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Pourquoi l’impossibilité d’inverser la courbe du chômage restera la marque de la fin du quinquennat de François Hollande
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Edito

Pour ce troisième trimestre de l'année, le taux de chômage est ainsi remonté à 9,7% en métropole et retrouve la barre des dix pour cent si l’on y ajoute l’outre-mer.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Encore une mauvaise nouvelle pour François Hollande : le chômage a repris sa marche en avant. Au troisième trimestre, le nombre des sans emplois a progressé de 31000. Un chiffre modéré certes, puisqu’il représente un petit 0,1%, mais qui constitue un handicap supplémentaire pour François Hollande. Le taux de chômage est ainsi remonté à 9,7% en métropole et retrouve la barre des dix pour cent si l’on y ajoute l’outre-mer.

Cette annonce a produit une douche froide, alors que depuis des semaines, les dirigeants du pays claironnent que la reprise de l’emploi est bien assurée, sous prétexte que 52 000 emplois ont vu le jour au troisième trimestre. En fait, Manuel Valls fait preuve d’une mauvaise foi  évidente, puisque la moitié des emplois supplémentaires créés relèvent de l’interim et se révèlent fragiles parce que vulnérables. Au demeurant, la dégradation annoncée pour la période récente affecte surtout les femmes, qui sont plus sensibles à la conjoncture. Au fil des ans, on voit se multiplier les emplois précaires, liés aussi aux mutations profondes de l’économie française avec la révolution numérique et le développement des activités indépendantes. La définition même des emplois devient de plus en plus complexe avec des variations de plus en plus fortes entre les organismes chargés d’évaluer la population au travail. L’Insee s’en tient surtout à des concepts juridiques etr recense 2,7 millions de travailleurs indépendants par exemple auxquels il convient d’ajouter 700 000 autoentrepreneurs (dont le nombre est d’ailleurs fluctuant) alors que le cabinet de conseil McKinsey en évalue le nombre à treize millions. Les différences abyssales existant entre les deux organismes sont révélatrices des changements qui affectent la société. L’Insee continue d’appliquer les méthodes d’évaluation traditionnelles du passé, alors que Mc Kinsey tient compter des bouleversements qui affectent le marché du travail avec les formes nouvelles telles que blabla car, Uber, les contrats à court terme renouvelables, les missions d’interim, etc. On ne peut plus se contenter aujourd’hui de considérer qu’hors des contrats permanents à plein temps, il n’y a point de salut. C’est dire aussi que les controverses sur la réalité du chômage ne feront que s’amplifier avec le débat traditionnel mais de plus en plus obsolète sur les trente cinq heures et l’âge de la retraite identique pour tous.

Il reste que la fin du quinquennat de François Hollande restera hypothéqué par la promesse non tenue de l’inversion de la courbe du chômage et qui n’a plus aucune chance de connaitre un commencement de réalisation. Car elle se heurte à deux obstacles : la poursuite de la croissance démographique qui fait naître un nombre de plus en plus élevé de candidats à un emploi et la perspective d’une activité trop molle pour faire face aux besoins.  L’expansion ne dépassera pas 1,1 à 1,2% l’an prochain, alors qu’un minimum de 1,5% serait requis. Sans compter un autre risque, celui d’une véritable chasse aux économies et aux gaspillages, notamment dans les collectivités locales où les effectifs pourraient subir des compressions en raison de la diminution des subventions publiques et alors que les maires avaient souvent fait preuve de laxisme en cédant au clientélisme politique. Et l’on ne peut s’empêcher de comparer ces deux chiffres impressionnants : 150 000 emplois créés en France contre 400 000 en Allemagne, parce qu’on n’ a toujours pas résolu le fond du problème chez nous, celui des réformes en profondeur qui ont été accomplies en temps voulu outre-Rhin.

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