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Les ventes de pilules de 3e et 4e génération en chute de 60% : quelques vérités dérangeantes sur ce par quoi elles ont été remplacées
©Reuters

Régression médicale

Les scandales à propos des pilules de 3e et 4e génération ont entraîné une chute des ventes. Problème : comment se protège les femmes désormais ?

Christian Jamin

Christian Jamin

Christian Jamin est gynécologue et endocrinologue. Il exerce actuellement à Paris. Spécialiste de la régulation du traitement hormonal chez la femme, il participe activement aux recherches de nouvelles méthodes de contraception. Il s'implique également dans la prévention de l'IVG.

Il a co-écrit Une nouvelle vie pour la femme, aux éditions Jacob-Duvernet, 2006.

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Atlantico : On constate une baisse de 60% des ventes des pilules contraceptives de 3e et 4e génération. Par quoi ont-elles été remplacées ? Retour aux autres pilules ? Aux autres moyens contraceptifs médicalisés ? Aux moyens dits "naturels" ? 

Christian Jamin : La baisse des prescriptions des pilules de 3 et 4 G est différente selon les tranches d'age : -20% entre 15 et 19 ans; -16% entre 20 et 24 ans - 21% entre 25 et 29 ans - 7% entre 30 et 39 ans. On a vu une augmentation des prescriptions de 2G et des DIU ( stérilets ) qui ne compensent pas ces baisses. En 3 ans la pilule a perdu 9% d'utilisatrices. On assiste donc à une augmentation des méthodes non médicales surtout dans les milieux défavorisés. Ces méthodes non médicales ont des taux d’échec très élevés de 15 à 40% par an ce qui n'a pas empêché notre ministre de se réjouir de cette évolution.

Quelles conséquences ces derniers moyens de contraceptifs peuvent-ils engendrer ? Sont-ils vraiment efficaces ? A-t-on constaté une recrudescence des cas d'IVG ?

Il y a fort à craindre une augmentation des IVG mais nous n'avons pas de chiffres la France étant infirme dans l'évaluation épidémiologique.

Cesser de prescrire les pilules de 3e et 4e génération était-il la seule solution ? Pourquoi n'a-t-on pas cesser de les prescrire uniquement aux femmes pour lesquelles elles présentaient un risque ? Quelle proportion des femmes était d'ailleurs vraiment concernée par ce problème ? 

Le sur risque d'événements thrombo emboliques avec les 3- 4 G est discuté et si il existe il est très faible.Stigmatiser tel ou tel produit a été une faute. Une remise à niveau de la formation médicale en particulier pour les moyens contraceptifs, tous, est régulièrement nécessaire. Ceci est d'autant plus vrai que les gynécologues médicaux disparaissent et les prescriptions sont faites par des professionnels moins formés. Les risques de pilules sont liés à des facteurs le plus souvent prévisibles mais pas à telle ou telle catégorie de produits modernes. Mais rappelons que le vrai risque est d'avoir une mauvaise contraception car les risques liés à la grossesse et l'IVG et même aux stérilets sont plus élevés que ceux des pilules quel qu’elles soient. 

Qu'ont perdu les patientes non concernées par ces risques mais à qui les gynécologues ont décidé de prescrire des pilules de 1er et 2e génération, par mesure de précaution ? (certains effets indésirables avec des pilules plus dosées et des femmes qui du coup s'en détournent pour des solutions plus "naturelles" mais plus risquées)

Elles ont surtout perdu du confort qu'elles avaient avec les précédentes pilules, par exemple les pilules de 1ere et 2eme génération agissent moins bien sur l'acnée, elles peuvent déregler les cycles... Les femmes a qui on impose une pilule qui leur réussit moins bien l’arrêtent, d'où les risques de grossesse donc d'accidents.

Peut-on parler dans de cas d'une régression médicale ?

Oui, cette polémique a entraîné une régression médicale qui touche en priorité les femmes défavorisées et moins informées.

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