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Espoir pour les malvoyants : les premiers tests d’oeil bionique sur des patients sont déjà là
©Reuters

Au pays des aveugles…

Le NHS va procéder incessamment sous peu à des transplantation d’œil bionique pour soigner 10 personnes malvoyantes. Cet œil bionique sera accompagné de lunettes intelligentes qui enverront des signaux à l'implant.

Atlantico : Au Royaume-Uni, 10 personnes souffrant de malvoyance s'apprêtent à recevoir d'ici un an un transplant expérimental d’oeil bionique. Comment cette technologie fonctionne-t-elle concrètement ? Doit-on s'attendre à la voir bientôt arriver en France ?

Dominique Bremont-Gignac : Cette technologie est déjà arrivée en France, elle existe à peu près depuis 2009, le facteur nouveau est constitué par les fonds du NHS qui subventionnent la transplantation de l’oeil bionique pour 10 patients. La première étude et les premières expérimentations datent de 2009, les premières publications datent de 2012. L’étude Argus 2 est en cours et a pour but de transplanter le plus de personnes possible. Le coeur du problème est désormais de soigner la population, par ailleurs plus il y aura de patients plus les prototypes pourront être améliorés. La France a fait quelques essais mais aucuns pays n’a réellement massifié cette pratique. Ces dix patients anglais vont pouvoir, en terme de résultats, aider à la compréhension scientifique.

Concrètement, des lunettes captent la lumière et la transmettent directement à un implant en forme de plaque posé sur la rétine à l'intérieur de l’oeil. Ces capteurs reçoivent des signaux des lunettes et via le nerf optique les communiquent au cerveau.

La France, comme l’Angleterre, peut trouver des fonds et pas nécessairement par l’Etat. Dans les hôpitaux il y a une réelle possibilité d’innover. Le processus de sélection des patients est par ailleurs très long et complexe. Une fois l’approbation de l’hôpital avec les fonds nécessaires pour l’utilisation d’une telle technologie, les malades sont triés pour évaluer qui est en capacité de recevoir un oeil bionique, par exemple.

Cette technologie est-elle accessible à tous les types d’aveugles ? Qui peut réellement profiter de cet oeil bionique ?

Tous les patients atteints den'ont pas la capacité à recevoir un oeil bionique. Il est absolument nécessaire que le nerf optique du patient fonctionne, cela n'est pas le cas pour toutes les maladies. Tous les enfants qui sont aveugles de naissance, qui n’ont pas d’oeil ou une malvoyance dès le départ n’ont généralement pas de neurones qui fonctionnent et donc ne peuvent pas bénéficier d’un oeil bionique. Cette technologie n’est pas accessible à tous les types de malvoyance. Il faut un minimum de fonctionnement des fibres optiques. Si le cerveau n'intègre pas d'afférences visuelles, il va réattribuer ses capacités à d’autres fonctions.

Plusieurs pathologies peuvent être soignées, parmi lesquelles la rétinopathie pigmentaire. C’est une atteinte de la rétine progressive qui touche l’enfant et l’adulte. L'oeil bionique peut aussi soigner la dégénérescence maculaire liée à l'âge. Ce sont les deux grandes pathologies qui peuvent être traitées.

Pouvons-nous imaginer dans un futur proche un oeil bionique qui ferait recouvrir intégralement la vue ?

Dans un futur proche nous en sommes encore loin, cependant à moyen terme c’est une possibilité. Nous sommes au coeur de l’innovation. Les patients qui ont été transplantés à ce jour peuventmieux s’orienter mais sont bien évidemment incapables d’aller au cinéma. La science n’évolue pas de façon linéaire. 

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