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Facebook est-il de gauche ou de droite ?
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Je vote donc je tweet

"Tintin est-il de gauche ? Astérix est-il de droite ? " Et Barbie, pour qui vote t-elle ? En cette période de campagne présidentielle Isabelle Fringuet-Paturle et Jérémy Patinier se sont amusés à trouver le penchant politique de nos héros de BD Tintin et Astérix, de la chanteuse pop Lady Gaga, du constructeur suédois d'ameublement Ikéa, etc ! Extraits (1/2).

Isabelle Fringuet-Paturle et Jérémy Patinier

Isabelle Fringuet-Paturle et Jérémy Patinier

Isabelle Fringuet-Paturle et Jérémy Patinier sont tous deux journalistes.

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Qui gagne le concours de popularité sur Facebook ? La page « fan » de Nicolas Sarkozy compte plus de 480 000 accros contre 22 300 pour François Hollande ! Mais 30 700 pour le PS contre à peu près 17 000 pour l’UMP ! Un partout.

Avec ses cercles d’amis fermés, Facebook est plutôt le reflet d’un individualisme échevelé que d’un réseau solidaire et ouvert sur l’autre. Ce n’est pas du communisme numérique : on reste entre soit, entre personnes partageant les mêmes centres d’intérêt, les mêmes convictions sur un réseau social.

Twitter est plus ouvert : on s’adresse au monde entier avec un site de micro-blogging comme celui-là. Ce n’est pas vraiment un réseau social. Même s’il permet d’échanger, il permet surtout de suivre, comme un lecteur lirait un journal.

Pour Benoît Thieulin, directeur de l’agence spécialisée dans le Web social La Netscouade :« Ce ne sont pas Facebook ou Twitter qui sont de gauche ou de droite, c’est la culture politique de chaque parti qui influence leur utilisation. » Les électeurs de droite, majoritairement plus âgés, semblent préférer les salons et les CE aux réseaux sociaux. Leurs réseaux à eux fonctionnent très bien, et depuis longtemps (cf. Le Président des riches, de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot). « Il existe une sociologie des réseaux, qui sont davantage utilisés par des jeunes », expliquait le consultant Bernard Girard, auteur d’un livre sur Google, à 20minutes.fr. « Donc, si on estime que les jeunes sont de gauche, les réseaux sont perçus comme tel. Idem si l’on estime qu’ils sont de droite. » Selon lui, les réseaux n’ont pas de couleur politique. En revanche, les profils d’utilisateurs diffèrent selon ces sites. « Facebook est plus bourgeois que MySpace. C’est un univers plus clean, plus formel et plus élégant, assure encore Bernard Girard. Quant à Twitter, il s’agit surtout d’un outil de promotion. »

Le secrétaire d’État au Logement, Benoist Apparu, en est cependant convaincu, les réseaux sociaux relèvent d’une culture de gauche. Statuts relevant de la protestation, partage de « coups de gueule » et de buzz, réunion de « faiseurs d’opinion » (journalistes, blogueurs...) : Twitter est « plus à gauche » que Facebook, selon lui ! Comment le prouver ? Le secrétaire d’État au Logement « constate [qu’il est] l’objet de plus d’attaques sur le premier que sur le second », soulignait-il dans L’Express.

Ils ont au moins le mérite d’aiguiser les consciences politiques et de faire circuler l’information dans un monde parfois clos mais où tout peut arriver.

Certes, on ne peut s’empêcher de remarquer que les militants de gauche sont plus connectés, et actifs, sur le Web social et la blogosphère en général. Web-militants. Comme des indignés du quotidien. Ailleurs, ils provoquent des « révolutions » ; chez nous, ils partagent, commentent, râlent tout le temps !

« Facebook tend à devenir un outil généraliste alors que Twitter est encore peu utilisé, notamment en France. Du coup, la présence des militants s’y voit plus », analyse Benoît Thieulin. « La culture politique de gauche, à la tradition militante forte, trouve une résonance dans les réseaux sociaux, qui permettent justement d’organiser ce militantisme », estime-t-il encore. Les « jeunes UMP », et leur président, Benjamin Lancar, brocardent donc ce qu’ils appellent la « gauchosphère » !

Car il est flagrant que les blogs de droite sont assez peu visibles ! Et ce pour différentes raisons : d’abord il est plus facile d’être dans l’opposition que dans la majorité, surtout en période de crise, quand à peu près toutes les décisions sont critiquables. Difficile alors de susciter des blogs de fans, à la gloire des ministres de droite…

Avec l’émergence des réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et auparavant MySpace, les partis politiques se sont mis à « réseauter », façon Barack Obama, pour faire passer leurs messages, recruter des « camarades » parmi leurs « amis » et organiser leurs manifestations... La droite tente de créer, de fédérer, de développer sa « droitosphère »... Avec plus ou moins de maladresses : la levée de boucliers suscitée par l’arrivée de Frédéric Lefebvre sur Twitter n’avait cependant rien à voir avec son étiquette politique, mais plutôt son inexpérience numérique, ses propos sur le Net et ses bourdes magnifiques.

Des personnalités de droite, comme Nathalie Kosciusko-Morizet, se sont facilement fait leur place sur Twitter ou Facebook sans problème, parce qu’elles ont appris à l’utiliser et à en tirer parti pour leur parti ! Puis, les partis eux-mêmes ont créé leurs propres réseaux : la Coopol pour le Parti socialiste (20 000 inscrits) et Les Créateurs de possible pour l’UMP (7 300 inscrits – le site fut fermé faute de succès). Un réseau à gauche, c’est sûr, un autre à droite, pas de doute. Les autres sont ce que l’on en fera !

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Extrait de Tintin est-il de gauche ? Astérix est-il de droite ?Editions de l'Opportun (2 février 2012)

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