Bonnes feuilles
"Personne n'est assez légitime pour savoir mieux que nous ce qui est bon pour nous au point d'attenter à nos libertés"
Extraits de "Dictionnaire amoureux de la Liberté", de Mathieu Laine, aux éditions Plon. 1/2
Cocu
Procréation médicalement assistée (PMA), Gestation pour autrui (GPA), mariage pour tous, transexualisme, immigration, migrants, prostitution, suicide, euthanasie, cannabis, légalisation des drogues, droit de tout dire y compris sur Internet, caricatures provoquantes, burqa, commerce des organes, homme modifié... Autant de sujets sensibles heurtant nos consciences, et bousculant les amoureux de la liberté.
Si une immense majorité adhère aux libertés politiques, c'est à la marge que se mesurent l'amour, la passion, voire même l'idolâtrie potentiellement sectaire pour la plus belle des valeurs humaines. Les libertariens (Mises), les minarchistes (Nozick), plus encore les anarcho-capitalistes (Rothbard) envisagent, en suivant, selon les penseurs, un raisonnement utilitariste ou en s'inscrivant dans la tradition jusnaturaliste, la possibilité d'une liberté totale, non bridée par l'Etat, généralement fondée sur la propriété de l'homme sur son propre corps et la liberté corollaire d'en faire ce qu'il souhaite.
Autrement dit, "les vices ne sont pas des crimes", comme l'écrivait Lysander Spooner en 1875., et personne ne serait assez légitime pour savoir mieux que nous ce qui est bon pour nous au point d'attenter à nos libertés en contraignant nos propres choix et comportements. Les vices, ces actes par lesquels un homme peut nuire à sa propre personne ou à ses biens, ne seraient aucunement des crimes, ces actes portant atteinte à la personne ou aux biens d'autrui, et relèveraient donc de la pleine liberté de chacun.
Aucun gouvernement ne serait suffisamment légitime à les réguler, encore moins à les interdire ou à les sanctionner. Spooner va plus loin en qualifiant de tyrans ceux-là mêmes qui ambitionnent de nous protéger contre nos propres déviances, car ils empêchent les êtres humains de rechercher le bonheur ou la connaissance par tout moyen légitime (n'agressant par la propriété d'autrui, y compris sur lui-même) qui lui semble bon. Condamnant le moralisme posté en embuscade derrière cet interventionnisme comportemental , Bernard Mandeville, le fameux auteur de La Fable des abeilles, se désole par ailleurs que les efforts pour abolir la débauche ont servi seulement à la faire régner davantage".
Extraits de "Dictionnaire amoureux de la Liberté", de Mathieu Laine, publié aux éditions Plon, 2016. Pour acheter ce livre, cliquez ici.
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