MasterCard lance le paiement par selfie dans douze pays européens

Enfin une bonne raison de prendre un selfie. Cela fait un petit moment que MasterCard y travaille, et que des prototypes étaient testés à faible échelle, mais ce mardi 4 octobre MasterCard lance le "Selfie Pay" dans 12 pays européens, rapporte le Financial Times. En clair, lorsque vous paierez en ligne avec votre carte MasterCard, pour vous authentifier, vous aurez l'option de lancer une application, appelée Identity Check Mobile, et de prendre un selfie. L'application reconnaîtra votre visage et validera votre identité. Il faudra cligner des yeux pour s'assurer qu'il s'agit bien de vous et pas d'une photo. Et ne pas avoir de jumeau maléfique. 

Comme nous l'écrivions lorsque nous parlions du prototype, la biométrie est de plus en plus de mise en sécurité informétique car les consommateurs n'utilisent pas les meilleures pratiques lorsqu'il s'agit de mots de passe : ils les oublient, ils les recyclent, ils ne les changent pas, ils les écrivent sur des bouts de papier... Mais la biométrie pose le problème du stockage et de l'utilisation des données, comme le rappelle Rafe Needleman de Yahoo Tech. Il serait à la limite préférable d'avoir son mot de passe aux mains de hackers plutôt que ses empreintes digitales ou ses données faciales...

Ceci dit, la biométrie continuera d'être utilisée fréquemment. On le voit, presque tous les modèles récents de smartphones comportent une reconnaissance par empreinte digitale, qu'Apple utilise, par exemple, pour Apple Pay, son service de paiement mobile. HSBC travaille sur une application permettant de s'authentifier par la reconnaissance par la voix. 

Comme l'explique l'expert en sécurité Jean-Paul Pinte, "au niveau sécurité, tout semble être au top car la méthode consiste à faire correspondre une image à partir de votre selfie initial extrait de vos documents. En plus de ce selfie, une photo, une date de naissance, un permis de conduire ou autre document seront stockés et chiffrés séparément en guise de double sécurité. Cela signifie donc que même si quelqu'un était en mesure d'obtenir en quelque sorte la main sur un de ces éléments d'information et de les déchiffrer, ce qui est presque impossible de faire, ils ne connaîtraient qu’un élément d'information. "

Ceci dit, ne nous leurrons pas. Il n'y a pas de méthode de sécurité parfaite. "Rien n’est aujourd’hui inattaquable ni infalsifiable [...] et pour chaque forme d’innovation ayant eu lieu dans ces domaines, on le sait très bien, les cyberdélinquants ont toujours été là pour y trouver la faille", ajoute-t-il. 

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