Pourquoi la colonisation de Venus va bientôt être possible grâce à un système de ville flottante à 50 kilomètres au-dessus de la surface<!-- --> | Atlantico.fr
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Les scientifiques du blog américain Selenian Boondocks envisagent les conditions de la colonisation de venus (crédit Wikimedia Commons)
Les scientifiques du blog américain Selenian Boondocks envisagent les conditions de la colonisation de venus (crédit Wikimedia Commons)
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Hypothèse

L'auteur de science fiction Charles Stross a récemment ravivé l'idée d'établir une colonie Vénusienne : selon lui, les milliardaires du monde entier doivent être systématiquement mis à contribution pour financer des projets enrichissant le savoir de l'humanité.

Pourquoi songer à des projets de vie sur la planète Mars alors qu'il pourrait bientôt être possible de flotter à quelques kilomètres au dessus de Vénus? L'auteur de science fiction Charles Stross a récemment ravivé l'idée d'établir une colonie Vénusienne : selon lui, les milliardaires du monde entier doivent être systématiquement mis à contribution pour financer des projets enrichissant le savoir de l'humanité. Sa première requête : la réalisation d'un programme voisin du célèbre projet Manhattan, visant à développer le commerce de la fusion nucléaire, ou encore... la construction d'une ville flottante sur Vénus. Avec une surface dont la température peut faire fondre le plomb, et une atmosphère si dense que le commun des mortels aurait l'impression d'être englouti sous des milliers de mètres cubes d'eau, la deuxième planète la plus proche de l'astre solaire peut en effet sembler inhospitalière pour qui veut y construire sa maison.

Mais détrompez-vous ! A mesure que l'on s'élève au dessus de la surface de Vénus, l'air devient rapidement plus vivable. Après 50 kilomètres, on atteint le climat approprié pour une habitation humaine : des températures dignes d'un climat méditerranéen et une pression atmosphérique très convenable. Si une ville flottante devait un jour être construite, l'endroit semble donc tout approprié. Croyez-le ou non, un projet de ville flottante ne relève pas tant de la science fiction. A la fois scientifique et auteur de science fiction, Geoffrey Landis a publié un document baptisé "Coloniser Venus" à la conférence de l'exploration humaine et des technologies de l'espace, qui s'est tenue au Nouveau Mexique en 2003. Partant du principe que de l'air respirable par les humains est présent dans l'atmosphère de Vénus (constituée de dioxyde de carbone), celui-ci pourrait être utilisé comme gaz par un dirigeable afin de s'élever dans les airs, comme avec de l'hélium dans notre atmosphère terrestre bien plus fine. 

Un collectif de scientifiques et d'auteurs de science fiction a longuement débattu de cette hypothèse sur le blog "Selenian Boondocks", que son fondateur Jonathan Goff décrit comme "un lieu créé pour parler de l'espace, de sa technologie, son économie, et son aménagement". Le problème majeur que pourrait rencontrer une colonie lunaire ou martienne est le fait que les os et la chair d'un astronaute se détériorent sous l'effet d'une gravité trop basse. Personne n'a encore pu déterminer quel taux de gravité permet à un organisme humain de ne pas se détériorer, mais la gravité de Venus est à coup sur la plus voisine de celle de la Terre : elle est environ de 9 sur une échelle de 10. La gravité de la planète Mars est quant à elle inférieur de deux tiers à celle de la Terre, et celle de la Lune équivaut à un sixième. La pression atmosphérique est aussi un élément crucial. Tentez d'imaginer la différence entre le fait de crever un pneu de voiture et laisser l'air s'échapper progressivement d'un ballon de baudruche à moitié gonflé... Les gaz recherchent l'équilibre.

Sachant que l'atmosphère est presque inexistante sur Mars ou sur la Lune, une simple fissure dans la coque de l'environnement clos d'une habitation humaine y provoquerai une aspiration immédiate de l'air à une vitesse considérable. A une cinquantaine de kilomètres au dessus de Vénus, la même fissure ne provoquerai qu'une simple fuite progressive. Cela signifie donc également qu'une colonie flottante au dessus de Vénus ne nécessiterait pas d'enveloppe particulièrement épaisse et élaborée. Vénus comporte également d'autres avantages. La richesse de son atmosphère constitue un frein à la radioactivité et peut ainsi être exploitée pour en tirer des matériaux. Avec une température aisément supportable, une infime quantité d'énergie suffirait à chauffer ou climatiser les habitants d'une telle colonie. S'il semble néanmoins délicat d'approcher la surface d'une autre planète en se retrouvant seul à plusieurs kilomètres au dessus de sa surface, Goffrey Landis a évidemment formulé une hypothèse à ce propos. 

Ce dernier affirme qu'une sphère composée d'une enveloppe en titane de quelques millimètres serait capable de pénétrer dans l'atmosphère de Vénus et de flotter à plusieurs kilomètres au dessus de sa surface. Goffrey, qui se décrit volontiers comme un "entrepreneur et défenseur de la colonisation de l'espace" affirme que des étages de fusée (ceux que l'on voit se détacher d'une navette spatiale au moment du décollage), pourraient aussi être utilisés pour continuer à flotter après leur usage initial, notamment afin de permettre aux habitants de cette ville flottante d'extraire des matériaux de construction directement à la surface de Vénus. Les optimistes de la conquête spatiale qui animent le blog Selenian Boondocks ont aussi aidé Goffrey à cartographier les différents processus chimiques nécessaires à l'extraction d'eau, mais aussi de carburant, et de matériaux de construction.

Après avoir exposé les étapes nécessaires à la production de matériaux, les scientifiques du blog suggèrent l'envoi sur Vénus de petits laboratoires robotisés pour y extraire des matériaux permettant le maintient de la vie, contenus dans des structures gonflant progressivement, sur le principe d'une vessie. Cet amas de petits vaisseaux pourrait ressembler à une grappe de raisin gargantuesque. Les résidents permanents pourraient relier entre eux ces petits vaisseaux flottants et construire des passerelles, et créer ce qui pourrait ressembler à une plateforme pétrolière géante, agrémentée de tubes collectant des matières première a des dizaines de kilomètres au dessus de la surface de Vénus. Le site de Geoffrey continuera a exposer ses plans au cours des prochains mois, (ils ont été temporairement laissés en suspend après la naissance de son deuxième enfant). "Il me reste à évoquer les produits chimiques qui semblent aisés extraire des matières premières, et l'influence que ces derniers pourront avoir sur la conception de la colonie" a-t-il déclaré. 

Lu sur City Lab

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