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Provoquer sa propre chance, ça s’apprend
©Pixabay

Esprit d'initiative

Dans son ouvrage "Chase Chance and Creativity : The Lucky Art of Novelty", le Dr. James Austin liste quatre formes de chances bien distinctes.

Par nécessité ou oisiveté, nous avons trop souvent tendance à avancer sur les rails de notre routine personnelle, aiguillés par des habitudes de vie bien ancrées. Dans un certain cadre, celles-ci peuvent sans doute accroître notre productivité, mais pour provoquer sa propre chance, casser la routine peut bien souvent se révéler bénéfique. Dans cette perspective, il convient tout d'abord de réaliser de nouvelles expériences, et accepter de s'aventurer au-delà de notre petite zone de confort personnel. 

S'il est impossible de contrôler pleinement sa chance, celle-ci peut toutefois émerger plus facilement grâce à un ingrédient fondamental : l'ouverture à des idées, des lieux, des expériences variées, et l'exposition à des choses nouvelles, dont il faudra surtout tirer des enseignements. 

Dans son ouvrage "Chase Chance and Creativity : The Lucky Art of Novelty" le Dr. James Austin liste quatre formes de chances bien distinctes. 

La première est, selon lui, accidentelle, il serait impossible de la provoquer et elle résulterait de causes fortuites. "Bien sûr, il y a toujours des 'coups' de chance, rarissimes et impossibles à prédire, capables de bouleverser nos vies en nous faisant soudain bénéficier d’un concours de circonstances favorables, sans que nous n’ayons rien fait pour le provoquer. C’est ce que le neurologue James H. Austin appelle 'la chance aveugle'" explique Philippe Gabilliet, professeur en psychologie sociale, dans la revue CLES.

Une deuxième forme de chance, toujours accidentelle, résulterait d'une somme de facteurs convergents : certaines choses mises bout à bout provoqueraient un "heureux accident". Cette deuxième forme de chance favoriserait les personnes qui prennent de nouvelles initiatives, à l'image de scientifiques multipliant les expériences dans leur laboratoire. 

A l'inverse, Philippe Gabilliet prend l'exemple de ceux à qui la chance ne semble jamais sourire : "Avec ces 'losers structurels', tout se passe comme si le logiciel de la chance était définitivement grippé. Les travailleurs sociaux connaissent bien ce phénomène qu’ils nomment l’abdiction et qui se traduit par une perte totale de confiance en soi, un sentiment d’impuissance face aux événements".

Troisième type de chance : celle-ci ne serait pas à la portée de tous. Si une opportunité réside quelque part, elle sera invisible aux yeux du plus grand nombre, mais en revanche bien perceptible par un individu qui dispose des qualités nécessaires pour pouvoir l'observer, la conceptualiser, et en comprendre pleinement les implications.

"Souvent la chance est perçue comme une force invisible et fortuite qui frappe sans prévenir et où bon lui semble… Il n’en est rien. Elle est intimement liée à notre façon de percevoir le monde et de rentrer en relation avec autrui. Comme nous l’enseigne la physique quantique nous sommes de puissants créateurs et nos désirs peuvent être des ordres !" estime quant à lui Gilles Noblet dans son ouvrage "Et si je croyais en moi!".

Selon le Dr. Austin, le quatrième type de chance est le fait d'un bagage personnel, d'une bonne mémoire, d'une capacité d'observation, et d'une association d'idées novatrices. Il faut pour cela suivre son instinct et sa passion, croire en ses projets personnels, multiplier les expériences. Il s'agit du type de chance le plus rare mais aussi le plus imprévisible. 

La chance peut se concrétiser de plusieurs manières, qu'il s'agisse d'un billet de 500 euros trouvé sur le sol, ou du job de vos rêves que vous venez enfin de décrocher. Quoi qu'il advienne, les lois universelles ne peuvent être changées, mais les personnes qui se considèrent comme chanceuses semblent toutefois savoir la provoquer…

Dans son entretien accordé à la revue CLES, Philippe Gabilliet, expose une vision similaire de la chance : "Nous nous sommes forgé une vision romanesque de la chance et en avons fait une composante magique à l’œuvre dans notre réussite – ou notre absence de réussite. Je pense, au contraire, que la chance est une compétence de vie que chacun peut apprendre à maîtriser et à cultiver pour la faire advenir au quotidien. En ce sens, elle est digne d’éloge".

Selon d'autres spécialistes, la chance n'échappe pas aux lois de la probabilité. Si vous ne jouez pas, vous ne gagnerez jamais. L'auteur Frans Johansson associe par exemple la chance à la notion de pari et de risque dans son ouvrage "The Click Moment: Seizing Opportunity in an Unpredictable World".

Le Dr. Austin prodigue ainsi quelques conseils : lors d'un dîner ou d'une soirée, parlez à de nouvelles personnes, feuilletez un magazine qui peut vous sembler sans intérêt, changez d'épicerie ou de restaurant. Pendant votre jour de repos, trouvez quelque chose à faire hors de votre domicile. Dans tous les cas, adoptez l'esprit d'un explorateur et vivez le moment présent.

Quant à la chance en amour, l'auteur suggère d'engager la conversation avec des inconnus plus souvent que d'ordinaire. N'hésitez pas à sortir de chez vous et à parler aux individus qui semblent vous impressionner, ou qui ne correspondent pas forcément à vos critères de base. La vie étant faite de rencontres inespérées, cette méthode peut également se révéler bénéfique dans le monde professionnel.

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