76% des Français estiment élevée la menace d’actes terroristes commis par des djihadistes isolés vivant sur notre territoire<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
76% des Français estiment élevée la menace d’actes terroristes commis par des djihadistes isolés vivant sur notre territoire
©Reuters

Sondage exclusif Ifop-Atlantico

Selon un sondage exclusif Ifop-Atlantico, 73 % des Français estiment que la menace terroriste dans notre pays est élevée et ils sont encore plus nombreux (76%) à craindre les actes terroristes commis en France par des djihadistes isolés.

Frédéric Dabi

Frédéric Dabi

Frédéric Dabi est directeur général adjoint de l'Ifop et directeur du pôle Opinion et Stratégies d’entreprise.

Voir la bio »

L'évaluation de la menace terroriste

Atlantico : Quels sont les principaux enseignements de ce sondage ?

Frédéric Dabi : L'évaluation de la menace terroriste par les Français reste élevée. C'est une question que l'on pose depuis le lendemain des attentats du 11 septembre. On constate, d'une part un avant et un après Merah. Et surtout, un avant et un après l'intervention au Mali car beaucoup de Français ont eu l'impression que François Hollande s'attaquait aux djihadistes et à l'islam radical. C'est d'ailleurs le seul moment de son quinquennat où sa cote avait remonté dans l'opinion publique. Trois quart des Français considèrent aujourd'hui que la menace terroriste dans notre pays est élevée. La question est forte car il ne s'agit pas de savoir s'ils ont peur mais bien si la menace est élevée. 16% de personnes considèrent qu'elle est très élevée. C'est un des records depuis la mise en place de ce baromètre. La part de personnes considérant que la menace terroriste est très faible est tout à fait marginale.

On constate que la perception du terrorisme comme une menace élevée avait baissé après la mort d'Oussama Ben Laden. Elle n'avait pas remontée après les attentats de Marrakech et n'avait pas remonté après l'affaire Merah non plus. Il y a une sorte de temps de digestion dans l'opinion publique qui fait que depuis l'affaire Merah le sentiment de menace ne fait que monter. Nous sommes actuellement parmi les prises de température les plus hautes depuis l'existence de ce baromètre. On est sur le 4e chiffre le plus fort.

_________________________________

(1) Sondage Ifop pour le Journal du Dimanche réalisé du 8 au 9 septembre 2010 auprès d’un échantillon de 1006 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
(2) Sondage Ifop pour le Journal du Dimanche réalisé du 3 au 5 mai 2011 auprès d’un échantillon de 1042 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
(3) Sondage Ifop pour Dimanche Ouest France réalisé du 6 au 8 septembre 2011 auprès d’un échantillon de 1011 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
(4) Sondage Ifop pour Dimanche Ouest France réalisé du 22 au 23 mars 2012 auprès d’un échantillon de 977 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. 
(5) Sondage Ifop pour Dimanche Ouest France réalisé du 9 au 11 octobre 2012 auprès d’un échantillon de 1005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. 
(6) Sondage Ifop pour Dimanche Ouest France réalisé du 15 au 17 janvier 2013 auprès d’un échantillon de 1002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
(7) Sondage Ifop pour Métro réalisé du 16 au 18 avril 2013 auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
(8) Sondage Ifop pour Atlantico réalisé du 6 au 18 août 2013 auprès d’un échantillon de 1001 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

>>> A lire également sur Atlantico : Comment la peur grandissante de l’ennemi intérieur agit sur le lien social

Quelles sont les lignes de clivage au sein de la population sur cette question ?

Il y a peu de clivages selon les critères de population. L'opinion n'est pas fracturée selon le sexe, la catégorie socio-professionnelle. En revanche, il y a un clivage générationnel. Plus on monte en âge, plus on a le sentiment que la menace terroriste est élevée. Mais cela reste majoritaire chez les moins de 24 ans. On est sur un niveau très élevé chez les personnes les plus âgées. Nous n'avons pas de clivages particuliers selon la profession de l'interviewé. Le sentiment de menace terroriste est toujours plus fort dans les communes rurales alors qu'elles sont pourtant très rarement exposées à des attentats terroristes. C'est la crainte des campagnes silencieuses. Le clivage politique est quant à lui très léger. Il n'y a que 7 points de différence entre les sympathisants de gauche et les sympathisants de droite. Cela cache le fait qu'à Europe Ecologie-Les Verts et au Parti socialiste, le sentiment de menace est très élevé. Ce sont en fait les sympathisants du Front de gauche et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui minimisent la menace terroriste.

A droite, il y a une vraie crainte de la menace terroriste. Les clivages sont relativement légers sur cette question, preuve qu'il s'agit d'une prise de conscience collective.

Les Français craignent-ils davantage les actes de djihadistes isolés sur le territoire français ?

C'est sur ce type de menace que se cristallise l'inquiétude du public. La preuve c'est que sur la crainte d'une menace terroriste globale le chiffre est de 73% et sur ce type d'acte terroriste, on atteint les 76%. Bien sûr, l'effet contextuel est massif en raison de l'attentat au musée juif de Bruxelles et l'arrestation de Mehdi Nemmouche. On voit bien que c'est sur les actes commis par des djihadistes isolés que se cristallise aujourd'hui le sentiment d'inquiétude sur la menace d'actes terroristes. Une fois de plus ceux qui jugent la menace la plus important sont 22% alors qu'au global, il n'était que 16%. On retrouve des clivages plus atténués. Sur la question générationnelle, les jeunes sont à plus des deux tiers à considérer qu'il y a une vraie menace terroriste. Alors que sur la question de la menace terroriste au global, on était à 60% à peine et là on est à 68% chez les plus jeunes. La spécificité des communes rurale est relativement atténuée, le clivage générationnel est également moins fort.

Sur la menace terroriste commise par des djihadistes isolés, les clivages politiques sont plus marqués. Au-delà du Partis socialiste où le score s'élève à 77%, on a tendance à minimiser au Front de gauche et à Europe Ecologie-Les Verts. En revanche, à l'UDI, au Front de gauche et au Front national, les différences sont faibles (88%, 82%, 84%). Cela traduit une réelle inquiétude.

L’évaluation de la menace d’actes terroristes commis par des djihadistes isolés vivant en France

Méthodologie

Ce document présente les résultats d’une étude réalisée par l’Ifop. Elle respecte fidèlement les principes scientifiques et déontologiques de l’enquête par sondage. Les enseignements qu’elle indique reflètent un état de l’opinion à l’instant de sa réalisation et non pas une prédiction.

Aucune publication totale ou partielle ne peut être faite sans l’accord exprès de l’Ifop.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !