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CES 2016 : la botte secrète de la French Tech pour conquérir Las Vegas
©Reuters

Cocorico

Le Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas est le plus grand salon du monde dédié à la high-tech. Cette année, ce sont 190 startups de la French Tech qui sont dans les starting-blocks.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Atlantico : Le CES de Las Vegas réunit cette année 190 startups françaises. La French Tech se positionne ainsi sur le salon comme la deuxième délégation après celle des Etats-Unis. Est-ce si important de se déplacer en si grand nombre pour espérer obtenir des retombées ?

Denis Jacquet : Il faut bien avoir à l'esprit qu'un salon comme le CES représente des kilomètres de marche pendant trois jours pour tout voir. Du coup, avec une grosse délégation, le travail des journalistes du monde entier est facilité. Au lieu de voir un ou deux exposants perdus au milieu des stands, la presse préfère se focaliser sur les endroits structurés, où il y a du monde, où ça bouge et où on sait qu'on va y voir des choses intéressantes. Cela donne matière à voir.

C'est très intéressant aussi d'être une grosse délégation vis-à-vis des investisseurs. Avec des stands concentrés, ils peuvent voir et faire le tri au sein d'une même représentation plus facilement et, surtout, plus rapidement.

Enfin, cela crée une dynamique et un effet de groupe. Les investisseurs, les clients potentiels, les grands comptes du monde entier viennent plus facilement.

Les Français concluent-ils réellement des contrats avec les étrangers ?

Les salons américains, - contrairement à beaucoup de salons français ou européens -, sont des salons où les gens ne viennent pas pour perdre leur temps. Ils viennent pour repérer et faire des affaires. Aux Etats-Unis, les gens passent peu de temps sur les stands mais c'est efficace. Ils viennent. Ils savent pourquoi puisqu'ils ont déjà regardé la documentation sur les sites Internet. Ils savent exactement qui ils veulent voir. S'ils sont intéressés, en général cela déclenche du business.

Quand une société comme Colibri arrive avec sa brosse à dents connectée et passe dans un reportage sur Fox News et CNN, il y a derrière des centaines de milliers de consommateurs qui se demandent où trouver le produit pour l'acheter. L'effet est réel et immédiat. Ce sont 50 à 60 000 personnes qui se connectent pour regarder sur le site Internet de la société en seulement 2 ou 3 jours.

Les investisseurs sont aussi très intéressés car ils savent que la France dispose notamment de très bons ingénieurs et d'inventeurs doués.

Cette notoriété est également importante pour toutes les sociétés françaises qui veulent recruter aux Etats-Unis. C'est un vecteur pour recruter des talents.

Quels types de produits sont-ils proposés par la French Tech lors de cette édition ? En quoi différent-ils de manière générale de ceux présentés lors de l'édition 2015 ? Observe-t-on une tendance ?

Dans les 3 années qui viennent, je ne pense pas que l'on va beaucoup sortir des objets connectés, de la robotique et de l'intelligence artificielle.

Le CES est un salon qui concerne les produits dits "visibles". Il s'agit donc plutôt de produits. Avant, il s'agissait davantage de produits "stand alone", c'est-à-dire des produits pris à part de tout contexte. Maintenant, il s'agit du produit mis dans un contexte très particulier. C'est par exemple l'intelligence artificielle pour la voiture ou l'intelligence artificielle appliquée aux robots. Pour les objets connectés, on se demande comment ils vont s'intégrer dans un appartement, dans un immeuble. On met les objets davantage dans leur contexte et face à leur utilisation pratique.

Il y a aussi une tendance qui s'est développée fortement dans les domaines de la santé et du sport.

On dit que les Français se rencontrent beaucoup entre eux à cette occasion. Qu'en est-il ?

A l'occasion du CES, les entrepreneurs de la French Tech passent vraiment leur vie ensemble pendant 4 jours. C'est un même lieu où se créent des liens qui sont forcément forts. Quand vous êtes à 14 000 kms de chez vous pendant 4 jours et que vous vous voyez tout le temps, il se passe quelque chose.

Les gens se voient plus facilement car il y a des zones de regroupement, des zones de networking, des dîners qui sont organisés. Il y a aussi des séances de debrief et des séances de rencontres. C'est très utile en termes de network.

Plus globalement, où en est la French Tech ?

La French Tech a été surtout psychologiquement un élément de fierté donné aux entrepreneurs pour se fédérer autour d'une bannière : on les repère, on sait qu'ils sont là, qu'ils existent et qu'ils font masse. C'est un label qui a donné pas mal de résonnance à l'étranger aux startups françaises et qui constitue en ce sens un outil marketing au sens noble du terme.

Le Label "French Tech" ne révolutionne pas structurellement ce qui se passe en France : il permet surtout aux entreprises d'accéder à des conférences, à des mises en réseau, à des opportunités de déplacement et de mise en contact. C'est une très belle opération très fédératrice.

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