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Lectures du week-end : ce que lisent les grands patrons du monde et de la France
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Tolle lege

Lorsqu'on est PDG, un problème peut être d'avoir le nez trop dans le guidon. La lecture est donc essentielle pour tout décideur pour élargir ses horizons. Que lisent les patrons ? Petit florilège.

Que lisent les patrons ? Lorsqu'on est décideur, il faut être stratège, et pour être stratège, il faut savoir penser, et pour savoir penser il faut lire, et avoir lu.

Jim Mattis, un des généraux de Marines les plus acclamés des guerres américaines en Irak et Afghanistan, était surnommé "le moine", non seulement à cause de son célibat, mais de sa lecture vorace. La première chose qu'il faisait en arrivant dans tout nouveau poste était d'envoyer des listes de livres à lire à tous ses subordonnés—jusqu'aux soldats du rang—et il n'hésitait pas à contrôler pour savoir s'ils avaient bien lu.

Donc, que lisent les patrons ? Le cabinet de conseil McKinsey a posé la question à un certain nombre de grands patrons.

A commencer par Dominic Barton, patron de McKinsey & Company, justement, qui lit une biographie d'Alessandro de Medici, Le Prince noir de Florence. Reste à savoir s'il voit plus dans cet homme d'État une inspiration pour lui ou un portrait de ses clients…

Jamie Dimon, patron de JP Morgan Chase, sans doute le financier le plus acclamé de sa génération, annonce la couleur : il lit Le Cœur d'un conservateur, livre-programme d'Arthur Brooks, président de l'American Enterprise Institute, le think tank conservateur le plus important aux États-Unis, ainsi qu'une biographie de Ronald Reagan

Reid Hoffman, ancien président de LinkedIn, et un des investisseurs les plus renommés de la Silicon Valley, a commencé dans la philosophie. Pas étonnant, alors, qu'il ne lise pas de fiction. Plus étonnant, peut-être, qu'il ne lise que des ouvrages contemporains. Parmi ses livres de chevet : The Inner Lives of Markets: How People Shape Them—And They Shape Us("Les Vies intérieures des marchés : comment les gens les transforment, et comment ils nous transforment"), ou encore More Human: Designing a World Where People Come First("Plus humain : concevoir un monde où les gens sont mis en avant").

Winston Ma, directeur de China Investment Corporation, le fonds souverain chinois, a des lectures plus éclectiques. Il aime visiblement les biographies : il lit un classique, la biographie de William Shakespeare par le grand intellectuel américain Harold Bloom, ainsi que la biographie éponyme d'Alexander Hamilton, un des Pères fondateurs des États-Unis, qui a inspiré la comédie musicale-phénomène Hamilton.

Roberto Setubal, PDG de Itaú Unibanco Holdings, le groupe bancaire brésilien et un des plus grands au monde, est un des rares de la liste à lire de la fiction : Le Problème de Spinoza, d'Irvin D. Yalon, fresque croisée et romancée de la vie du philosophe juif et de l'idéologue nazi qui l'a pris comme inspiration.

Teresa Clarke, fondatrice du site Africa.com, et avant cela première femme noire à être nommée managing director dans la banque d'affaire d'élite Goldman Sachs, lit Between the World and Me ("Entre le monde et moi"), de l'intellectuel noir américain Ta-Nehisi Coates, livre-phénomène de l'année dernière sur la condition noire américaine, rédigé sous la forme d'une lettre de l'auteur à son fils ; le livre a été publié en France sous le titre de Une colère noire, ainsi que The Fortunes of Africa: A 5,000-Year History of Wealth, Greed, and Endeavor ("Les Destins de l'Afrique : 5000 ans de richesse, de cupidité et de tentatives")

Jeff Bezos sait quelque chose des livres, parce qu'il est non seulement fondateur de la plus grosse librairie au monde, Amazon.com, mais son épouse est écrivain. Il a dit par le passé que son roman préféré est Les Vestiges du jour, et il fait lire à tous ses cadresThe Goal, de Eliyahu Goldratt.

Et la France, alors ? Le journal Les Échos a demandé à "200 personnalités politiques et économiques" de dévoiler leurs "livres de chevet". On y apprend que François Pérol, patron de la BPCE, un des rares à citer une femme, recommande Nous sommes tous des féministes de l'écrivain nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, et Alain Minc, ancien patron du Monde, entre d'autres postes de direction, Économie du bien commun, de Jean Tirole, le Prix Nobel d'économie 2014, et Il est avantageux de d'avoir où aller, recueil de nouvelles d'Emmanuel Carrère.

A noter une petite, mais belle, exception française qui ressort du sondage des Échos : contrairement aux patrons anglo-saxons, les patrons français recommandent souvent des classiques comme Balzac ou Montaigne, contrairement aux décideurs internationaux qui semblent plus souvent privilégier les ouvrages contemporains. De là à y voir un avantage stratégique…

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