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Recherche financement désespérément : pourquoi les grands investissements américains dans les start-up françaises sont inéluctables (et pourquoi ce n’est pas si grave que ça)
©Reuters

"Mais t'es pas là mais t'es où ?"

En rendant son verdict sur la bonne santé des start-up françaises, le cabinet de conseil Deloitte met également la lumière sur les difficultés de financement de ces jeunes pousses. Une opportunité dont se sont saisis les investisseurs américains et qui ne sont pas sans conséquences pour l’écosystème hexagonal.

Julien Gagliardi

Julien Gagliardi

Julien Gagliardi est journaliste pour Atlantico. Il couvre l’actualité des entrepreneurs et des start-up.

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Chez SlimPay, on s’apprête à sortir les petits fours et à sabrer le champagne. Avec ses 4068% de croissance en 4 ans, la start-up hexagonale de la FinTech, s’offre la tête du classement français du Fast500 Deloitte. Le cabinet de conseil dresse chaque année la liste des 500 start-up européennes du numérique qui affichent les plus forts taux de croissance et rend son verdict ce 3 décembre : cocorico, la France se hisse encore en tête. Avec 87 jeunes pousses dans le top 500, l’hexagone s’offre la première place du classement par pays, loin devant l’Allemagne et le Royaume-Uni pourtant réputés pour le dynamisme de leurs écosystèmes entrepreneuriaux.

Pourtant, tout n’est pas si idyllique au merveilleux pays de la FrenchTech. Les auteurs du rapport pointent particulièrement les difficultés d’accès au financement de ces jeunes entreprises et met en lumière l’afflux massif de capitaux américains pour combler cette lacune. "Du point de vue de l’investisseur américain, la France fait partie de ces pays qui produisent le plus de start-up en Europe et de la meilleure qualité", commente Olivier Vialle associé chez PwC, en charge du PwC Accelerator. Et pour cause, outre-Atlantique les valorisations de start-up sont quatre fois supérieures à la moyenne française et européenne.

Loin d’être terminé, cet appétit des investisseurs venus des États-Unis serait même inéluctable, pour plusieurs raisons. La première est, selon le spécialiste, purement financière : "Quand on compare l’investissement entre un fond français et un fond américain, les tickets ne sont pas du tout les mêmes : ils sont 10 fois supérieurs outre-Atlantique. On ne pourra jamais combler cette différence parce qu’elle est structurelle aux modèles économiques européen et américain."

Deuxième raison avancée par les observateurs, le caractère géographique de l’évolution de nos jeunes pousses. "Dès que les sociétés ont des ambitions internationales, ce sont des fonds internationaux qui sont privilégiés. Force est de constater qu’il est difficile aujourd’hui d’aller sur le marché américain si vous n’avez pas un fond américain qui vous accompagne. De plus, le fait d’avoir un fond US au capital est une forme de réussite pour la start-up", détaille Olivier Vialle.

Loin d’être inquiétant ou suspect, le phénomène serait même une bonne nouvelle. Pour Loic Dosseur, directeur général adjoint de l’incubateur Paris&Co, les raisons de se réjouir de cette incursion des dollars sur la FrenchTech sont multiples. "Tout d’abord, le marché fait que les start-up françaises sont très abordables pour des investisseurs étrangers. Ils rentrent sur de  nombreux tours de table et en profitent ainsi pour s’associer avec des fonds français".

Autre raison avancée, la plupart de ces entreprises semaintiennent et grandissent sur le territoire national. "L’un des arguments clés, c’est la qualité de l’emploi et son coût : grâce à nos excellentes formations, la disponibilité de talents de haute qualité est importante et ils coûtent bien moins cher qu’un ingénieur new-yorkais", explique Loic Dosseur. Ajoutez à cela des dispositifs fiscaux comme le Crédit Impôt Recherche, l’opération s’avère très profitable en comparaison d'un recrutement de talents équivalents sur d’autres sols. "On le voit avec des BlaBlaCar, Critéo ou Multiposting. Elles ont pu ainsi se développer à la fois France et sur d’autres marchés en parallèle".

Si l’arrivée de capitaux américains dans les start-up française est donc plutôt une bonne nouvelle, il témoigne surtout de l’attractivité des pépites hexagonales et de notre capacité d’innovation. D’après Bercy, 1000 à 1500 start-up se créent tous les ans à Paris, la capitale devenant ainsi, selon PwC, la première des villes mondiale en matière de capital intellectuel et d’innovation.

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