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Clooney : le sexe 
plutôt que la politique
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People attitude

L'acteur américain engagé au Sud-Soudan l'avoue: sa vie dissolue n'est pas compatible avec celle d'un homme politique traditionnel.

"J'ai couché avec trop de femmes et touché à trop de drogues, je n'ai pas vécu la bonne vie pour cela". C'est la réponse de George Clooney quand on lui demande s'il s'imagine imiter la carrière d'un Ronald Reagan ou d'un Arnold Schwarzenegger. Il ajoute même: "J'ai tout essayé ! J'ai même bu l'eau du bang. Maintenant, parlons des vrais problèmes. Est-ce que ça va être mon slogan de campagne: «J'ai bu l'eau du bong»?".

Et les problèmes dont il est question sont ceux qui affectent le Sud-Soudan, pays né de la partition du Soudan en janvier dernier après deux décennies de guerre civile. Le magazine Newsweeka suivi l'acteur sur le terrain où il est engagé depuis 5 ans. George Clooney compte sur sa célébrité pour aider à pacifier et à développer la région. Il incite les paparazzi à le suivre en Afrique et, comme Sean Penn en Haïti, tente de focaliser l'attention sur une partie du monde qui lui tient particulièrement à cœur.

Clooney ne fait pas que de la figuration au Sud-Soudan. Il s'y déplace armé, discute avec toutes les parties, négocie. Il revendique son indépendance du gouvernement américain, et dispose aujourd'hui de son propre satellite pour surveiller les mouvements militaires à la frontière entre les deux nouveaux pays, et prévenir un éventuel nouveau génocide. Une initiative qui irrite fortement le régime islamique de Khartoum.

Georges Clooney suit finalement les traces de son père, journaliste du Kentucky qui rentrait dans des colères noires quand les médias perdaient leur temps avec les célébrités alors qu'il y avait tant d'autres informations à développer . C'est d'ailleurs avec son père que l'acteur s'est rendu pour la première fois au Soudan. Il a appris avec lui que l'argent posé sur un problème humanitaire ne résout pas tout, et qu'il peut même devenir contre-productif en attisant les convoitises, et donc la violence.

Le modèle d'engagement public de l'acteur reste Bono, le chanteur de U2. Comme lui, Clooney a l'oreille des chefs d'Etat, et d'abord celle de Barack Obama (son ami). Les deux hommes se voient régulièrement dans le Bureau ovale de la Maison Blanche. Le président américain décide de l'envoi d'aide humanitaire à la suite de ces entretiens. Aux Etats-Unis, l'action de George Clooney est à la fois appréciée par les élus républicains et démocrates. Tous lui reconnaissent de passer davantage de temps sur le terrain que n'importe quel émissaire officiel des Etats-Unis. George Clooney rejette toutefois tout engagement partisan, et ne briguera jamais de mandats électoraux - on vous a expliqué pourquoi.

L'acteur préfère agir concrètement sur le terrain, avec une intelligence certaine de la communication publique. Il faut être rare, percutant, et revenir à chaque fois sur la scène médiatique avec un discours nouveau.
Les critiques contre ce type de "diplomatie people" existent, mais Clooney les repousse d'un revers de la main : il sait qu'il permet de focaliser l'attention des hommes politiques sur le Sud-Soudan qui, eux, feront de la politique... Certains estiment que son rôle fut déterminant pur médiatiser le référendum de janvier dernier. L'écrivain Dave Eggers explique: "Le referendum n'aurait jamais pu avoir lieu sans son implication. Jamais. Il a sauvé des millions de vies. Je ne pense pas qu'il le sache".

Lu sur Newsweek

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