Le mystère du puits de l'île Oak : la plus grande chasse au trésor du monde <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Histoire
Un trésor serait enfoui sur l'île Oak au Canada
Un trésor serait enfoui sur l'île Oak au Canada
©Reuters

Légendaire

Depuis 1795, des centaines et des centaines d'explorateurs, dont le futur président des Etats-Unis Franklin Delano Roosevelt, ont tenté en vain de mettre la main sur le trésor du capitaine Kidd, l'un des plus célèbres pirates anglais.

Quand la réalité dépasse la fiction. Le mystère de l'île Oak pourrait figurer parmi les meilleurs scénarios d'Hollywood. Il recueillerait un Oscar à tous les coups. Et pourtant la légende est bien vraie. Elle dure depuis plus de deux siècles. Tout a avec la mort pas pendaison à Londres du capitaine William Kidd. Cet homme est l'un des plus grands pirates que la Grande-Bretagne a jamais connu. Il a écumé les mers de Madagascar aux Antilles et aurait au fil du temps amassé un joli pactole. 

Ainsi, la légende, et de sérieux indices, indiquent que le corsaire a enterré son trésor sur l'île Oak. Situé au sud de la province de Nouvelle-Écosse au Canada, ce petit territoire de 1 600 m de long sur 800 m de large est donc le lieu de la plus grand chasse au trésor de tous les temps. L'histoire, récemment racontée dans un article de The Daily Beast, débute à l'été 1795.

A cette époque, Daniel Mc Ginnis, John Smith et Anthony Vaughan, trois adolescents habitant la petite ville de Chester à 8 km de là sur le continent, découvrent une poulie de navire rouillée suspendue à une branche coupée. Au pied de l'arbre sous la poulie, les traces d'un puits comblé, comme si quelqu’un avait creusé un trou et l’avait rebouché ensuite avec de la terre. Dès lors, ils s'imaginent déjà tomber nez-à-nez avec un trésor.

Armés de pelles et de pioches, les trois amis commencent à creuser. Mais à trois mètres de profondeur, ils doivent affronter une épaisse couche de pierres. Ne disposant pas des moyens nécessaires pour continuer leurs recherches, les adolescents abandonnent leur rêve de trésor et laissent le "Money Pit" ("puits au trésor") tel quel. La légende est en marche.

Car, comme l'indique l'agence canadienne Science Presse, depuis ils sont nombreux les aventuriers, les chercheurs d'or, les entrepreneurs à être venus tenter de résoudre le mystère de l'île Oak. L'histoire veut que huit ans après la découverte des adolescents, un homme appelé Simeon Lynds prit connaissance de ce puits au trésor. Il entreprit des fouilles sur l'île Oak mais fit rapidement un constat : tous les trois mètres, des plates-formes faites tout d'abord de chêne, puis d'argile, puis de roches empêchent d'aller plus loin. On retrouva aussi, chose étrange et entretenant le mystère, des matériaux qui n'existaient ni sur l'île ni dans ses environs.

Ainsi, à 12 mètres, selon le site Terre Mystérieuse qui relate la légende de l'île, les chercheurs sont tombés sur une strate de charbon de bois, à 15 mètres, c'est une couche de mastic, à 18 mètres, une strate de fibres de coco. Mais c'est à 27 mètres que la plus énigmatique des découvertes eut lieu. Simeon Lynds et ses acolytes trouvèrent une lourde dalle de pierre marquée, au verso, d'une inscription dans un langage indéchiffrable. Cette pierre a été mise de côté pendant plusieurs années. Mais désormais, on a réussi à décoder ce qui était inscrit : "A quarante pieds en dessous sont enterrées deux millions de livres". De quoi aiguiser les appétits.

Mais, comme le font remarquer les archives de Radio Canada, la complexité du puits au trésor de l'île Oak ne s'arrête pas là. En effet, après la découverte de cette dalle, les ouvriers engagés par Simeon Lynds continuent de creuser. Un soir, ils atteignent les 33 mètres et s'arrêtent en raison de la nuit. Lorsqu'ils reviennent le lendemain matin, à leur plus grande surprise le puis est rempli d'eau. D'où vient-elle et pourquoi l'eau n'est pas arrivée plus tôt ? Tout le monde l'ignore. Pendant des semaines, les hommes vont écoper avec des seaux et des pompes improvisées, sans parvenir à abaisser le niveau d'eau. C'est cet ingénieux système de défense du puits qui laisse à penser que quelque chose de très précieux se trouve en-dessous. En clair, le dispositif, formé par des canaux d'inondation, fait en sorte qu'à chaque fois qu'un certain seuil est franchi le puits se remplit d'eau, empêchant ainsi les explorateurs d'atteindre le fond.

Après Lynds qui se ruina à la tâche, de nombreux autres entrepreneurs dépensèrent des sommes faramineuses pour tenter de savoir ce qui se cachait sous ce puits. Désespérément en vain. Ainsi, en 1849, année de la ruée vers l’or en Californie, la société Truro Company reprend les fouilles avec une nouvelle stratégie : faire un forage dans le puits afin de remonter différents échantillons du sol traversé. Et à 30 mètres sous terre, les chercheurs font une importante découverte, qui permet de saliver encore à l'heure actuelle sur l'éventualité d'un trésor : ils rapportent à la surface trois maillons en or d’une chaîne de montre à gousset. Mais en essayent d'aller plus loin, une nouvelle fois, le puits se remplit d'eau.

Parmi les plus illustres chercheurs d'or de l'île Oak, il y a Franklin Delano Roosevelt. En effet, en1909, un certain Henry Bowdoin, ingénieur de formation, se rend sur place. Il compte parmi ses associés, comme l'indique The Daily Beast, celui qui deviendra en 1932 le 32e président des États-Unis. Infatigable chercheurs d'or durant toute sa vie, il s'est donc lui aussi cassé la tête sur le mystère de l'île.

Aujourd'hui et depuis 1965, la majorité de l'île Oak appartient à Dan Blankenship comme le note le quotidien américain. Cet homme est l'un des plus grands chercheurs d'or contemporain. C'est pourquoi il multiplie les campagnes de recherches. Lors de la dernière campagne, dans les années 1990, son entreprise Triton a investi près de 10 millions de dollars dans les fouilles. Encore et toujours sans rien ramener de précieux à la surface.

À ce jour, très peu d'objets confirmant la présence d'un trésor ont été découverts. Seuls quelques chaînons de fer datant du 18e siècle, une paire de ciseaux d'origine espagnole vieille de 300 ans et des monnaies de cuivre ont été retrouvés. Mais les spéculations vont bon train quant à ce qui se cacherait sous le puits. Outre la fortune du capitaine William Kidd, certains affirment qu'en creusant encore un peu plus, on trouverait les bijoux de la couronne de France, d'autres assurent qu'il s'agirait d'un trésor Viking ou encore de celui des Templiers. Seule certitude : cette formidable odyssée est loin d'être terminée.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !