L'incroyable périple d'Albert Podell : le seul homme à avoir visité les 196 pays de la planète (et y avoir consacré 50 années) <!-- --> | Atlantico.fr
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"J'ai appris à ne plus juger les us et coutumes qui sont à l'opposé des nôtres" confesse Albert Podell.
"J'ai appris à ne plus juger les us et coutumes qui sont à l'opposé des nôtres" confesse Albert Podell.
©Albert Podell

Unique au monde

Dans son ouvrage "Around the World in 50 Years : My Adventure to Every Country on Earth", paru le 24 mars 2015, ce voyageur hors du commun raconte ses expériences les plus saisissantes.

Réaliser son rêve lui aura pris 50 ans et près 300 000 dollars, mais il est aujourd’hui le seul homme à avoir visité les 196 pays que compte la planète. Touché par la bougeotte de manière précoce, Albert Podell s’est découvert une âme de philatéliste dès l’âge de 6 ans, car sa collection de timbres et de cartes postales était sa seule vitrine sur le monde. Très vite, il a décidé qu’il devrait voir de ses propres yeux les pays d’où venaient tous ces gens et ces objets décrits par des inconnus. 

Elevé dans une famille modeste, qui, à l’évidence ne pouvait pas lui offrir les voyages dont il rêvait, le jeune Albert a rapidement décidé que sa vie ne se résumerai pas à arpenter éternellement les rues d’une même ville. 

A l’âge de 28 ans, Albert Podell a d'abord réalisé le record du plus long trajet direct jamais effectué en voiture, dont il a tiré son premier ouvrage, et beaucoup de souvenirs. Au fil des décennies, son périple incessant l’a mené dans les endroits les plus reclus de la planète. A 77 ans, il livre aujourd’hui le récit de sa vie dans l’ouvrage "Around the World in Fifty Years".

"J’étais rédacteur en chef d’un magazine d’aventure, chasse et pêche, appelé ‘Argosy’. J’envoyais des reporters sur toutes sortes de missions, du Caire au Cap. Après trois ou quatre ans, j’ai décidé d’aller moi-même sur ces zones. Je me suis associé à un reporter, et nous avons recruté trois personnes pour former un groupe. Notre idée était d’établir le record du plus long voyage ininterrompu en voiture à travers le monde". Malgré la mort de trois camarades dans ce premier voyage dangereux, Albert avait alors trouvé sa voie. 

Dans les 196 pays que Podell a visités, le globetrotter a évidemment amassé les histoires saisissantes. Il raconte par exemple son interrogatoire par la police secrète cubaine, à qui il ne parvenait pas à prouver qu’il ne faisait pas partie de la CIA, mais aussi le jour où il a vraiment cru mourir.

Dans un entretien accordé à National Geographic, Podell raconte le souvenir le plus terrifiant de ses 50 ans de voyage : "A une minute près, j’ai failli être pendu. Mon expédition avait traversé l’est du Pakistan seulement quelques heures avant que la guerre avec l’Inde ne commence en 1965. Nous sommes arrivés à Dhaka, la capitale de ce qui était alors l’est du Pakistan (désormais le Bangladesh) et nous avons été informés d’une marche organisée contre les Etats-Unis, qui avaient fourni une grande quantité d’équipement militaire à l’Inde. Je voulais prendre des photos… Il y avait ce bâtiment magnifique avec de grands balcons et une balustrade où je voulais me cacher pour faire mes photos. J’ai donc foncé de l’autre côté de la rue, monté 4 étages jusqu’au balcon. J’allais commencer à prendre des photos quand deux soldats m’ont attrapé. Ce bâtiment était en fait le ministère de la Défense du Pakistan. Ils m’ont emmené dans une salle où se trouvaient 40 personnes qui criaient ‘espion indien ! espion indien ! pendez-le !’Un homme est arrivé avec une grosse corde et l’a jetée par-dessus une poutre, avant de faire un nœud et de me la passer autour du cou. J’ai vraiment cru que c’était la fin".

Dans certaines régions du monde, les déplacements d’un pays à l’autre l’ont souvent contraint à utiliser des moyens de transport aussi précaires que surprenants. Il n’a pas rechigné à s’envoler dans des avions vieillissants et même en fin de vie, ni à s’embarquer sur des bateaux surchargés. Il lui est aussi arrivé de monter dans des taxis conduits par des enfants et de naviguer sur de petites embarcations avec 40 personnes et presque autant de moutons. 

Plusieurs fois, Podell a aussi été contraint de se nourrir tant bien que mal avec ce qui lui tombait sous la dent, comme des fourmis ou des scarabées. Le plat le plus marquant dont il a le souvenir est sans aucun doute la cervelle encore en mouvement d’un singe qui lui a été servie à Hong Kong.  

Malgré ces expériences culinaires assez singulières, Albert Podell a tiré de son périple un besoin d'ouverture et de compréhension aux allures de testament : "Le principal enseignement que j'en ai tiré est de ne pas juger les us et coutumes qui sont à l'opposé des nôtres. Nous devons abandonner l'idée que ceux qui vivent dans les pays occidentaux et développés ont toujours raison à propos de ce qu'il convient de dire à ceux que nous percevons comme les plus démunis. Ceci est une forme d'impérialisme culturel qui ne devrait pas avoir sa place dans un voyage. Nous devrions apprendre à nous ouvrir aux choses qui nous semblent étranges et essayer de comprendre leur signification et leur place dans les autres sociétés. Le fait que nous soyons vêtus de noir pour un enterrement ne signifie pas que les habitants d'autres pays ont tort quand ils s'habillent en blanc. Et le fait de ne pas manger de chien ou de sauterelle pour le diner ne veut pas forcément dire qu'il s'agit de quelque chose d'inhumain ou de répugnant".

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