Nucléaire iranien : Trump joue et gagne à sa propre roulette<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Nucléaire iranien : Trump joue et gagne à sa propre roulette
©SAUL LOEB / AFP

Jackpot ?

Il s'y connaît en machines à sous. D'autant plus que c'est lui qui les a programmées pour qu'elles sortent les bons numéros.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Quand le président américain a déchiré l'accord conclu avec l'Iran, les cris d'indignation ont alterné avec les hurlements de détresse. Effrayées, les capitales européennes ont dit "regretter" son geste. La commissaire chargée des relations internationales à Bruxelles est allée jusqu'à déclarer que "les intérêts vitaux de l'Europe étaient en jeu".

On allait voir ce qu'on allait voir et ça serait terrible, annonçait la presse, souvent paresseuse. Une ère inconnue et dangereuse s'ouvrait devant nous. La guerre ? L'apocalypse nucléaire ?

Et puis, un jour après, autre son de cloche. Les Européens, Français, Anglais, Allemands, faisaient savoir que l'accord avec l'Iran, auquel ils disaient tant tenir, n'était pas du tout parfait. Il était "bancal". C'est Macron qui fut le plus précis : il faut, déclara-t-il, travailler à un autre accord qui engloberait les missiles balistiques de l'Iran, sa présence militaire en Syrie, ses ingérences au Yémen…

Mais que s'était-il donc passé ? La veille de l'annonce de Trump, l'accord était tout beau, tout mignon. Le lendemain, il ne l'était déjà plus. Et il fallait tout renégocier avec les Iraniens. Trump n'en demandait sans doute guère plus. Par sa sortie fracassante, il avait simplement rappelé qui commande.

Vous vous souvenez de la Corée du Nord et de ses essais nucléaires ? Trump avait menacé. Avec une violence verbale qui lui valut d'être traité de va-t-en-guerre et de boutefeu. Le numéro un nord-coréen était l'homme à abattre. Un bad boy.

Puis, une rencontre amicale et historique eu lieu entre les deux Corée. Aux JO d'hiver, les équipes des deux pays fraternisèrent. Et le méchant Kim annonça qu'il allait arrêter ses essais atomiques. Il va rencontrer Trump. Kim est devenu un good boy. Merci qui ?

Et pendant ce temps, au Proche-Orient, menacé d'une terrible déflagration, à cause, parait-il, de la décision américaine, il se passe quoi ? Business as usual. L'aviation israélienne vient de bombarder une base iranienne en Syrie. Les radars russes prévenus ont gentiment fermé les yeux. Pourtant, les Iraniens sont, au moins en Syrie, les alliés de Poutine.

Et vous savez qui était l'invité d'honneur lors de la parade de la victoire du 8 mai à Moscou ? Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien ! Mais ça, c'est beaucoup, beaucoup trop compliqué pour les diplomaties européennes. Trump et Poutine font de la politique. Et ça, ils le font plutôt bien.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !