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La Méditerranée, ce fascinant territoire de conquêtes à travers les âges
©BORIS HORVAT / AFP

Bonnes feuilles

Depuis trois mille ans, la Méditerranée a fasciné les conquérants et tous ceux qui rêvent d'en faire un lac intérieur de paix et de prospérité. Ulysse, les Romains, Justinien, les chevaliers francs, Saladin, les Vénitiens, Soliman le Magnifique, Barberousse le pirate, Bonaparte et sa folle expédition d'Égypte, l'Europe colonisatrice, Hitler et son plan B, Nasser, tous ont rêvé de s'emparer de la Méditerranée et de la dominer. Aucun n'a pu définitivement la soumettre. Extrait de "La Méditerranée, Conquête, puissance, déclin" de Jean-Paul Gourévitch, aux éditions Desclée de Brouwer (1/2).

Jean-Paul Gourévitch

Jean-Paul Gourévitch

Jean-Paul Gourévitch est écrivain, essayiste et universitaire français. Il a enseigné l'image politique à l'Université de Paris XII, a contribué à l'élaboration de l'histoire de la littérature de la jeunesse et de ses illustrateurs par ses ouvrages et ses expositions, et a publié plusieurs ouvrages consacrés à l'Afrique et aux aspects sociaux et économiques de l'immigration en France. Il a notamment publié La France en Afrique 1520-2020 (L'Harmattan), La tentation Zemmour et le Grand Remplacement (Ovadia 2021), Le coût annuel de l'immigration (Contribuables Associés 2022).

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Nous venons de prononcer le mot de séduction. La Méditerranée est femme. Elle a toujours été traitée comme telle, qu’on veuille la conquérir, la dominer ou contracter mariage avec elle. Les poètes l’ont célébrée, les griots l’ont contée, les bardes l’ont chantée, les écrivains ont vanté son attraction irrésistible, les photographes l’ont mitraillée, les cinéastes l’ont pliée à leurs caprices, lui faisant le coup du Mépris ou du petit télégraphiste (Il Postino). De «Midi le Juste» (Paul Valéry) à «la mer qui contient l’Amérique» (Luc Bérimont), chaque créateur s’est ressourcé dans ses flots ou son climat.

Ces conquérants, qu’ils soient héros, visionnaire, peuple, pays, grand ensemble européen, sont en général masculins. Sans imaginer une saga érotique entre le guerrier martial et l’eau vénusienne, on admettra que pour les peuples venus d’ailleurs et qui se sont installés près d’elle, la Méditerranée est un espace qu’il faut coloniser et féconder. Elle présente ses rives, sauvages ou hospitalières à qui veut l’aborder. Il s’agit certes de la doxa occidentale. Les migrants venant de l’est ou du sud n’ont pas aujourd’hui la même vision de la Méditerranée. Elle n’est pas pour eux le rivage où l’on aborde, mais celui d’où l’on s’embarque.

Havre de plaisirs

Pourtant pour l’opinion publique internationale, l’image de la Méditerranée ne se dissocie pas du climat chaud et sec de l’été méditerranéen, projetant au cœur des foules avides de ciel bleu, de sable blond et de soleil cuivré, le désir récurrent du farniente, des repas de poissons, des festivals de musique, des trésors archéologiques et des amours voluptueuses, dans une étreinte qui est, comme chacun sait, l’anagramme de l’éternité.

Extrait de "La Méditerranée, Conquête, puissance, déclin" de Jean-Paul Gourévitch, aux éditions Desclée de Brouwer

"La Méditerranée, Conquête, puissance, déclin" de Jean-Paul Gourévitch

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