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Pourquoi l'écart se creuse entre l'Allemagne vertueuse et la France calamiteuse
©Reuters

Editorial

En France, le nombre des sans emploi inscrits a atteint un nouveau record historique à 3 591 000, en progression de 38 000 en un seul mois. Ironie du calendrier, Berlin vient ainsi de publier pour la troisième année consécutive un budget en équilibre et compte maintenir cette trajectoire au moins jusqu'en 2020.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Nouveau coup dur pour François Hollande alors que les revers s'accumulent pour le pouvoir : le bond du chômage en février, le plus fort depuis six mois annule les frêles espoirs que le gouvernement tentait de distiller depuis quelques semaines sur l'imminence de la reprise économique. Le nombre des sans emploi inscrits un nouveau record historique à 3 591 000, en progression de 38 000 en un seul mois. Ironie du calendrier : la nouvelle a été divulguée le jour même de la présentation de la nouvelle loi sur le travail déjà vidée en partie de sa substance depuis sa conception et que le Parlement pourrait achever de mettre en pièces, tant les oppositions dans la classe politique sont vives sur les remèdes à apporter pour que la France s'attelle enfin à la réforme que tous ses voisins ont accompli avant elle. Depuis le début du quinquennat, l'augmentation du nombre des sans emplois atteint ainsi 700 000, ce qui rend dérisoires tous les propos sur l'inversion de la courbe et témoigne aussi de l'écart qui s'élargit entre notre pays et ses partenaires.

Le phénomène est particulièrement criant avec l'Allemagne qui creuse l'écart. Les chiffres donnent même le vertige. Berlin vient ainsi de publier pour la troisième année consécutive un budget en équilibre et compte maintenir cette trajectoire au moins jusqu'en 2020. Les dépenses pourront être majorées de 3% en 2017, sans entraîner de déséquilibres. Les dépenses sociales vont s'accroître de 6,8%, les pensions entre 4,25 et 5,95%, l'afflux des réfugiés sera absorbé. Et les recettes fiscales rentrent bien en raison de la confiance qui incite les Allemands à dépenser, là où les Français, par crainte de l'avenir continuent d'avoir tendance à épargner.

A l'inverse, Paris aura bien du mal à limiter le déficit à 3,3% du produit intérieur brut, alors que les vannes de la dépense publique sont désormais ouvertes, la seule préoccupation de l'Elysée étant de favoriser la réélection du chef de l'Etat. Après les agriculteurs, les fonctionnaires c'est au tour des départements de se voir promettre des adoucissements supplémentaires chiffrés pour l'instant à 3,8 milliards qui seront mis à la charge du budget, mais c'était le prix à payer pour éviter à certains la faillite. Le ministère des finances assure que des économies correspondantes seront assurées, mais il se garde bien de donner des précisions à ce sujet.

C'est d'ailleurs l'inquiétude des milieux européens qui vient de s'exprimer à nouveau à Bruxelles par le constat que depuis le début de la crise, c'est la France qui est la lanterne rouge mais la commission renonce à effectuer de nouvelles mises engarde tant la cause lui parait perdue. D'autant que les perspectives à court terme n'ont rien de séduisant. Le climat des affaires s'est assombri en mars dans l'industrie et les services. Seul le commerce surnage dans le vent de pessimisme qui souffle à nouveau. La persistance de la menace terroriste liée aux nouveaux attentats préfigure une mauvaise saison pour le tourisme qui enregistre déjà une baisse sensible depuis le début de l'année.

Dans ce contexte, l'objectif de croissance de 1,5% du gouvernement parait de plus en plus chimérique, d'autant que le climat international est au ralentissement, alors que les cours du pétrole sont envoie de stabilisation et les taux d'intérêt au plus bas. Mais surtout, les luttes incessantes auxquelles se livre la classe politique sur des problèmes secondaires et surtout idéologiques achèvent de déchirer l'opinion et empêchent la confiance de revenir. Il serait temps pourtant de méditer sur l'exemple allemand pour nous aider à surmonter nos faiblesses et nous éviter de perdre de nouveaux points dans la compétition internationale.   

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