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Si vous rêvez d’un métier, faites tout pour l’exercer car une étude montre que vous pourriez en pâtir
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Les clés du bonheur

Deux chercheurs psychologues de l'Université de Floride viennent de publier une étude révélant qu'avoir une passion, c'est bien, mais que si elle n'est pas assouvie elle peut représenter un immense fardeau et engendrer des conséquences tant psychiques que physiques.

Florence Servan-Schreiber

Florence Servan-Schreiber

Florence Servan-Schreiber est journaliste. Formée à la psychologie transpersonnelle en Californie, elle a été l'animatrice d'une chronique dans Psychologies, un moment pour soi sur France 5 - la déclinaison télévisuelle de Psychologies magazine- en 2004 et 2005.

Elle est notamment l'auteure de "Trois kifs par jours et autres rituels recommandés par la science pour cultiver le bonheur" publié aux éditions Marabout.

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Atlantico : Une étude publiée par deux chercheurs psychologues de l'Université de Floride révèle qu'une vocation ou une passion peut être un lourd fardeau si elle n'est pas assouvie et engendrer des conséquences tant psychiques que physiques. Que risquons-nous à ne pas pouvoir suivre une vocation ? 

Florence Servan-SchreiberCette étude a été réalisée auprès de professeurs d’Université, aux États unis, que l’on sait engagés dans une voie définitive, pour la totalité de leur carrière. Mais ce qui peut nous inspirer est d’abord de comprendre la force d’une vocation. Elle aligne, pour un individu, les sensations de compétences, d’autonomie et de sens : trois besoins psychologiques essentiels. Une vocation non assouvie nous prive de la possibilité de répondre à ces besoins fondamentaux. On sent bien que toujours, quelque chose sera manquant et bancal. Et lorsqu’on mesure les niveaux de satisfaction de vie, l’état de santé, le taux d’engagement et de satisfaction professionnelle de ces professeurs, on relève plus de signes de détresse physique et physiologique chez ceux engagés dans une voie qui ne correspond pas à leurs aspirations profondes.

En ne réalisant pas ce qui correspond à nos aspirations, il semble donc que notre organisme et notre psychisme s’en trouvent affectés. De manière très schématique, imaginez que bien que droitier, vous n’écriviez qu’avec la main gauche. Des courbatures et un inconfort en seraient le résultat. Il en va de même pour nos aspirations occupationnelles. Et si on ne considère pas avoir de vocation, gardons en tête que nous avons tous des préférences qui nous viennent de capacités naturelles que nous possédons : créativité, raisonnement, bricolage, maîtrise de son corps, etc.

L'étude souligne en outre, qu'une personne qui n’a pas de vocation particulière sera, en finalité, professionnellement plus satisfaite qu'une personne ayant une vocation, mais non satisfaite. Est-il possible d'éviter ou d'atténuer un tel sentiment de frustration ?

Une personne qui n’a pas de vocation particulière exprimera sa compétence, son autonomie et son besoin de sens ailleurs qu’en travaillant. Dans ses activités de loisirs, par exemple. Mais si on ressent un élan clair vers une activité professionnelle plutôt qu’une autre, sans avoir la possibilité ou sans créer l’opportunité de l’exercer, la frustration va s’installer. Mais cette frustration, si elle est identifiée, peut être compensée. En s’engageant volontairement dans des activités personnelles qui expriment ce “talent particulier”. Les milieux associatifs, par exemple, sont truffés de volontaires et autres participants venus exploiter des compétences et appétits qui ne sont pas ou plus mis au service d’un métier ou d’une entreprise particulière. C’est ainsi que des enseignants continuent à enseigner, des journalistes à écrire, des avocats à conseiller, et des infirmières à soigner. 

Ce qu’il faut comprendre par compétence, c’est une attirance naturelle vers un domaine dont l’exécution nous donne la sensation d’être à notre place. Et cette place peut se dessiner de façon alternative. 

Retenons de cette étude que de ne pas honorer nos aspirations profondes peut avoir des conséquences qui pourraient être évitées. Cela demandera juste plus d’efforts, mais qui seront récompensés.

De façon plus large, quel rôle attribuer à une vocation, ou aux passions, dans le bien être  ?

Une vocation peut prendre plusieurs formes. Parfois elle correspond à un métier ou une occupation répertoriée : musicien, médecin, cinéaste, etc. Mais en regardant plus en détail, nous avons tous la possibilité de nous retrouver face à des tâches pendant lesquelles nous sommes centrés, efficaces, compétents et heureux d’y être. Un boucher découpant la viande, un comptable devant un tableau Excel, une aide-soignante en conversation avec un patient, un épicier donnant des conseils, un serveur en plein accueil.

Chaque métier se décompose en plusieurs tâches et nous pouvons tous trouver une sensation d’alignement lors de certaines d’entre elles. Et c’est cet alignement qui continue largement à notre bien être professionnel, et donc global. Pour ceux qui ont la chance d’éprouver le besoin d’exercer un métier en particulier, c’est évidemment une chance. Pour les autres, en regardant bien, nous avons tous des activités préférées. Exerçons-les.

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