Charlie Hebdo : qui est l’ennemi ? Ce qu’il faut comprendre de l’islam pour sortir de la grande confusion intellectuelle ambiante<!-- --> | Atlantico.fr
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Les responsables politiques ont soigneusement évité de nommer "l'ennemi"...
Les responsables politiques ont soigneusement évité de nommer "l'ennemi"...
©REUTERS/Alessandro Bianchi

Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde

Après l'attentat qui a touché la rédaction de Charlie Hebdo, dans le but d'éviter l'amalgame, les responsables politiques ont soigneusement évité de nommer "l'ennemi"... au risque d'entretenir les confusions à propos de l'islam.

Roland Hureaux

Roland Hureaux

Roland Hureaux a été universitaire, diplomate, membre de plusieurs cabinets ministériels (dont celui de Philippe Séguin), élu local, et plus récemment à la Cour des comptes.

Il est l'auteur de La grande démolition : La France cassée par les réformes ainsi que de L'actualité du Gaullisme, Les hauteurs béantes de l'Europe, Les nouveaux féodaux, Gnose et gnostiques des origines à nos jours.

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Philippe d'Iribarne

Philippe d'Iribarne

Directeur de recherche au CNRS, économiste et anthropologue, Philippe d'Iribarne est l'auteur de nombreux ouvrages touchant aux défis contemporains liés à la mondialisation et à la modernité (multiculturalisme, diversité du monde, immigration, etc.). Il a notamment écrit Islamophobie, intoxication idéologique (2019, Albin Michel) et Le grand déclassement (2022, Albin Michel) ou L'islam devant la démocratie (Gallimard, 2013).

 

D'autres ouvrages publiés : La logique de l'honneur et L'étrangeté française sont devenus des classiques. Philippe d'Iribarne a publié avec Bernard Bourdin La nation : Une ressource d'avenir chez Artège éditions (2022).

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Lire également : Charlie Hebdo : “Le déni et la complaisance tuent”

Atlantico : Suite à l'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, le président de la République a déclaré que la France luttait "contre le terrorisme et le fondamentalisme" sans jamais pour autant désigner l'ennemi de manière plus précise. Comment expliquer que l'on ne parvienne pas à nommer l'ennemi de manière plus précise ? 

Ghaleb Bencheik : Il faut savoir nommer les choses clairement et sereinement mais avec conviction. Dans cette affaire, il y a trois temps, le temps de la torpeur et de l'effroi. Le temps de la condamnation unanime qui ne souffre aucune réserve. Et a fortiori des citoyens musulmans et des musulmans vivant en France. Il faut que ce soit dit entendu, clamé haut et fort : ces dérives meurtrières sont inacceptables.

Le troisième temps est celui de l'analyse froide avec recul et intelligence pour ne pas tomber dans les travers de la colère et de la peur qui sont toujours mauvaises conseillères. Alors, oui, il s'agit de l'extrémisme islamiste qui gangrène la communauté musulmane de par le monde. Cette responsabilité dans laquelle nous nous trouvons incombe d'abord aux hiérarques musulmans, aux théologiens, aux philosophes, etc. Depuis deux décennies par frilosité, par lâcheté, ils n'ont pas su, n'ont pas pu, voulu extirper les gènes de l'extrémisme de leur propre tradition. Et nous vivons une régression tragique à tout point de vue. Et c'est terrible, affligeant. Il faut bien nommer les choses, il s'agit de l'extrémisme abject qui trahit la longue tradition de bonté et de miséricorde qui a prévalu en contexte islamique.  

A lire aussi : L’islam face à la modernité : les raisons théologiques et historiques pour comprendre pourquoi les musulmans ont tant de mal à faire évoluer leur religion

Le président de la République aurait dû le nommer car des gens comme Marine Le Pen vont s'ériger comme ceux qui osent nommer les choses. Et comme le disait Camus, "mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde". Si au moins on en était resté à une nomination de type "c'est de l'extrémisme religieux", "c'est la frange radicale des musulmans". Mais nous avons en France des relayeurs d'opinion, qui caressent les bas instincts au moment où les tensions sont exacerbées. Et c'est là qu'on ne nomme plus les choses. On parle du mot "islam" qui est devenu anxiogène, on dit n'importe quoi. Par exemple, Eric Zemmour estime qu'un tiers du Coran est un appel à la violence et la guerre. Il y a certes des passages belligènes dans le Coran mais ce n'est pas le tiers.

La difficulté est la suivante, en interne à la sphère islamique, des facteurs endogènes nous ont mené à une situation de blocage. On est encore dans une religiosité crétinisante, cette démission de l'esprit participe à l'émergence de prises de paroles sauvages de quelques sermonnaires doctrinaire et qui ont un ascendant sur une jeunesse plus que déboussolée. Il y a un énorme chantier à mener en interne, la responsabilité des théologiens, des dignitaires est engagée et elle est totale.

Philippe d'Iribarne : François Hollande a exprimé sa volonté de rassembler les Français face à ces attentats. C’est sans doute dans cette perspective qu’il a utilisé une formulation suffisamment vague pour être consensuel. Plus l’on cherche à préciser quels liens les terroristes en question entretiennent avec des fractions plus larges de la population, plus le consensus risque de disparaître. Et parler du fondamentalisme en général est un bon moyen d’éviter de parler du fondamentalisme proprement islamique, donc de l’islam et d’éviter ainsi un sujet qui fâche.

Roland Hureaux :Je pense que dénoncer le fondamentalisme et le terrorisme n'est pas satisfaisant. Le fondamentalisme peut être violent ou non-violent. Dans ce cas on met les deux dans le même panier, ce qui est injuste et entretient la confusion et la frustration. Et le terrorisme n'est pas un parti mais une méthode de guerre qui a été pratiquée par beaucoup. Ce terme n'est pas non plus satisfaisant. Ceci dit la communauté nationale est blessée, inquiète et la cohésion fragile, donc le chef de l'Etat doit peser ses mots. Et nous ne connaissons pas encore le fin mot de l'affaire.

Dalil Boubakeur, le recteur de la mosquée de Paris, a estimé que cet attentat était un coup porté à l'ensemble des musulmans. Les réponses des représentants de la communauté musulmane en France sont-elles à la hauteur de l'enjeu ?  

Ghaleb Bencheik : De mon point de vue de citoyen, non. Car cela ne suffit pas de dire que ces agissements n'ont rien à voir avec l'islam. C'est de l'incantatoireCela fait deux décennies que nous subissons le terrorisme abject qui se revendique d'une tradition religieuse pervertie et avilie. Nous n'avons pas vu un colloque d'envergure à la mosquée de Paris. Nous n'avons pas vu ces responsables aller dans les quartiers sensibles. Une jeunesse a été laissée en proie à des sermonnaires doctrinaires. D'autre part, l'indigence intellectuelle de quelques imams, ce discours ne prendra jamais. Nous sommes face à une telle situation de crétinisation que personne ne peut s'identifier.

Philippe d'Iribarne  : Ces représentants sont en position difficile. Ils sont bien conscients du regard peu favorable que la majorité des Français portent sur l’islam et ils voudraient éviter que ces événements ne conduisent ce regard à devenir encore plus négatif. Leur ligne de défense est d’affirmer que ces meurtriers n’ont rien à voir avec l’islam, religion de paix, que ce ne sont que des barbares totalement étrangers à l’islam. Dans ces conditions l’islam n’est pas spécialement concerné, les musulmans n’ont rien de spécifique à dire et on n’a pas de question à leur poser. Ils ont juste à se joindre à la réprobation unanime de toute la société française, signifiant ainsi combien ils sont des membres quelconques de celles-ci. Ces représentants pourraient-ils aller plus loin, comme le suggèrent certains musulmans modernistes, tel Abdennour Bidar ? Pour combattre l’interprétation de l’islam qui alimente le terrorisme, pourraient-ils entreprendre de rentrer dans sa logique, de manière à la réfuter ? Procéder ainsi serait admettre qu’on a affaire à une interprétation suffisamment crédible pour mériter qu’on rentre en discussion avec elle. Ce serait s’engager sur un terrain bien glissant, admettre qu’il y a bel et bien un problème de l’islam, ce dont ils ne veulent surtout pas entendre parler. Et puis, on ne peut ignorer que pour une partie sans doute significative de leurs ouailles, ceux qui défendent l’honneur du Prophète en étant prêts à y sacrifier leur vie sont des héros du grand combat qui oppose l’islam à l’Occident impie. Il est peut-être plus facile de les désavouer, comme les responsables politiques ont toujours désavoué ceux qui, pour la bonne cause, agissent en marge de la légalité plutôt que de rentrer dans une discussion approfondie de leurs idéaux et de leurs actions.

Roland Hureaux : Il faut éviter d'entrer dans une logique communautariste. Et je pense que dans une République comme la République française qui ignore les communautés, c'est aux personnalités qu'il revient de s'exprimer pas d'abord aux communautés en tant que telles . Est-ce de la part des responsables de la communauté musulmane qu'il faut attendre des paroles décisives pour faire rempart à la violence ? Je crois que la grande majorité des musulmans se sent aussi impuissante que les autres. 

Ne risque-t-on pas d'entretenir l'amalgame relativement à l'islam en refusant de nommer clairement le problème que soulève spécifiquement l'islamisme radical comme le salafisme ?

Ghaleb Bencheik : Il y a deux types de salafismes. Le salafisme pieux où l'on ne se mêle pas des affaires du monde. Et le salafisme guerrier, dangereux, violent. Un peu d'analyse aurait pu apaiser nos concitoyens. Cela n'a pas été bien nommé et a entretenu l'amalgame entre l'islam comme tradition religieuse monothéiste, abrahamique, et l'islamisme. Le lien entre judaisme et islam est beaucoup plus prégnant que le lien entre judaïsme et chrétienté, au niveau des cultures, de la civilisation, des productions littéraires. Tout cela est occulté des mémoires et on vient nous opposer doctement qu'il y d'un côté des valeurs dites  "judéo-chrétiennes" qui s'opposent viscéralement aux valeurs dites "islamistes". Tout cela n'est pas sérieux. Dans l'esprit de nos compatriotes, le salafisme ne peut être que violent, hélas

Philippe d'IribarneIl y aurait sûrement beaucoup à gagner à bien distinguer d’une part le tronc commun des diverses formes d’islam et d’autre part tout ce qui sépare les diverses branches qui s’y rattachent. Pour ma part, c’est ce que j’ai cherché à faire à propos des rapports entre l’islam et la démocratie. Mais j’ai dû constater qu’entre une idéologie qui met toutes les formes d’islam dans le même sac et une idéologie contraire qui refuse de voir ce qui les unit, une telle démarche a du mal à s’imposer.

Roland Hureaux : L'amalgame existe aujourd'hui et il est très fort. Il ne faut pas se placer dans une optique de guerre de civilisation. Il existe d'abord  une confrontation entre toutes les religions et la modernité  dans sa dimension libertaire . Mais il faut bien dire qu'il y a un rapport particulier de l'islam, particulièrement sunnite,  à la violence,  ne serait-ce que parce que son fondateur était une guerrier, ce qui n'est pas le cas de toutes les religions . Lorsque Benoit XVI l'avait évoqué à Ratisbonne en 2006, cela avait  provoqué un tollé. Ce qui ne veut pas dire que l'islam soit la seule religion violente. Et s' Il y a une part de violence dans le fait religieux,  il n'y en a pas nécessairement moins dans des  phénomènes non religieux : pensez aux régimes totalitaires. 

Dans quelle mesure l'islam salafiste a-t-il profité de la perte de solidarité familiale et de repères religieux, liée au déracinement de l'immigration ?

Philippe d'Iribarne :Pour des individus qui ne savent plus trop qui ils sont, qui ont perdu les repères sociaux, culturels et religieux de la société d’origine de leurs parents, sans avoir acquis ceux de la société où ils vivent, on conçoit que l’islam radical puisse être attirant. Et cela ne peut qu’être encore plus vrai s’ils sont trop exigeants pour que la société de consommation puisse donner sens à leur existence.

Roland Hureaux :La perte de repères non seulement religieux mais aussi séculiers  est un traumatisme considérable dans les milieux musulmans en France et aussi dans les milieux non musulmans  . Cette perte de repères est alimentée par certaines  politiques, par la dégradation de l'enseignement de l'histoire, de la langue. Les jeunes musulmans qui grandissent souvent  dans des familles en crise se trouvent dans un état de vulnérabilité considérable. Ce sont des personnes déstabilisées qui s'engagent dans l'action violente,  converties à l'islam pour certains. Il ne faut pas y voir ni une  lame de fond ni une marée montante mais des groupes très manipulables.

En quoi le contexte postcolonial et social a-t-il constitué un terreau favorable dans le développement de cette branche de l'islam auprès de certains ? En clair, les discriminations dont a été victime une partie de cette population, combinées à l'idéologie antiraciste tendant à les réduire à des victimes, ont-elles joué un rôle ?

Ghaleb Bencheik : Il faut que le vocable arabe recouvre toute sa dimension historique, la contribution des arabes au corpus du savoir universel. Il y a une occultation, dans les manuels scolaires et dans l'Education nationale, de la circulation des idées. Les mots d'ordre étaient "halte à la discrimination", "pour que la devise républicaine soit appliquée" et au lieu de cela, on leur a offert une carte de séjour de dix ans et SOS racisme. Cela n'a rien réglé du tout. On les a laissé se ratatiner, se confiner à la donne religieuse. Si au moins il s'agissait d'une élévation spirituelle, mais non, c'était la crétinisation des esprits. C'était le voile pour les femmes. Et d'abdication en abdication, les filles se sont mises à la Burqa. Et il n'y avait ni l'autorité religieuse, ni l'autorité de l'Etat. Ajoutez à cela les discours qui donnaient du sens à une jeunesse laissée pour compte, etc. Je n'explique pas les meurtres d'hier par la marginalisation pour autant. Mais si ces individus savaient un instant que le prophète lorsqu'il avait été battu, lapidé à coup de pierres a dit "mon Dieu, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font", reprenant les paroles de Jésus connaissant la passion, ils n'auraient jamais tué en son nom pour le venger. Nous sommes dans l'indigence intellectuelle la plus totale et l'extrémisme c'est la religion sans la culture. Et voilà ce que nous avons produit collectivement dans nos banlieues.

Nous sommes dans une logique de "nommer" ou de "mal nommer" les choses. Nous avons un traitement médiatique qui focalise uniquement sur le négatif. C'est comme si je ne devais m'informer de notre société française qu'à travers l'unique canal de la revue détective. Il y a de quoi devenir fou et désespéré de la France. Je peux comprendre que mes concitoyens, mes compatriotes soient islamophobes, au sens étymologique du terme, c’est-à-dire avoir une peur pathologique de l'islam, s'ils ont comme seul canal Valeurs actuelles.

Philippe d'Iribarne : Un contexte propice à l’émergence d’un ressentiment envers la société française favorise à coup sûr l’attrait d’une vision du monde qui légitime ce ressentiment, et lui offre des moyens de s’exprimer en actes. Effectivement les humiliations liées à la mémoire du passé colonial et aux difficultés à s’insérer dans le monde du travail jouent en ce sens. Et l’installation dans la position de victime n’est pas faite pour arranger les choses.

Roland Hureaux : Je ne suis pas sûr que les discriminations aient été aussi importantes que ce qu'en disent certains mouvements antiracistes. Et la victimisation c'est le contraire de l'intégration. La victimisation a aussi un effet de déstructuration psychologique. D'autant que les travaux récents comme ceux de Christophe Guilluy montrent que les plus discriminés ne sont pas en majorité des musulmans ou des personnes issues de l'immigration en banlieue. Ce genre de discours victimisant n'est pas propre à apporter des solutions, au contraire. 

L'incapacité à nommer les choses peut-elle en partie expliquer l'importation de conflits étrangers en France comme ce fut le cas lors de l'attaque de la synagogue de la roquette cet été ?

Philippe d'Iribarne Je doute que pour les candidats au djihad, la France soit ressentie comme une patrie qui doit rester à l’abri de conflits qui lui sont étrangers. Elle n’est qu’un des terrains où se joue, à l’échelle du monde, un gigantesque affrontement entre le bien et le mal qui seul a du sens.

Quel est le rôle joué par les puissances étrangères dans la prolifération d'un islam salafiste ? Ne devrait-on pas adopter une position plus claire à leur égard ?

Ghaleb Bencheik :Notre responsabilité est totale, et surtout celle de nos dirigeants qui sont très peu clairvoyants lorsqu'il s'agit de vendre des rafales (et ils n'en vendent même pas) et de vanter la civilisation arabe à Riad. C'est un non-sens, c'est inacceptable parce qu'à Riyad, en Arabie Saoudite on ne laisse pas la femme conduire, je ne sais pas au nom de quoi d'ailleurs. Je ne sais pas pourquoi nous nous aplatissons devant ces régimes, quel crédit on peut leur donner alors que les criminels de l'Etat islamique n'agissent qu'en acte de ce qu'on théorisé les autres. On a oublié que même le vocable charia, dans son sens le plus drastique, ne date que de la fin du 19e siècle. Soliman le magnifique a produit un droit de type séculaire. Dans l'empire Ottoman, on n'appliquait pas la Charia. Et on arrive à des tueries en plein Paris. Et on ne peut qu'arriver à cela. J'en appelle à ce que l'on sorte de cette raison religieuse, pour que l'on ait une pensée subversive.

Philippe d'Iribarne : Les grandes considérations géopolitiques qui conduisent, par exemple, à courtiser la Qatar, ont eu jusqu’à présent le pas, dans la politique des pouvoirs publics, sur la recherche d’un islam de France. Les événements actuels inciteront peut-être à d’autres choix.

  • L'extrémisme islamiste gangrène la communauté musulmane de par le monde
  • Depuis deux décennies par frilosité, les représentants de la communauté musulmane en France ne sont pas attelés à extirper les gènes de l'extrémisme de leur propre tradition
  • A force, c'est le mot "islam" de manière indifférenciée qui est devenu anxiogène.
  • Une jeunesse en perte de repères a été laissée en proie à des sermonnaires doctrinaires qui n'ont rien à voir avec la religion monothéiste qu'est l'islam.
  • Le Coran comporte des passages belligènes mais pas dans les proportions que l'on croit. Le salafisme n'est pas nécessairement guerrier, il peut être pieux.
  • Les humiliations liées à la mémoire du passé colonial et les difficultés à s’insérer dans le monde du travail jouent en ce sens. Et l’installation dans la position de victime n’est pas pour arranger les choses.

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