Pourquoi il faut retourner aux urnes sans attendre 2017<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Pourquoi il faut retourner aux urnes sans attendre 2017
©Reuters

Editorial

Longtemps résignés et dans l’attente d’un cap que l’Elysée n’a toujours pas défini, les Français commencent à manifester leur impatience. Comme souvent dans le passé, ce sont les étudiants qui alimentent la grogne et se préparent à manifester.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

Voir la bio »

La France va-t-elle connaître une nouvelle période de turbulences alors qu’elle vit toujours sous  le régime de l’état d’urgence depuis les vagues d’attentats qui ont marqués la dernière année ?  Au fil des mois, la montée des périls ne cesse de croître pour un pouvoir qui a perdu toute crédibilité dans l’opinion tout comme auprès des siens. La popularité de François Hollande est tombée à son plus bas niveau historique, celle de son Premier ministre le suit de près. Il faut dire que rarement le bilan de l’action publlique aura été aussi catastrophique. La courbe du chômage,  qui était l’objectif numéro un du chef de l’Etat maintient inexorablement sa trajectoire alors qu’elle a baissé partout ailleurs. Une étude du cabinet Trendeo sur le tissu industriel français montre que l’on continue de détruire dans notre pays plus d’usines que l’on n’en crée alors que la production industrielle n’a toujours pas retrouvé le niveau d’avant la crise de 2008. Les déficits publics continuent de dépasser les prévisions, tandis que les réformes structurelles demandées avec insistance par nos partenaires européens restent lettre morte, en ne dépassant pas le stade des rapports que l’on multiplie sur ses sujets sans parvenir à déboucher sur des décisions concrètes.

Longtemps résignés et dans l’attente d’un cap que l’Elysée n’a toujours pas défini, les Français commencent à manifester leur impatience. Comme souvent dans le passé, ce sont les étudiants qui alimentent la grogne et se préparent à manifester. Les syndicats leur emboîtent le pas en annonçant une grande  mobilisation d’ici la fin mars, en surfant sur le ras le bol d’une opinion qui se convertissait peu à peu à l’idée de la nécessité de sortir de l’immobilisme présent, mais qui ne fait plus confiance à François Hollande. Aujourd’hui, tout ce que propose le chef de l’Etat est refusé, en raison des multiples volte faces, auxquelles ses initiatives ont donné lieu, son manque de volonté, d’autorité comme s’il ne croyait pas au fond de lui-même à tout ce qu’il avait pu proposer à ses compatriotes. La réforme du code du travail en porte l’illustration : huit Français sur dix refusent le projet actuel parce qu’il a l’estampille du pouvoir, alors que beaucoup sont acquis à l’idée de revoir un code du travail qui n’a cessé d’empiler au fil des ans des textes considérés comme des conquêtes sociales et qui ont pris un caractère immuable, alors qu’ils ne  sont plus adaptés aux transformations de l’économie et à l’irruption d’Internet. C’est d’ailleurs au sein de la gauche que l’opposition se fait la plus rude, où l’idéologie règne toujours en maître au détriment des réalités concrètes.

Dans ces conditions, l’exécutif est tenté de passer en force, faute d’avoir le soutien d’une majorité de parlementaires dont l’immaturité dans le domaine de l’économie est bien connue. Mais c’est se préparer à un nouvel échec, alors que le climat au sein du Parlement est de plus en plus délétère. Un nouveau recul du gouvernement ne pourrait avoir que des conséquences désastreuses, au point que les rumeurs les plus folles commencent à circuler sur la manière dont se vivront les quatorze mois qui nous séparent de l’élection présidentielle, face à la montée des périls qui apparaissent aujourd'hui. Une démission du Premier ministre est même envisagée, voire celle de François Hollande lui-même. Ce serait même pour lui peut-être la seule occasion de se représenter sans avoir à subir le choc d’une élection primaire à gauche, et alors que la droite continue d’être divisée, et n’a pu se mettre encore en ordre de bataille avec une série de candidats potentiels dont aucune ne suscite un enthousiasme général parmi ses électeurs.  Mais recourir aux urnes par anticipation impliquerait aussi une force de caractère et de décision qui ne sont guère sa marque.                 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !