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Et vous François Lenglet, quels faits économiques retenez-vous de 2014 ?
©Reuters

Le bilan éco

Pour le journaliste de RTL et de France 2, l'année économique aura été marquée par l’échec des politiques d'austérité en Europe et par l’arrêt des programmes de quantitativ easing aux États-Unis et au Japon.

L’inversion des politiques monétaires entre les USA et l’Europe

Même si les taux vont rester bas encore quelques temps, la FED a annoncé cette année que sa politique de quantitativ easing allait être interrompue. Dans le même temps, Mario Draghi, à la BCE, s’est dit prêt à accommoder davantage nos économies, compte tenu de l’inflation négative. Au moment où les Etats-Unis amorcent le début du resserrement, nous démarrons une politique de desserrement et par conséquent l’euro baisse. C’est le fait central de cette année 2014. Cette baisse est essentielle dans la reprise européenne. La dernière grande reprise que l’on a connu à la fin des années 90 n’était pas liée à la qualité des politiques européennes mais bien au fait que 1€ coûtait 0,8$. Aujourd'hui, avec 1€ à 1,21$, on se dit que l’on a encore une marge de progression.

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L’échec des politiques de quantitativ easing au Japon

C’est désormais clair et net, la politique de Shinzō Abe n’a pas fonctionné et le Japon ne sort pas de sa crise. Pas de solution miracle avec l’austérité, pas de réussite non plus avec les programmes de QE. Où est donc la solution ? C’est un point d’interrogation qui apparait au Japon pour 2015. Cette situation est, d’une certaine manière, notre caricature au niveau européen et cela montre que le seul fait de baisser sa monnaie ou d’acheter de la dette, ne suffit pas. C’est une nouvelle décourageante pour beaucoup : la solution imaginée au début du 21e siècle pour sortir de la dette ne fonctionne pas vraiment.

En Grèce, le triomphe du bon sens

Cette année, la Grèce s’est progressivement orientée vers une sortie de l’euro ou vers un défaut sur sa dette. Il était temps, sept ans après le début de la crise, il est possible que la Grèce sorte de l’euro… et de ses problèmes. Une fois encore, on voit bien qu’il est stupide d’imaginer que l’on peut, avec ou sans un monnaie surévaluée, couper dans les dépenses publiques pour rétablir l’économie. Les élections en Espagne avec une extrême gauche en tête, un FN très fort en France, l’UKIP au Royaume-Uni : tous ces partis non-conventionnels montrent, au fond, l’échec de la politique économique européenne. La crise était arrivée par la finance, la réaction déraisonnable de l’Europe l’a aggravé. A force de malmener le bon sens, la réalité finit par se venger.

La Chine vit ses dernières heures d’euphorie

La Chine dépasse les USA en parité de pouvoir d’achat. Au premier abord, on peut penser que c’est une avancée significative pour l’économie du pays. En réalité, la Chine jette ses derniers feux. Eux aussi vont être rattrapés par la crise de la dette, compte tenu de la surcapacité considérable dans l’industrie et des erreurs de politique économique. C’est, d’une certaine manière, la fin du miracle de la croissance à deux chiffres. Sur le moyen terme, l’avancée de la Chine est incontestable mais le pays a maintenu sa croissance par des moyens artificiels. En basant sont endentement sur des valeurs de terrains détenus par les provinces elles-mêmes, la Chine finance une bulle immobilière. Cela ne peut pas, et ne va pas, durer. C’est, en quelque sorte, la troisième étape de la crise de l’endettement. La 1ère était américaine en 2007, la seconde était européenne en 2011, la troisième sera chinoise en 2015-2016.

Propos recueillis par Julien Gagliardi

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