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« Qu’est ce que le bonheur ? » : vous avez la journée…
©Flickr

Happy

Le 20 mars est la journée mondiale du bonheur. Selon, Ban Ki Moon le "bien-être social, économique et environnemental sont indissociables". L'ONU invite donc chaque état membre à célébrer cette journée par des événements de sensibilisation.

Emmanuelle  Ory-Lavollée

Emmanuelle Ory-Lavollée

Emmanuelle Ory-Lavollée n’est ni grande, ni blonde, ni fashion victim… elle n’a pas de toutou, ni de 4×4, ne trie pas ses ordures. Elle fume parfois et s’accorde même un petit verre de temps en temps.

Comme les vaches, elle regarde passer le train de la vie politique et sociale française, qui à maints égards et tour à tour la consterne, la révolte ou l’amuse…

Emmanuelle Ory-Lavollée anime le blog 2quoijmemêle.com.

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A cent jours du bac, un sujet de philo est proposé au monde entier par l’ONU. Le 20 mars est la journée mondiale du bonheur : résolution 66/281 adoptée le 12 juillet 2012. Lors de cette réunion convoquée par le Bhoutan, qui a de longue date troqué le PNB jugé trop restrictif contre le BNB (bonheur national brut) : l’ONU reconnaît que « le bonheur et le bien-être sont non seulement des aspirations universelles mais qu’ils devraient être pris en compte dans les objectifs politiques ». Et Ban Ki Moon de préciser que « le monde a besoin d'un nouveau paradigme économique qui reconnaît la parité entre les trois piliers du développement durable. Bien-être social, économique et environnemental sont indissociables. Ensemble, ils définissent le bonheur brut mondial ».

Forte de cette certitude, l’ONU invite chaque état membre à célébrer cette journée par des événements de sensibilisation. En 2015, l’« adoucisseur universel » qu’est la musique est à l’honneur, puisque chacun peut partager la chanson qui le rend le plus heureux : #happysoundslike. L’ONU publiera demain, sous le parrainage de Pharrel Williams, un top 50 des mélodies du bonheur…

D’accord, ça c’est facile ! Mais revenons à notre sujet de colle : Peut-on comparer bonheur et bien-être ? Alors que le premier est un état conscient subjectif qui confine à la notion de plénitude, de contentement absolu –absolu, ça devient sérieux quand même-, le second évoque la satisfaction de besoins, l’absence d’inquiétude et le sentiment agréable qui en résulte –un peu plus léger, donc.

Depuis toujours, les philosophes se sont interrogés sur cette question du bonheur, avec une prédilection pour l’assertion « l’argent ne fait pas le bonheur » que d’aucuns complètent d’un facétieux « mais il y contribue largement »… Les études se succèdent, pas les certitudes. Même si plusieurs statistiques ont montré que la courbe du bien-être n’était pas corrélée à celle des moyens financiers.

Côté scientifique, l’aptitude au bonheur serait une question de prédisposition génétique, vis-à-vis de la sérotonine entre autres. Les gros producteurs de ce neuromédiateur euphorisant se sentiraient actifs et ouverts, les autres plus facilement dépressifs...Décidément la justice n’existe pas ! Ca s’achète en pharmacie, la sérotonine ?

Côté statistique, l’OCDE publie régulièrement des informations sur le niveau de bien-être de ses membres, mais se garde bien de se prononcer sur le bonheur, considéré comme subjectif et culturel. N’empêche, en examinant des facteurs tels que la santé, l’environnement, l’éducation, le revenu, la sécurité, la répartition travail/famille ou le lien social, on parvient à dégager des tendances… And the winner is : Australie, Suède, Canada, suivi d’autres pays nordiques…

L’observatoire international du bonheur, une ONG composée de juristes, s’est fixé pour objectif de comprendre les éléments qui permettent d’atteindre le bien-être sociétal et d’en faire progresser les conditions. Michel Denglos, membre de son conseil d’administration, explique comment le croisement d’une étude de l’OMS, qui place la dépression en deuxième cause de mortalité mondiale pour 2020, avec les travaux d’un chercheur américain sur les effets délétères de la solitude, met en évidence le lien entre solitude et mal-être.

L’idée que le bonheur dépend du lien social recueille d’ailleurs un large consensus qui ne date pas d’hier. Alfred Adler, psychiatre autrichien, insistait déjà, au début du siècle dernier, sur le sentiment d’appartenance et d’importance au sein d’un environnement social. La prédominance des valeurs familiales et d’amitié dans les statistiques d’évaluation du bien-être va dans le même sens. Le psychiatre David Servan-Schreiber proposait de venir à bout de la dépression par la participation à des activités sociales. De même, tous les ouvrages consacrés à la recherche du bonheur, qu’ils soient le fait de philosophes, de médecins ou de romanciers, s’appuient sur l’ouverture à l’autre –version laïque de la charité- comme puissant moteur de bonheur.

Bien que la France soit plutôt bien placée dans ces baromètres du bien-être, les français sont perçus comme d’indécrottables pessimistes. A y regarder de plus près pourtant, dans de nombreuses études, ils se montrent toujours plus défaitistes sur leur destin collectif que sur leur devenir individuel.

Alors… les autres, c’est l’enfer ou le bonheur ?

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