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Pourquoi Wall Street vole de record en record malgré les premiers cent jours décevants de Donald Trump
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Edito

Alors que la quasi totalité des initiatives prises par l’exécutif reste lettre morte face à l’hostilité d’une partie du Congrès, le Nasdaq vient de dépasser les six mille points pour la première fois de son histoire et les sociétés sont valorisées à des multiples qui donnent le vertige.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Etonnant visage de l’Amérique au moment où Donald Trump fête les premiers cent jours de sa présence à la Maison Blanche. Wall Street célèbre à sa manière son bilan par une hausse ininterrompue qui commence à donner le frisson à certains opérateurs de marché. Le dollar est au plus haut, alors que le président souhaitait le faire baisser pour favoriser les exportations du pays.  Les milieux financiers auraient matière à s’inquiéter devant l’emballement irraisonné de la Bourse. D’autant que la quasi totalité des initiatives prises par l’exécutif reste lettre morte face à l’hostilité d’une partie du Congrès, tandis que le retour en force des lobbies conduit à une véritable paralysie. Au total, le sentiment prévaut que la politique officielle prolonge le style de la campagne électorale en restant reste celle du verbe, plutôt que celle  des actions concrètes.

Dès le départ, Donald Trump a enregistré plusieurs échecs retentissants, à commencer par l’impossibilité d’abroger le système d’assurance-santé mis en place  par Obama, qui devait pourtant être la mesure phare du changement de politique annoncé. Sur les dix lois qui devaient intervenir dès le début du mandat, concernant les grands travaux, l’éducation ou l’immigration, une seule est véritablement en chantier. Il est vrai que l’administration sur laquelle il s’appuie est encore incomplète en raison des difficultés rencontrées dans les nominations essentielles et face à l’hostilité d’une partie du Congrès, ce qui conduit Donald Trump à multiplier les décrets en faveur d’une plus grande flexibilité de l’économie, en évitant le passage par la loi.

L’épreuve de vérité va pourtant apparaître rapidement avec le projet de réforme fiscale qui  sera examiné par  les parlementaires. Il représente un pactole pour les entreprises dont les impôts tomberaient à 15% seulement  au lieu de 35% présentement. Les particuliers bénéficieraient d’une simplification de l’impôt sur le revenu avec diminution de la  tranche supérieure du barème. Un ensemble de dispositions qui a peu de chances d’être adopté dans son ensemble en raison du manque à gagner qu’il ferait subir aux finances publiques, mais dont la seule perspective a réussi depuis des mois à susciter l’engouement  des milieux économiques et explique l’emballement de la  Bourse. Le Nasdaq vient ainsi de dépasser les six mille points pour la première fois de son histoire. L’indice Standard and Poor a progressé de sept pour cent depuis le début de l’année. Les sociétés sont  valorisées à des multiples qui donnent le vertige, car les chiffres d’affaires qui sont publiés ces dernières semaines font état de profits en hausse moyenne de treize pour cent. La Bourse a parié jusqu’ici sur la parole du Président, en tablant sur les mirifiques projets de développement envisagés par la Maison  Blanche. Quelques signes de fragilité apparaissent néanmoins comme un certain tassement récent de la consommation, un retour de la baisse des prix du pétrole qui demeure  un indicateur clé. Toutefois cette baisse de régime est compensée par un rebond de l’investissement qui parait vigoureux et secoue l’anémie enregistrée dans ce secteur depuis plusieurs années.

Au total, une certaine incertitude se fait jour, liée au caractère imprévisible de Donald Trump, dont la politique internationale reste brouillonne dans un climat tendu entre les grandes puissances, mais les partenaires du président comptent sur son sens des affaires,  pour que le pragmatisme et le réalisme  l’emportent  sur les déclarations tonitruantes qu’il a pu faire dans le passé, afin que l’Amérique puisse continue d’assurer le rôle de locomotive, dont le monde ne peut se passer.

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