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Le cahier de vacances catho : oui, les femmes ont une âme
©Reuters

Bonnes feuilles

Cet ouvrage répond aux questions cruciales qui vous taraudent et animent vos conversations à table et sur la plage ... Dense, parsemé de citations choisies, enrichi en jeux, tests, quiz et exercices spirituels, il vous permettra de méditer sur la condition de l’homme, de vérifier vos connaissances théologiques et de découvrir saint Bénilde, patron des accordéonistes. Extraits de "Le cahier de vacances catho" de Basile de Koch et Richard de Seze, aux éditions du Cerf (1/2)

Basile de Koch

Basile de Koch

Basile de Koch, président à vie de Jalons, est l’auteur entre autres du Manifeste d’inculture générale (2009). Il chronique aujourd'hui les nuits parisiennes dans Voici, le PAF dans Valeurs actuelles, et « Le moi de Basile » dans Causeur.

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Richard de Seze

Richard de Seze

Richard de Seze, consultant en communication dans une agence parisienne, fait partie du groupe Jalons.

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Histoire vraie

- La femme a une âme

Commençons par le plus délicat : oui, les femmes ont une âme, et depuis le début ! Ève n’est-elle pas faite à l’image de Dieu, à l’instar d’Adam ?

L’âme des femmes n’est pas une conquête de la modernité, des Lumières ni même de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Les femmes sont baptisées dès les origines de la chrétienté – et mas­sacrées en tant que chrétiennes dès le début aussi, ce qui prouve qu’il n’y avait pas débat à l’époque.

Tout part d’une controverse protestante, au XVIe siècle, à propos d’une discussion grammaticale datant du concile de Mâcon, en 585 (on savait s’amu­ser, en ce temps-là !). Du XVIIe siècle à nos jours, les adversaires du catholicisme entretiendront à plaisir cette prétendue ambiguïté, pourtant constamment démentie par les faits.

L’Église, qui vénère la Vierge Marie, mère du Christ, qui a sanctifié les compagnes du Christ, comme Ma­rie-Madeleine, qui voue un culte à sainte Blandine (piétinée par des taureaux dans un cirque, à Lyon, en 177) et à sainte Foy (cuite et décapitée à Agen, en 303), n’a évidemment jamais prétendu que la femme n’avait pas d’âme. Accessoirement il n’y a jamais eu de papesse Jeanne.

Cas pratique. Vérifie l'âme de tes femmes 

Si tu as un doute, pose trois questions pièges à ton épouse, ta mère, ta belle-mère – ou qui tu veux, c’est ta vie après tout.

1. M’aimes-tu ?

2. Me fais-tu confiance ?

3. On peut regarder le match ce soir ?

Résultats

1. Bien sûr, elle vous aime ! Mais pour­quoi donc cette question, songe-t-elle, si vous-même n’êtes pas préci­sément en train de douter de votre amour pour elle ? Si elle vous répond d’un ton soup­çonneux « Pourquoi me demandes-tu ça ? », c’est que vous avez éveillé son inquiétude et potentiellement sa jalousie : gagné, elle a bien une âme ! « Car moi Yahvé, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux qui punis la faute des pères sur les enfants, les petits-enfants et les arrière-petits-enfants pour ceux qui me haïssent » (Exode XX, 5). Votre femme est à l’image de Dieu, décidément.

2. Bien sûr qu’elle vous fait confiance ! Mais là encore, que cache votre ques­tion ? Soit vous êtes en train de lui préparer une surprise pourrie, comme l’année dernière (elle vous en parlait encore hier), soit vous avez commis une sottise improbable. Si elle vous répond « Qu’as-tu fait ? », c’est que vous avez réactivé sa mémoire ancestrale : encore gagné ! Car « Yahvé Dieu dit à la femme : “Qu’as-tu fait là ? Et la femme répondit : “C’est le serpent qui m’a séduite, et j’ai mangé.” » Mémoire, intelligence et volonté sont les composantes de l’esprit humain.

3. C’est courageux de poser ça comme troisième question, après les précé­dentes.

Docteur-e-s de l’Église

À propos de femmes, il y en a quatre qui sont Doc­teurs de l’Église, sur trente-six docteurs au total. Ce n’est pas encore la parité, mais c’est quand même deux fois plus que de papes (Léon Ier, mort en 461, et Grégoire Ier, mort en 604).

Les quatre Docteurs précitées sont sainte Thérèse d’Ávila, sainte Catherine de Sienne, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et sainte Hildegarde de Bingen. Cette dernière, religieuse bénédictine de Franconie (Allemagnes) est morte en 1179. Elle a été déclarée docteur de l’Église en 2012 par Benoît XVI. Mystique, scientifique, musicienne, mère abbesse, écrivain, elle a profondément marqué son époque, tant par son ouver­ture d’esprit que par l’élévation de son âme – dont nul ne songea alors à contester l’existence.

Les trois autres docteurs féminins, Italienne du XIVe siècle, Espagnole du XVIe ou Française du XIXe, partagent avec Hildegarde une vie mystique intense, une volonté de transmettre par l’écriture leur vie inté­rieure et – à part Thérèse de l’Enfant-Jésus, dispensée pour faiblesse de constitution – une grande capacité d’action. Catherine de Sienne a enchaîné les missions pour la papauté ; Thérèse d'Ávila réformera l’ordre des Carmes et fondera dix-sept couvents. Là non plus, per­sonne ne s’est jamais demandé si ces femmes avaient une âme ; on se contentait d’implorer leurs prières et de solliciter leur charité.

Mariage & conséquences

Se marier, c’est s’engager. Et comme Dieu ne peut pas s’engager à notre place, le mariage est le seul sacre­ment que les catholiques se donnent l’un à l’autre : ce sont eux les célébrants authentiques. Le prêtre n’est là que pour bénir l’union – et vérifier quand même qu’on ne fait pas n’importe quoi, genre mariage contraint ou épouser son frère.

Comme dit très bien le droit canon, qui précise toutes choses de façon claire :

« Can. 1057 – § 1. C’est le consentement des par­ties légitimement manifesté entre personnes juridique­ment capables qui fait le mariage ; ce consentement ne peut être suppléé par aucune puissance humaine.

§ 2. Le consentement matrimonial est l’acte de la volonté par lequel un homme et une femme se donnent et se reçoivent mutuellement en une alliance irrévocable pour constituer le mariage. »

Entre la Palestine en 40 ap. J.-C. et la France de 2015, quelques détails ont varié (par exemple en ce qui concerne l’organisation du repas, avec un nom pour chaque table, ou la composition des bouquets) ; mais fondamentalement, le mariage sert encore et toujours à s’aimer, en cumulant éros et agapè. Pardon ? Ah oui : en cumulant les joies du sexe et celles de l’affection.

Extraits de "Le cahier de vacances catho" de Basile de Koch et Richard de Seze, aux éditions du Cerf, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici

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