House of Cards saisons 3, c’est parti : portraits comparés de Francis Underwood avec les autres nombreux présidents des séries américaines<!-- --> | Atlantico.fr
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Franck Underwood va tout faire pour devenir président des Etats-Unis.
Franck Underwood va tout faire pour devenir président des Etats-Unis.
©Reuters

Le vrai du faux

Ce vendredi 27 février marque le grand retour de la série événement de Netflix, House of Cards. Cette troisième saison doit tenir toutes ses promesses avec bassesses et manipulations au sommet du pouvoir. Un sujet de prédilection pour les producteurs américains qui font souvent le choix de mettre en scène et d'incarner leur président.

Calculateur, fleur bleue, stupide… Dans les séries américaines, le président est vu de bien des façons. Que ce soit dans "House of Cards", dont la diffusion de la troisième saison débute ce vendredi sur Netflix, "A la maison blanche" ou "Scandal" , les producteurs américains n'hésitent pas à mettre en scène le plus haut personnage de leur Constitution. Avec toutefois un résultat plus ou moins plausible.

-          "House of Cards"

Dans "House of Cards", le pouvoir est roi et la course à la présidence justifie tous les moyens. Que ce soit à base de coups bas, manipulations et même meurtres, Franck Underwood, député au Congrès, va user de tous les jeux de pouvoir pour atteindre le sommet. Incarné par Kevin Spacey, il n'est pas élu par le peuple, non, il est propulsé 46e président des Etats-Unis à la place de son prédécesseur Garrett Walker. Ce dernier laissera passer un projet de loi sur l'éducation avant de se faire berner par les intrigues d'Underwood, jusqu'à en perdre son poste. Un président cynique... Mais plausible ? "C'est une image qui colle à la peau des présidents américains, depuis Nixon et le scandale du Watergate. L'aspect manipulateur et roublard, c'était une réalité," souligne Frédéric Robert, maître de Conférences en civilisation américaine à l'université Jean Moulin Lyon III. "Il y a toujours des intrigues, des rivalités à la Maison Blanche, c'est une évidence." De là à pousser le président en fonction vers la sortie ? Certaines rumeurs prétendent que le vice-président Lyndon B. Johnson était à l'origine de l'assassinat de John F. Kennedy...

-          "A la maison blanche"

Dans "The West Wing", le président  Josiah "Jed" Bartlet, incarné par Martin Sheen, est un démocrate, l'un des plus vulnérables et des plus accessibles des chefs d'Etat américain portés au petit écran. Atteint d'une sclérose en plaque, qu'il cache à toute son équipe, installée dans l'aile ouest de la Maison Blanche, il est l'incarnation d'un président catholique, cultivé et charismatique, dont le destin le mène à diriger le pays le plus puissant au monde. Un portrait assez proche de John Kennedy mais une maladie aussi grave serait difficile à cacher au sein de l'administration. "C'est vrai que Roosevelt a longtemps caché qu'il souffrait de la polio" explique Frédéric Robert. "Mais aujourd'hui, ce serait difficile de cacher l'information. Tout finit par se savoir. Cela sortirait probablement par la presse ou directement de l'administration."

-          "24 heures chrono"

Il y a parfois des séries qui précèdent la réalité, c'est le cas de "24 heures chrono". En portant pour la première fois un président noir à l'écran, cette série, qui durera neuf saisons, révolutionne le paysage audiovisuel. En ce sens, "24" est une réussite en matière d'anticipation, puisqu'elle a commencé en 2001, 7 ans avant l'arrivée de Barack Obama. Modèle de droiture, d'honneur et de franchise, David Palmer, incarné par Dennis Haysbert, reste l'un des personnages les plus attachants de cette fiction. Premier problème, il va rapidement divorcer. "Un président célibataire ou divorcé, c'est difficile à imaginer dans la réalité" explique Frédéric Robert. "Pour les Américains, le président doit avoir une famille, aller à l'église… Etre célibataire serait un peu louche. Cacherait-il une tare honteuse ?"
S'apprêtant à dénoncer une taupe gouvernementale, David Palmer est assassiné au début de la saison 5. "Aujourd'hui encore, il y a toujours des intérêts en jeu et s'il y a eu des tentatives d'assasinat récentes, elles ont surement été étouffées par l'administration."

-          "Scandal"

Dans la série "Scandal", c'est d'abord la vie privée du président qui est mis en scène. Au milieu des complots, meurtres et autres incidents diplomatiques à étouffer, Fitzgerald Thomas Grant, troisième du nom, est issu du parti républicain. Ancien gouverneur, il devient 44e président des Etats-Unis mais au prix de sa liaison avec sa conseillère en communication Olivia Pope. Une relation au cœur de cette série où le bureau ovale devient plutôt un confessionnal amoureux plutôt qu'un haut lieu de décision. Difficile de ne pas penser à Bill Clinton et le "Monicagate" qui a failli lui faire perdre sa place. "Il y a toujours des choses plus ou moins sulfureuses autour d'un président américain" note frédéric Robert. "Ce type de scandale a déjà coûté la carrière d'hommes politiques très prometteurs." Et que penser de ce regard jaloux de Michelle Obama contre son mari, en train de s'amuser avec la Première ministre danoise, lors des funérailles de Nelson Mandela ?

-          "Hail to the chief"

Dans la série "Hail to the chief", le président est une femme !. Audacieux pour cette fiction qui date de 1985. Mais les années 80 étaient finalement peut-être plus débridées, car Julia Mansfield, incarnée par Patty Duke, première femme présidente aux Etats-Unis doit gérer la Guerre Froide comme elle gère le scandale sexuel dans lequel est impliqué son fils ou l'infidélité de son mari. Le monde à l'envers. Aujourd'hui, aucune femme n'a jamais été élue. "Mais les Américains sont prêts à l'idée d'élire une femme" affirme Frédéric Robert. "Ils sont passés à un rythme différent depuis l'élection de Barack Obama. D'ailleurs Hillary Clinton est pour l'instant une des favorites des sondages".

-          "Commander in chief"

Quel président ? Bien après "Hail to the chief," cette série va aussi mettre en scène une femme présidente. Pour rajouter à l'intrigue, Mackenzie Allen, incarnée par Geena Davis, n'appartient à aucun parti. Elle n'avait même pas envisagée de devenir présidente. "Se faire élire, sans appartenir à un des deux partis est un fantasme absolu" souligne Frédéric Robert. "Quoiqu'il arrive, le (ou la) président(e) sera soit républicain(e), soit démocrate." Ce n'est pas ça qui arrête Mackenzie Allen. Alors vice-président, elle obtient la place au moment du décès du président en place, qui lui avait pourtant demandé de démissionner au bénéfice du président de la Chambre des représentants. Surnommée Mac par les intimes, sa première décision sera d'aider une femme condamnée à mort au Niger pour avoir eu une relation en dehors du mariage.

-          "Stargate SG-1"

Elu en 2004, Henry Hayes (alias William Devane dans la vraie vie) n'apparait qu'à la saison 7 de la série "Stargate". Et pourtant, il va jouer un rôle essentiel dans cet univers de science-fiction. Il commence son mandat en virant le Major Hammond, responsable du programme Stargate, qui mène la lutte contre les attaques extraterrestres. Ensuite, il se rend compte que son vice-président est aussi corrompu. Résultat, il le renvoie et finit par aider l'équipe à sauver la Terre d'une invasion.

-          "Veep"

Une nouvelle fois, une femme est mise à l'honneur dans les hautes sphères du pouvoir américain en la personne de Selina Meyer, incarnée par Julia Louis-Dreyfus. Dans cette série parodique, fine, acerbe, cynique, évolue cette sénatrice qui a perdu les primaires de son parti pour pouvoir prétendre à l'élection présidentielle. Un rôle qu'elle reprend de façon encore plus drôle dans la troisième saison après être devenue vice-présidente.


-          "Bush président"

Quel président ? Il faut croire qu'aux Etats-Unis, le crime de lèse-majesté n'existe pas. Dans la série "Bush président" ("That's my Bush!", en version originale), qui se veut une parodie de la vie du vrai chef de l'Etat, le président George W. Bush, interprété par Timothy Bottoms, est présenté comme un individu stupide et gaffeur. Une image qui colle à la peau du (vrai) président américain. "Le trait a été forcé. A partir de ses tics de langages ou de son éducation au Texas, très "péquenot", mais difficile de dire s'il était plus idiot qu'un autre" note Frédéric Robert. "C'est surtout une réputation dont il n'a pas réussi à se défaire". Des divergences avec la chaîne conduiront à l'arrêt de la série au bout de… huit épisodes.

-          The Event

Quel président ? Elias Martinez, à peine élu, est un président menacé. Un complot terrien et extraterrestre est lancé pour tenter de l'assassiner. Un pilote est contraint, après l'enlèvement de sa fille, de détourner son avion vers la résidence du président à Miami. Une menace qui va être déjouée grâce à une intervention non terrienne. Loin de protéger ces individus qui l'ont sauvé, le président Martinez va les traquer. Alors qu'il comptait placer son mandat sous le signe de la droiture et la vérité.

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