. Rien que cela.

La composition de Tuchel annonçait la couleur. En alignant d'entrée tous ses attaquants, il affichait sa volonté de contrôler le match et de peser sur le jeu. Si l'ambiance de départ était celle promise, la première période allait vite doucher les espoirs des autochtones. Servi idéalement par un Mbappe supersonique, le but de Cavani (9ème) plaçait son équipe sur la trajectoire idéale. Le mal était déjà fait. Très bons dans la récupération, présents sur les deuxièmes ballons, les parisiens étouffent alors leurs adversaires et c'est dans la logique des choses que Neymar (40ème et encore servi par Mbappe), passe en revue la moitié de la défense adverse avant de crucifier Borjan. Avec 74% de possession et un Buffon réduit au chômage technique, la mainmise est totale.
La seconde période ne débutait pas du tout sur le même tempo. Les Serbes, abattant toutes leurs cartes, instaurent une pression de tous les instants et concrétisent leur temps fort en réduisant la marque par Gobeljic (57ème). De quoi jeter sur l'équipe parisienne un courant d'air un peu frais, même pour la saison... Une simple péripétie au final, car les moyens techniques supérieurs des parisiens allaient finir par creuser un écart que la meilleure volonté des Serbes ne pouvait combler. Marquinhos de la tête (74ème) et Mbappe (91ème) rassuraient tout le monde et le PSG pouvait quitter le terrain avec la satisfaction du travail bien fait tant il est toujours complexe de se simplifier un match.

Le club parisien aura donc achevé cette phase de poules en montrant de vrais progrès dans l'attitude et le caractère, dans une compétition débutée dans la douleur et les errements. Parti de loin, il a fini devant. Terminer premier de la poule la plus relevée de l'exercice est donc un résultat probant qu'il convient de savourer et qui autorise les espoirs comme les ambitions. Que faut-il retenir d'autre ? Qu'il est évident que ces épreuves auront soudé le groupe car vaincre dans la difficulté est sans doute le meilleur des ciments possibles en vue des prochaines échéances. Contrairement aux idées reçues, la confiance ne se trouve pas, elle se gagne. Les réserves ne manquent toutefois pas et nous avons constaté les trous d'airs habituels: sous forte pression, le ballon ne circule plus, les intentions deviennent minimalistes, les joueurs proposent moins de solutions et la fragilité récurrente de l'équipe est toujours visible. Des envolées et des absences, voilà la marque de fabrique de cette équipe dont Verratti est l'incarnation. Les matchs à élimination directe livreront sous peu leur vérité et nous verrons si le (re)positionnement de Marquinhos, la gestion délicate du cas Rabiot et la rotation perpétuelle des gardiens sont des concepts viables à long terme.

En attendant la possible qualification Lyonnaise ce soir, le football français sait déjà qu'il aura au moins, le printemps venu, un de ses représentant lors des phases finales de la Ligue des Champions. C'est déjà ça. Par un effet de contraste pénible, nous aurons une pensée pour nos amis monégasques, éliminés d'entrée avec pertes et fracas (un seul point glané en six matchs ). Pour eux, la Ligue des Champions n'existe pas. Ils le savent, ils l'ont vécue. Une drôle d'équipe au final, ou plutôt... un cadavre utile à la ventriloquie d'une époque. C'est comme cela que les choses se terminent lorsque les politiques de spéculation supplantent les logiques sportives et il est curieux de constater comment, en deux ans, le modèle de référence est devenu l'exemple à ne pas suivre.

Quittons-nous en songeant au soulagement et à la joie des parisiens et invitons-les à méditer sur cette citation du formidable Henri Jeanson: "Si l'on ne souffrait pas de temps en temps, le bonheur ne serait pas supportable".

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