Sébastien Chenu : "J'ai rejoint Marine Le Pen parce qu'à l'UMP, il n'est pas possible de faire avancer une idée"<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Sébastien Chenu : "J'ai rejoint Marine Le Pen parce qu'à l'UMP, il n'est pas possible de faire avancer une idée"
©

Dissidence

Ancien secrétaire national de l'UMP et cofondateur de GayLib, Sébastien Chenu a décidé de rejoindre les rangs du Rassemblement Bleu Marine.

Sébastien Chenu

Sébastien Chenu

Sébastien Chenu est député (FN) dans la dix-neuvième circonscription du Nord. Anciennement chargé de l'exception culturelle au sein de l'UMP, il est le fondateur de l'association GayLib, association de défense des droits LGBT au sein du parti.

 

Voir la bio »

Atlantico : Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à quitter l'UMP pour rejoindre les rangs du Rassemblement Bleu Marine ?

Sébastien Chenu : Je considère que l'UMP est devenue aujourd'hui le parti de l'incohérence et de tous les conservatismes et particulièrement sur les sujets de société. Incohérence sur sa ligne politique et notamment dans sa soumission à l'Europe de Bruxelles technocrate. J'ai déjà eu mille et une fois l'occasion de les combattre sur les sujets de société. Par conséquent, à partir du moment où Nicolas Sarkozy a été élu président de l'UMP, j'ai compris que voter pour lui, pour François Hollande, ou encore pour Manuel Valls ou Alain Juppé, reviendrait au même.

Ne craignez-vous pas de retrouver ce conservatisme sur les sujets de société aux côtés de Marine Le Pen ?

Ce à quoi je suis très attaché, étant donné mon parcours de militant depuis 25 ans, c'est la cohérence en politique. La première fois que j'ai voté, j'ai voté "non" à Maastricht car je suis eurosceptique et je pense qu'en l'état, cela ne fonctionne pas. Sur les sujets de société, j'ai défendu le mariage, d'autres à l'UMP ont défendu d'autres positions. Il y avait sur ce sujet une espèce de cacophonie qui s'est terminée avec la Manif pour tous. Et que Nicolas Sarkozy a d'ailleurs validée dans sa campagne pour conquérir le parti.

Marine Le Pen a toujours été cohérente et sans un mot d'excès. J'ai quand même dû supporter les Vanneste, les Boutin, etc. Marine Le Pen a toujours défendu une ligne cohérente quant au mariage pour tous. Personnellement, je n'ai pas changé ma position, j'y suis toujours favorable. Et Marine Le Pen prône ce que je défendais lorsque j'étais à la tête de GayLib, c'est-à-dire un statut pour les couples de même sexe qui soit un Pacs amélioré ou une union civile. C'est ce que nous avions défendu auprès de Nicoals Sarkzoy, sans succès. Evidemment, nous avons une différence d'approche sur ces sujets de société avec Marine Le Pen. Mais elle ne dit pas "non" en bloc, elle défend simplement un autre modèle. Tout comme elle défend un autre modèle de société quant à l'Europe qui nous est imposée. Elle fait une autre proposition, un autre choix. Alors qu'à l'UMP, force est de constater que c'est devenu le grand rassemblement de tous les conservatismes recroquevillés sur les haines de personnes et les histoires de fric et qu'aujourd'hui, il n'est pas possible de faire avancer une idée. Surtout, l'UMP est soumis à l'eurbéatitude qu'on connaît.

Sur l'Europe, il y a pourtant des voix dissidentes à l'UMP, comme celle d'Henri Guaino par exemple...

Bien sûr qu'il y a des eurosceptiques puisque j'en ai fait partie, mais quand on lit des Xavier Bertrand, Bruno Le Maire, sur Schengen, on peut bien sûr se dire qu'ils ont raison. Le problème c'est qu'une fois arrivés aux manettes, ils font l'inverse. Et nous l'avons bien vu avec Nicolas Sarkozy. Son discours essaye simplement d'attraper des électeurs mais il n'y a pas de cohérence car il n'y a pas de convictions derrière. Je crois que c'est de la cosmétique. Je ne peux pas croire à ce que Nicolas Sarkozy nous propose. La seule issue qu'à Henri Guaino, c'est de quitter l'UMP. Car jamais son discours ne sera repris. Il n'y  pas de place pour ceux qui ne porte pas de discours eurobéat, on les sort simplement au moment des élections.

Le Rassemblement Bleu Marine est-il le meilleur endroit pour défendre les idées que vous portez ?

Oui, car je considère que Marine Le Pen est cohérente et courageuse. Je crois que les vraies différences aujourd'hui ne sont plus entre la gauche et la droite mais entre les eurosceptiques et les eurobéats. Et Marine Le Pen est la seule qui incarne une voie dissidente, un autre paradigme. J'ai décidé de la suivre.

Pourquoi ne pas avoir rejoint les rangs de Nicolas Dupont-Aignan dans ce cas ?

Nicolas Dupont-Aignan fait de la figuration. Je préfère m'engager derrière quelqu'un qui a un projet, une ambition pour le pays. Je respecte le discours de Nicolas Dupont-Aignan mais tant qu'il ne fera que 2 ou 3% cela ne servira pas à grand-chose. Je veux que cela fonctionne, je veux que l'on sorte de ce système. C'est Marine Le Pen qui m'apparaît le plus crédible et c'est une authentique républicaine.

Je n'ai aucun doute sur la capacité du parti à diriger au vu de la qualité des gens qui la rejoigne chaque jour. Les autres partis qui comptent dans leurs rangs les experts qu'on leur connaît, je ne vois pas à quoi cela sert ! Au FN, les élus se forment et appréhendent le système autrement. C'est sûr, ils ne ressemblent pas aux énarques et c'est peut-être une chance.

Quel rôle allez-vous jouer dans au sein du RBM ?

Je vais essayer d'être utille en étant administrateur du RBM, en essayent d'élargir le spectre et aller chercher des Français qui sont encore éloignés de Marine Le Pen. Et au sein du collectif culture que nous lancerons cette année. J'étais en charge de l'exception culturelle à l'UMP. Et c'est une bonne base de travail pour commencer car chacun reconnaît que la culture dans notre pays commence par l'exception culturelle. C'est une sorte de préférence nationale que l'on reconnaît, que le monde culturel reconnait et revendique. Je vais essayer de regrouper autour de moi un certain nombre de professionnel.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !