Cette petite boule en métal peut-elle tenir sa promesse de laver votre linge sans machine à laver ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
High-tech
Cette petite boule en métal peut-elle tenir sa promesse de laver votre linge sans machine à laver ?
©Reuters

Blanc comme boule de neige

Luna, c'est une une petite boule, capable de vibrer et de relâcher des nuages de vapeur électromagnétique. Conçue par un étudiant colombien, elle a vocation à remplacer nos machines à laver : il suffit de la glisser dans le bac à linge sale et la regarder faire tout le travail !

Rémi Marguelon

Rémi Marguelon

Rémi Marguelon enseigne au lycée professionnel Marcel Goulette, où il est également chef de travaux. Il a écrit plusieurs ouvrages sur l'électroménager, comme Technologie d'électroménager Bac Pro SEN : Tome 1, Le lavage ; paru en 2012 aux éditions Casteilla.

Voir la bio »

Atlantico : Un étudiant colombien a dévoilé son prototype de "machine à laver" qui pourrait potentiellement signer la mort de celle que nous connaissons. Le principe semble simple, il s'agit d'une petite balle d'acier qui relâche un nuage de vapeur éléctromagnétique avant d'entrer en vibration. Dans quelle mesure, aujourd'hui, est-il possible de laver un tissu sans eau ni détergent ?

Rémi Marguelon : Tout dépend de ce que l’on appelle "Laver du linge", car en réalité cette appellation est réductrice :

Le linge qu'on lave avec notre mode de vie actuel n’est que très rarement réellement sale. Il s’agit plus souvent d’un "rafraichissement de linge porté" que d’un "nettoyage de linge sale". Les salissures se limitent souvent à de la transpiration qui ne représente pas vraiment une tache à retirer.

En outre, en plus de "retirer les saletés", le lavage dans sa forme actuelle parfume, redonne de l’éclat aux couleurs, rend le blanc "plus blanc" en émettant des UV, assouplit les fibres pour faciliter le repassage, etc.

Le procédé présenté permet probablement de "retirer les saletés", ce qui est de moins en moins utile puisqu’on ne lave pas du linge vraiment sale, mais ne permet certainement pas les fonctions annexes qui sont de plus en plus importantes dans ce qu’on appelle globalement "le lavage".

De nombreux procédés existent déjà depuis longtemps dans le domaine médical (lavage par ultrasons) ou de la collectivité.

En outre, le "nettoyage à sec" n’utilise pas d’eau non plus, mais "laver sans eau" n’est pas forcément un progrès immense si les produits utilisés sont plus polluants… Il est certain que les salissures peuvent être traités sans eau, par exemple par émissions d’ondes (d’où les vibrations), et que la polarisation des salissures permet de les fixer de manière électrostatique.

Comment  la vapeur pourrait-elle se substituer au processus propre aux détergents ?

La vapeur a un pouvoir nettoyant incontestablement élevé, mais le lavage "traditionnel" est la combinaison de 3 actions : d'une part l'action chimique, qui est celle de l'eau et de la lessive combinées, mais également les actions mécaniques et thermiques.

La vapeur ne peut pas, à elle seule, remplacer l’ensemble de ces paramètres. Elle peut être un appui à l’action chimique, voire thermique, mais on ne peut pas espérer laver seulement avec de la vapeur.

Y a-t-il néanmoins une action que les détergents mènent mieux que la vapeur ? Quelle est-elle ?

La vapeur est aujourd’hui présente dans de nombreux lave-linges pour des cycles de défroissage ou de rafraichissement. Pourtant, on constate dans ces appareils qu’elle ne remplace pas l’eau et les détergents.

De manière empirique, on constate simplement de meilleurs résultats dans la version traditionnelle (c'est-à-dire les actions chimiques, eau et lessive, mécaniques et thermiques).

Si ce processus s'avère payant, quels pourraient être les avantages, écologiquement comme économiquement ?

Il semble évident que les économies d’eau présentent l’avantage de protéger une ressource devenue précieuse.

Economiquement, ça diminuerait probablement le coût du lavage pour les ménages, mais se posent aussi les problèmes traditionnels liés à la décroissance : en effet, la disparition du lave-linge signifierait, concrètement, la disparition de certaines usines, et donc nécessairement moins de travail pour les ouvriers...

Quelles sont les autres alternatives aujourd'hui ?

Personnellement, je crois plus dans le système de "perles polymères de Xeros" (voir ici) basé sur un modèle qui conserve les 3 actions (chimique, mécanique et thermique) en remplaçant l’eau et la lessive constitutives de l’action chimique.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !