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Pourquoi les contrats d’assurance-vie en euros ont encore un avenir
©Reuters

Edito

Malgré les mauvais rendements de ce produit d'épargne, la sagesse consiste à ne pas prendre des décisions intempestives.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La dernière moisson des contrats d’assurance-vie en euros vient d’être publiée. Sans surprises dans un monde où les taux d’intérêt ont poursuivi leur désescalade, elle traduit la chute des rendements, perdant généralement entre 0,20 et 0,50% par rapport à l’année précédente. L’Afer, qui représente une des locomotives du secteur, affiche un bonus de 2,4%, là où la moyenne se situe en-dessous de 2%, avec des résultats compris entre 1,5 et 1,8%, chiffres bruts, dont il faut aussi déduire taxes ou prélèvements sociaux. Si l’on tient compte de l’ensemble des charges ainsi que de l’inflation d’un pour cent en 2017, la performance se situe en définitive pratiquement à zéro. Elle peut même se révéler négative dans certains cas.

Pas étonnant dans ces conditions que l’on assiste à une décollecte au cours des derniers mois. Le mouvement pourrait se poursuivre d’autant que les prévisions de rendement prévoient une nouvelle chute cette année. Faut-il donc s’éloigner de ce produit d’épargne qui a eu si longtemps la faveur des Français ? Rien n’est moins sûr aujourd’hui, d’autant que le mouvement de reflux du loyer de l’argent commence à s’inverser, notamment aux Etats-Unis et devrait se communiquer progressivement à l’Europe. C’est dire que l’on serait proche du fond de la baisse pour le rendement des fonds en euros et que l’on pourrait envisager d’ici deux à trois ans une remontée de la rémunération, d’autant que les grosses compagnies disposent souvent d’importantes réserves qu’elles pourraient mettre en jeu.

Par ailleurs, l’Etat ne peut se désintéresser de la question. Car les sommes investies dans l’assurance-vie représentent 1600 milliards dont 80% ont choisi le contrat en euros. Cet argent est placé en emprunts d’Etat ou en obligations d’entreprises, qui en retirent un profit immédiat évident. Ce qui explique au passage les avantages qui étaient concédés aux épargnants, sous forme d’exonérations fiscales notamment en matière de transmission ou d’exercice des plus-values. Sans compter que les plus gros portefeuilles qui étaient soumis à l’ISF n’auront plus désormais à acquitter l’impôt sur le capital financier.

La sagesse consiste ainsi à ne pas prendre des décisions intempestives. Cela dit, à long terme, le statu quo n’est pas la meilleure solution. C’est pourtant ce que pratiquent nombre de nos compatriotes qui conservent des sommes élevées en compte courant, ou rémunérées en comptes d’épargne d’attente à des rendements dérisoires de l’ordre de 0,15%, en raison de la vieille obsession du refus de prendre le moindre risque et de n’accepter que des placements totalement sécurisés. Dans ce contexte, le livret d’épargne dont le rendement est bloqué à 0,75% jusqu’en 2020 parait une aubaine malgré sa modestie.

En réalité, il faudrait cesser de raisonner uniquement à court terme et prendre conscience que sur la durée, il est nécessaire d’accepter une certaine dose de risque, d’autant que l’économie mondiale se trouve dans une période d’expansion qui devrait durer. On peut ainsi panacher l’assurance-vie, grâce aux fonds mixtes, avec un matelas de sécurité composé par le fonds euro et des actions permettant de doper le rendement, si l’on n’ veut pas se tourner purement et simplement vers la Bourse, où les progressions peuvent être spectaculaires comme on le voit aux Etats-Unis, mais où la crainte du risque conduit surtout à évoquer la perspective d’un krach. En définitive, la solution consiste à se remémorer le dicton populaire en vertu duquel il ne faut pas placer tous ses œufs dans le même panier, mais songer à diversifier ses actifs pour le plus grand bien de son patrimoine.

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