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Santiago Bernabeu : plus qu'un stade, une arène de corrida footballistique
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Real Madrid / Barcelone

Real Madrid-Barcelone ce mercredi soir. Une affiche de rêve pour ce quart de finale aller de la Coupe du Roi espagnole. Et un stade mythique à l'histoire unique : le Santiago Bernabeu de Madrid.

Philippe David

Philippe David

Philippe David est cadre dirigeant, travaillant à l'international.

Il a écrit trois livres politiques : "Il va falloir tout reconstruire", ouvrage qui expliquait le pourquoi du 21 avril,  "Journal intime d'une année de rupture", sorti en 2009 aux éditions de l'Ixcéa, qui retrace les deux premières années de présidence Sarkozy et  "De la rupture aux impostures", Editions du Banc d'Arguin (9 avril 2012). 

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Ce mercredi soir va se jouer outre-Pyrénées le 4ème « Clasico » de la saison qui sera un match de Copa del Rey, l’équivalent de notre bonne vieille Coupe de France. Même si ce trophée est le moins important pour les deux clubs, la Liga et la Ligue des Champions étant toutes deux bien plus importantes, ce match n’aura rien d’un match amical puisqu’il s’agira du énième duel « Merengue-Blaugrana » qui passionne toute l’Espagne et désormais presque le monde entier.

Celui-ci se jouera dans le stade Santiago Bernabeu, stade mythique situé dans le centre ville de Madrid qui a une histoire pas comme les autres. A la fin de la « guerra civil » qu’on appelle ici « guerre d’Espagne », le Real n’avait plus de stade, son enceinte ayant été récupérée par les « colchoneros », les matelassiers, de l’Atletico. Nommé Président du club en 1943, le premier acte de Santiago Bernabeu fût de faire construire un stade qui fût alors baptisé « Estadio Chamartin ». En hommage à son Président qui avait fait renaître le club, le stade fût rebaptisé « Santiago Bernabeu » en janvier 1955.

Ici un club ce sont avant tout des hommes. On n’imagine pas, fût ce moyennant un énorme chèque, redonner à cet écrin le nom d’une marque de lessive ou d’une compagnie d’assurances. S’ensuivirent les années de gloire du Real avec 6 Coupes d’Europe des Clubs Champions (l’ex Ligue des Champions) gagnées de 1956 à 1966 dont 5 d’affilée de 1956 à 1960. 

J’ai eu la chance de visiter ce temple du football en 2006 et on a toujours un pincement au cœur quand on emprunte le chemin menant des vestiaires (dont on voit l’intérieur mais où on ne peut accéder) à la pelouse. En regardant ces sièges on se dit que 50 ans plus tôt Kopa, Di Stefano, Puskas, Gento y étaient les Dieux vivants et qu’un demi-siècle plus tard, les Dieux étaient devenus « Galacticos » et s’appelaient Zidane, Figo, Roberto Carlos, Raul, Ronaldo ou Beckham. Entre temps et avec pas mal d’années de vaches maigres au niveau européen ( aucune Coupe des Champions gagnée de 1966 à 1998), les stars s’étaient appelées Michel, Santillana ou « el Buitre », le vautour, Emilio Butragueno.

Reparlons en du chemin menant au terrain, méthodiquement indiqué par des flèches sur lesquelles est écrit « Cesped » (pelouse). En le suivant on redevient enfant, quand on jouait au foot en rêvant un jour de fouler une telle pelouse, et le cœur bat plus vite au fur et à mesure que la lumière de la sortie du tunnel se fait plus forte. Et là, entouré par plus de 80 000 sièges vides, vous imaginez ce que doit être la sensation de rentrer sous les cris du stade plein comme un œuf.

Alain Roche avait dit que les deux stades les pires pour les joueurs adverses où il ait joué étaient Guiseppe Meazza à Milan et Santiago Bernabeu à Madrid. Il les avait décrit comme des arènes dans lesquelles vous croisiez le regard des spectateurs des premiers rangs venus assister là à une corrida dans l’attente de votre mise à mort. Pour avoir vu deux matches à San Siro, je peux en tant que spectateur confirmer les propos de l’ancien défenseur du Paris Saint Germain. Bernabeu est bien une « plaza de toros », une arène, où les spectateurs veulent voir leurs joueurs mettre à mort l’équipe adverse et leur accorder les deux oreilles et la queue en faisant tourner ou non leurs écharpes.

Ce mercredi soir, les castillans voudront accrocher à leur tableau de chasse les catalans qu’ils distancent en Liga mais qui les ont une fois de plus battu chez eux il y a quelques semaines malgré un but supersonique marqué au bout d’une vingtaine de secondes de jeu par Benzema. Contrairement au match retour de la « supercopa », je ne serai pas demain soir dans les tribunes mais j’aurai un pincement au cœur en me remémorant les émotions vécues en visitant ce stade. Enfin...Plus qu’un stade.

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