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La honte, moteur déterminant 
de la vie sexuelle des adolescents
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Rouge baiser

Un questionnaire portant sur 90 000 adolescents américains a permis à des économistes d’étudier les facteurs influençant leur comportement sexuel.

90 000 adolescents américains ont été interrogés en quatre vagues successives, à partir de 1994. Le questionnaire, axé sur la santé, comporte notamment des informations sur leurs pratiques sexuelles, leurs connaissances sur le sujet, la honte qu’ils peuvent éprouver à l’idée de relations sexuelles ou de naissances hors mariage, le sentiment religieux, le milieu familial...

Trois économistes ont donc utilisé ces données pour déterminer quels facteurs influencent les chances qu’une adolescente ait une relation sexuelle avant le mariage. "Les adolescents ont plus de chances d’avoir des relations sexuelles si leurs amis ont déjà eu des relations sexuelles, et il est moins probable qu’ils en aient s’ils en ont honte."

Autrement dit, la honte et le groupe sont les principaux facteurs, bien plus que les revenus parentaux, les notes, l’éducation ou la religion de la mère ou encore l’information reçue sur le sida à l’école. Et la honte est clairement, d’après les auteurs, le moteur principal.

Les auteurs précisent également que la notion de "groupe" doit être tempérée : ils ne se forment pas toujours au hasard. Les adolescents peuvent aussi choisir leurs amis parce qu’ils partagent, consciemment ou non, des caractéristiques communes.

L’ouvrage des trois économistes s’intitule De la honte au jeu en cent ans : un modèle macroéconomique dans l’augmentation du sexe avant le mariage. "Supposons que les parents inculquent à leurs filles l’interdiction des relations sexuelles avant le mariage. Si la jeune fille a tout de même des relations sexuelles, elle peut ressentir un sentiment de culpabilité : c’est cela qu’on appelle la honte. Les parents font ceci parce qu’ils veulent ce qu’il y a de mieux pour leur fille : ils savent qu’une grossesse hors-mariage serait nuisible à son bien-être. Avec l’amélioration des techniques de contraception, le besoin d’interdire diminue." Et donc, avec lui, le sentiment de honte. Autrement dit, la généralisation de la contraception change les pratiques sexuelles des adolescents. Mais quand le sentiment de honte a été inculqué, il reste un facteur important.

Au Canada, une autre étude s’est penchée sur la sexualité des adolescents. D’après le docteur Jean-Yves Frappier, "une bonne communication au sein des familles, particulièrement autour des questions de santé sexuelle, est associée à des comportements plus responsables". Dans 45 % des cas, les adolescents estiment que leurs parents sont un modèle de comportement. 32 % s’identifient eux à leurs amis, et 15 % à de vedettes.

Toujours d’après le docteur Frappier, les parents ne sont pas conscients de l’influence qu’ils ont sur leur progéniture. "Les parents semblent sous-estimer leur rôle et leur influence, soulève le Dr. Frappier. Les professionnels de la santé et les médias ont un rôle important à jouer en leur faisant prendre conscience du pouvoir d'influence qu'ils détiennent et en leur permettant de communiquer davantage avec leurs enfants sur les questions de santé sexuelle."

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