Expériences de mort imminente : la plus grosse étude jamais menée confirme que l’état de conscience continue après l’arrêt du cœur <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Science
Des chercheurs de l'université de Southampton ont découvert que les patients victimes d'arrêts cardiaques étaient toujours conscients quelques minutes après l'arrêt du cœur.
Des chercheurs de l'université de Southampton ont découvert que les patients victimes d'arrêts cardiaques étaient toujours conscients quelques minutes après l'arrêt du cœur.
©Flickr

Les revenants

Des chercheurs de l'université de Southampton ont découvert que les patients victimes d'arrêts cardiaques étaient toujours conscients quelques minutes après l'arrêt du cœur... prouvant ainsi qu'il y a une vie après la mort.

"Le cœur ne repart pas. Heure de la mort : 17h34." Cette expression largement reprise dans les séries médicales pourrait en réalité être totalement erronée. Le phénomène d'expérience de mort imminente (EMI ou near-death experience), cette série de visions ou de sensations conséquences d'une mort clinique ou d'un coma avancé, intrigue depuis plus d'un siècle. Les symptômes sont déjà connus : la sensation de s'échapper de son corps, le sentiment de paix et de sérénité, la vision complète de sa vie ou encore l'apparition d'une lumière blanche.

La science est allée plus loin. Depuis six ans une équipe de chercheurs de l'université de Southampton (Royaume-Uni) étudie des patients en arrêt cardiaque pour analyser leur expérience de mort imminente. "Pour la plupart des gens, quand vous pensez à la mort, soit vous l'êtes, soit vous ne l'êtes pas, commente le docteur Sam Parnia, professeur adjoint à l'université de New York et à l'initiative des recherches sur la "ressuscitation" à Southampton. Mais nous, nous avons prouvé qu'il y a bien un moment de mort : il commence quand le cœur s'arrête et se poursuit un peu dans le temps". Selon les résultats de l'étude qui viennent d'être publiés, il y a bien une vie après la mort.

L'équipe de chercheurs a découvert qu'il y a un moment "d'éveil", de conscience, même après que le cœur ait cessé de battre. Les scientifiques ont pour cela étudié 2 060 cas d'arrêts cardiaques dans quinze hôpitaux du Royaume-Uni, d'Autriche et des Etats-Unis. Sur les 330 personnes qui ont survécu, 140 ont témoigné avoir eu des moments conscients avant d'être réanimés. Un sur cinq a déclaré avoir eu une sensation de paix, de plénitude. Certains assurent qu'ils ont vu une lumière et se sont sentis soit en lévitation soit comme au ralenti. D'autres se sont sentis plongés dans une eau profonde.

Mais ce qui a le plus surpris les chercheurs, c'est la durée de ce moment de conscience alors que le patient est déclaré en état de mort clinique. "Nous savons que le cerveau ne peut pas fonctionner quand le cœur s'arrête, explique le Dr Parnia. Mais avec cette étude, nous observons que les individus restent 'conscients' trois minutes après l'arrêt du cœur".

D'après cette étude, un rescapé de 57 ans a déclaré qu'il avait pu entendre le bruit des machines et les discussions de l'équipe médicale autour de lui au moment où son cœur s'est arrêté. Un témoignage qui confirme les recherches réalisées depuis des années : "En 25 ans de recherche, j'ai rencontré des dizaines de personnes qui ont été capables de me décrire précisément ce qui se passait autour d'elles à un moment où tous les chirurgiens, anesthésistes ou autres auraient juré qu'elles étaient inconscientes et incapables ni de percevoir ni de mémoriser", explique Jean-Pierre Jourdan, docteur en médecine spécialisé dans ce domaine.

"Les expériences suggèrent que des millions de personnes ont connu des phénomènes de mort imminente, mais la preuve scientifique est difficile à obtenir, concède le Dr Parnia. De nombreuses personnes ont supposé que ce n'étaient que de simples hallucinations – et pourtant les sensations étaient certainement bien réelles." Le scientifique surenchérit : "Une proportion plus importante de personnes a certainement connu une expérience de ce type mais elles ne peuvent s'en rappeler à cause des blessures cérébrales ou des effets des médicaments qui alternent la mémoire".

Cette dernière expérience de grande ampleur pourrait bien changer les études sur la "near-death experience". En 2013, la fameuse lumière blanche avait révélé son secret : des chercheurs de l'université du Michigan avaient attribué cette vision à un regain d'activité cérébrale quand la circulation sanguine cesse dans le cerveau. Les chercheurs avait analysé l'électro-encéphalogramme – qui enregistre les activités électriques du cerveau – de neuf rats anesthésiés, chez qui ils ont induit un arrêt cardiaque. Dans les 30 secondes, tous les rats ont connu une augmentation de leur activité cérébrale, qui s'est avérée être particulièrement organisée dans tout le cerveau et correspondant à un état d'éveil élevé.

Cette découverte avait pourtant été décriée, notamment par Jean-Pierre Jourdan, vice-président et directeur de la recherche médicale de l’IANDS-France (International Association for Near-Death Studies). Pour ce spécialiste, l'explication de l'apparition d'une lumière blanche ne pouvait être concluante, les expériences ayant été réalisées sur des rats. "On ne peut pas déduire ce qui peut se produire chez l’homme de ce qu’on a trouvé chez le rat", déclarait-il d'ailleurs à Atlantico en août 2013...

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !