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 Et si les touristes français 
réveillaient Marrakech ?
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EDITORIAL

La ville est prête à se réveiller. Qui donnera le déclic ? Car le tourisme a été durement frappé par le printemps arabe et l'attentat d'avril dernier.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Et si les touristes français reprenaient le chemin du Maghreb après plusieurs mois d’une bouderie suscitée par les risques prêtés à l’avènement de ce qu’on dénomme le printemps arabe ? La question peut surprendre alors que l’une des destinations traditionnelles privilégiée de nos compatriotes, Marrakech, présente en ce mois de juin des allures de belle au bois dormant. Les hôtels sont vides. Les immenses piscines attendent les baigneurs. La célèbre place Jemaa El -Fna est désertée de tous ceux qui font habituellement son charme. Dans un angle, une bâche masque l’ossature du célèbre café Argana, détruit par un attentat. Dans le souk, les marchands ne cherchent même plus à discuter les prix avec des clients rarissimes. A l’extérieur, c’est le silence des grues arrêtées, avec des squelettes d’immeubles qui attendent la réouverture des chantiers. L’aéroport est disproportionné par rapport au trafic avec quelques rares avions sur le tarmac. Seule la végétation reste abondante, dans une exubérance  de couleurs qui témoignent de la créativité des jardiniers. 

Pourtant la ville est prête à se réveiller. Qui donnera le déclic ? Car le tourisme est durement frappé. Les professionnels évoquent une chute des recettes de l’ordre de 70% pour le Maroc, presque autant que pour la Tunisie où le recul atteindrait 80%. Les réservations pour l’été sont jugées catastrophiques, notamment au mois d’août qui correspond cette année à la période du ramadan. Or, la clientèle locale prenait de plus en plus d’importance, grâce aux ressources engendrées par une croissance économique maintenant remise en question. L’Algérie et la Libye fournissaient un important contingent de touristes, aujourd’hui tari, surtout pour le second en raison des événements.

Conséquences : la plupart des hotels ont réduit la voilure au minimum, certains hébergent seulement quelques vacanciers pendant les week-ends, d’autres ont décidé de fermer  leurs établissements jusqu’à la fin septembre, comme Fram qui n’est pas un cas isolé.

La saison d’été est bien compromise. Les tour opérateurs ont leur part de responsabilités : au nom  du principe de précaution, ils ont retiré de l’affiche les programmes d’Afrique du Nord. Le Maroc ne peut compter à court terme que sur la clientèle individuelle. Tout espoir n’est pas perdu : les Français prennent des vacances de plus en plus fractionnées,décidées souvent au dernier moment. Si l’on compare aujourd’hui les prix proposés au-delà de la Méditerranée avec ceux de la métropole, il n’y a pas photo. D’autant qu’il s’y ajoute des rabais spectaculaires sur les barêmes des catalogues. C’est la prime accordée pour tenter de neutraliser le sentiment de méfiance qui étreint encore nos compatriotes avant de franchir le pas. Le temps est compté pour cette saison. Mais rien ne dit que certaines familles, face à l’engorgement  des lieux de vacances au mois d’août dans la métropole avec des prix poussés à la hausse ne finissent par surmonter  une appréhension en grande partie irraisonnée pour profiter d’un environnement de loisirs à des conditions exceptionnelles.

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